Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 14.djvu/885

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l’étendue est médiocre, une élection, un séminaire établi en 1681, & un college de jésuites, fondé en 1673 ; les draps qu’on fabrique dans cette ville, sous le nom de Pagnon & de Rousseau, sont très-estimés, & contribuent beaucoup à la subsistance des habitans. Le roi a établi à Sedan, un gouverneur, un lieutenant de la ville, un du château, & un maire. Long. 22. 36. lat. 49. 43.

Sedan a eu autrefois des seigneurs particuliers, entre lesquels ceux qui possédoient cette principauté avant l’an 1642, étoient princes souverains, ne relevant ni de l’empereur, ni du roi de France. Mais depuis que Fréderic-Maurice, duc de Bouillon, pere de M. de Turenne, l’eut cedée à Louis XIII, contre d’autres terres dépendantes de la couronne, la dignité de prince de Sedan qu’il se réserva dans le traité, ne devint plus qu’un vain titre, qui donnoit seulement au duc un certain rang parmi les illustres maisons de France, avec quelques autres foibles marques d’honneur ; ensorte que la maison de Bouillon a perdu dans ce traité son plus beau fleuron, sans espoir de retour.

Drelincourt (Charles) fameux ministre de l’église calviniste, est né à Sedan en 1585, & mourut à Paris en 1669. Il s’acquit une grande réputation par son savoir, & laissa des ouvrages de piété, qu’on débite également dans l’une & dans l’autre religion. Tel est par exemple, son livre contre les frayeurs de la mort. Son fils Charles se distingua dans la Médecine, fut appellé professeur dans cette science à Leyde, & y finit ses jours en 1697.

C’est dans le château de Sedan que M. de Turenne vint au monde en 1611, & c’est un boulet de canon qui trancha ses jours en 1675. Cette même année vit finir la carriere des trois plus grands généraux de l’Europe. M. de Turenne fut tué, M. le Prince se retira, & M. de Montecuculli suivit son exemple, disant qu’un homme qui avoit eu l’honneur de combattre contre Mahomet Coprogli, contre M. le Prince, & contre M. de Turenne, ne devoit pas compromettre sa gloire contre des gens qui commençoient à commander les armées. Louis XIV. fit promptement huit nouveaux maréchaux de France, MM. d’Estrades, le duc de Noailles, le comte de Schomberg, le duc de Duras, le duc de Vivonne, le duc de la Feuillade, le duc de Luxembourg & le marquis de Rochefort. Madame Cormuel disoit de cette promotion, que c’étoit la monnoie de M. de Turenne. Henault. (D. J.)

SÉDANOISE, s. f. (Fonder. de caract.) la sédanoise est la plus petite lettre que l’on emploie dans l’impression des livres. Quelques-uns l’appellent la parisienne, & c’est ainsi qu’elle est nommée dans les essais des caracteres fondus pour l’imprimerie royale. On croit communément qu’on l’appelle sédanoise, parce qu’on a commencé à s’en servir dans les éditions de Sedan ; mais le nom de parisienne qu’on lui donne, semble faire douter de cette premiere origine. Voyez Caractere d’Imprimerie. (D. J.)

SEDATIFS, adj. (Médecine.) remedes qui arrêtent & calment les mouvemens excessifs & déreglés des solides & des fluides. Les facultés de ces remedes sont fort étendues, on les réduit pour cette raison à différentes especes qui sont : 1°. les parégoriques, qui relâchent doucement & ramollissent les fibres trop roides, & en même tems émoussent l’acrimonie ; 2°. les anodins, qui adoucissent la violence des douleurs ; 3°. les antispasmodiques, qui diminuent & relâchent les contractions spasmodiques ; 4°. les hypnotiques, qui procurent le sommeil ; 5°. les narcotiques, qui causent une stupeur & un engourdissement sensible, qui ôtent pour quelque tems le mouvement & même suspendent les sensations.

