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son premier état. Une église ou maison sécularisée, est celle à laquelle on a ôté le caractere d’église ou maison réguliere, en transférant ailleurs les réguliers qui y étoient attachés, ou en les sécularisant. Voyez Sécularisation. (A)

SÉCULIER, s. m. (Gram. & Jurisprud.) se dit de tout ce qui appartient au siecle, c’est-à-dire à l’état civil & politique.

Un séculier est toute personne qui n’est point engagée dans l’état de régulier ; on entend quelquefois par-là un laïc : un prêtre séculier, est celui qui n’est ni religieux ni chanoine régulier.

Un bénéfice séculier, est celui qui n’est point affecté à des réguliers. Voyez Bénéfice.

Le bras séculier, c’est la puissance de la justice temporelle.

De même la jurisdiction séculiere, est la justice temporelle ; on la nomme ainsi par opposition à la jurisdiction ecclésiastique. (A)

SECULUM, (Littérat.) ce mot qui signifie siecle, est fort commun dans les auteurs. Il comprend l’espace de cent ans entiers, selon Festus. Servius remarque que le siecle est aussi pris pour l’espace de trente ans, quelquefois pour cent dix ans, & quelquefois pour mille. Les anciens ont divisé les tems en quatre âges, qu’ils ont appellé le siecle d’or, qu’ils ont attribué au regne de Saturne ; le siecle d’argent, à celui de Jupiter ; les siecles d’airain & de fer, sous lesquels on comprend le présent siecle. Voyez à chaque article, la peinture de ces quatre siecles. (D. J.)

SECUNDANI, (Géog. anc.) peuple de la Gaule. Pline, l. III, c. iv, les met dans les terres, & leur donne la ville d’Aransio ; ce sont donc les habitans de la ville d’Orange. (D. J.)

SECUNDARIUS, Adjutor, Monitor, (Littérat.) ces trois mots sont empruntés du théatre des Romains, & désignoient trois sortes d’acteurs différens. Secundarius étoit un sous-acteur qui secundas ferebat partes. Adjutor étoit comme un suppléant qui aidoit tout acteur, ou de la voix dans la déclamation, ou du geste dans les mimes. Le monitor, ou comme nous disons le souffleur, étoit chargé de souffler aux acteurs en cas que la mémoire vînt à leur manquer. Térence parle du monitor dans l’Héautontimorumenos.

Quoique l’acteur nommé secundarius jouât seulement les seconds ou les troisiemes rôles ; il étoit souvent meilleur acteur que celui qui faisoit les premiers rôles ; mais il avoit soin de cacher son habileté, & de jouer de maniere qu’il faisoit toujours briller l’acteur chargé du premier rôle. C’est ce que Cicéron nous apprend dans son traité de la divination, sect. XV. « Allienus, dit-il, rabaissera son éloquence pour vous faire paroître, comme nous voyons parmi les acteurs des pieces grecques, que ceux qui ont les seconds ou les troisiemes rôles, quoiqu’ils puissent mieux jouer que celui qui a le premier, jouent pourtant moins bien, afin que le principal acteur ait la prééminence ».

L’adjutor ne jouoit proprement ni les premiers ni les seconds rôles ; mais il aidoit de la voix ou du geste ceux qui les jouoient. Phèdre dit dans la fable V, du liv. V.

In scenâ vero postquam solus constitit
Sine apparatu, nullis adjutoribus.

L’acteur nommé adjutor, s’appelloit aussi quelquefois hypocrites. (D. J.)

SECUNDIENS, adj. (Gram. hist. ecclésiast.) anciens hérétiques gnostiques, qui ont été ainsi appellés de Secundus leur chef.

SECURICULA, (Archit. rom.) queue d’aronde, d’hironde ou d’hirondelle ; c’est une maniere de tailler le bois ou de limer le fer, en l’élargissant par le bout pour l’emboëter, le joindre, & en faire des assemblages ; les clefs de bois ou tenons qui avoient cette figure, se nommoient aussi securiculæ. (D. J.)

SÉCURIDACA, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur papilionacée. Le pistil sort du calice, & devient dans la suite une silique droite applatie, divisée par anneaux, & articulée ; chaque article renferme une semence rhomboïdale & échancrée sur le côté intérieur. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

SECURI-DII, (Mythol.) on trouve dans une inscription securis diis, ce qui doit s’entendre activement pour les dieux qui procurent la sécurité, plutôt que pour ceux qui sont en sureté. (D. J.)

SÉCURITÉ, s. f. (Gram.) confiance bien ou mal fondée, qu’on est à l’abri de tout péril. Je vis dans une entiere sécurité. Il n’y a point de sécurité pour les méchans. Les efforts qu’on fait pour conserver la sécurité dans le crime, sont inutiles ; il faudroit pouvoir devenir enragé ou fou.

Sécurité de paix, terme de Jurisprudence angloise, est une commission adressée au schérif, en faveur de ceux qui sont menacés de mort ou de quelque accident, contre les personnes qui leur font ces menaces ; elle émane de la chancellerie. Voyez Scherif.

SECUS, (Astron. & Jurispr.) ce mot est latin ; il signifie au contraire ou à contre-sens. On s’en sert en françois dans les calculs astronomiques. Si l’on veut savoir quelle heure il est, dans quelque ville du monde que ce soit, lorsqu’il est midi à Paris ; prenez une table de la différence des méridiens, & si la ville en question est plus orientale que Paris, ôtez la différence de midi, c’est-à-dire de douze heures, le restant sera l’heure qu’il est dans cette ville. Secus, si la ville en question est plus occidentale, c’est-à-dire, qu’il faut ajouter la différence à midi. Ce terme est aussi fort usité dans les auteurs de droit. (D. J.)

SECUSSE, (Géog. anc.) peuples des Alpes. Pline, l. III. c. xx. dit qu’ils habitoient depuis la ville de Pola, jusqu’à la contrée de Tergeste, c’est-à-dire en Istrie, depuis Pola jusqu’à Trieste. (D. J.)

SECUTEURS, s. m. pl. (Hist. anc.) c’étoit anciennement une espece de gladiateurs parmi les Romains, qui