La vertu calmante, générale & spéciale se trouve

dans différens remedes tirés du regne végétal & minéral, tant simples que composés. Les principaux sont les racines de guimauve, de nimphæa, de valériane, de pivoine, la morelle, la joubarbe, les semences de graine de lin, d’herbe aux puces, de coings. Les fleurs de tilleul, de camomille, d’armoise, de mélilot, de fénugrec ; tous ces remedes sont sedatifs en général.

Mais parmi les remedes tirés des végétaux, le principal est l’opium & toutes ses préparations galéniques & chimiques. Voyez Opium.

Parmi les minéraux sont le sel sedatif d’Homberg, préparé avec le borax & l’huile de vitriol, les teintures antithptisiques, la liqueur anodine minérale d’Hoffman ; mais les sedatifs sont rarement employés dans toutes sortes de douleurs. Voyez Calmans, Antispasmodiques, Narcotiques.

SEDEH, s. m. terme de relation ; fête célebre des anciens Persans. A cette fête ils allumoient de grands feux pendant la nuit, & faisoient en même tems des festins & des danses. Les Arabes appellent cette fête la nuit des feux. (D. J.)

SEDENETTE, Voyez Mular.

SÉDENTAIRE, adj. (Gram.) qui est ordinairement assis, renfermé, & en repos. On dit que la vie sédentaire des gens de lettres, les expose à des maladies particulieres à leur état. Ce fut Philippe de Valois qui rendit le parlement sédentaire à Paris ; il y a des rits qu’on appelle sédentaires.

SEDER-OLAM, (Belles-lettres.) en philologie, c’est un terme hébreu, qui signifie littéralement ordre du monde : c’est le titre de deux chroniques dans cette langue.

Elles sont toutes deux très-courtes, quoique l’une le soit beaucoup plus que l’autre ; c’est pourquoi l’une est appellée seder-olam rabba, c’est-à-dire la grande chronique ; & l’autre, seder-olam zuta, ce qui veut dire la petite chronique.

Le seder-olam-rabba commence à la création du monde, & s’étend jusqu’à la guerre du faux messie Barchochebas, sous Adrien, cinquante-deux ans après la destruction du temple de Jérusalem, & par conséquent, la cent vingt-deuxieme année de Jesus-Christ. Tout cela est presque entierement tiré de l’Ecriture, excepté la fin ; c’est l’ouvrage de R. Josa, fils de Chilpheta de Tsippota, qui vivoit dans le second siecle, environ l’an 130, & qui fut maître du fameux R. Juda Hakkadosch, qui a compilé la Mischna.

Le seder-olam-zuta, est un abregé du premier, il descend jusqu’à Mar Sutra, qui vivoit 450 ans après la destruction du temple, ou 522 ans après Jesus-Christ. Morin, toujours porté à diminuer l’antiquité des principaux livres des juifs, tâche de prouver qu’il a été écrit vers l’an 1124 de Jesus-Christ, comme il est exprimé en effet au commencement de ce livre ; mais R. Dav. Gants a renversé cette opinion dans son Tsemahh David ; il a fait voir que la date qui est au commencement, est une vraie falsification.

Ces deux chronologies furent imprimées d’abord à Mantoue en 1514, in-4°. à Basle, par Frobenius, en 1580, in-8°. à Venise, en 1545, in-4°. à Paris, avec une traduction latine de Genebrard, in-12. Elles ont été réimprimées depuis à Amsterdam en 1711.

SEDIMENT, s. m. (Méd. Chim. Pharm.) partie terrestre qui se dépose dans les urines ; il est composé de différentes parties élémentaires, qui sont la terre, la mucosité, & la partie huileuse la plus crasse, qui n’étant point susceptible de division, & ayant d’ailleurs trop de pesanteur, se précipite avec les autres parties au fond du liquide ; mais ce sédiment ne paroît que lorsque l’urine est reposée ; car tant qu’elle est dans son état de chaleur & de mouvement, tous ses principes restent divisés, étendus,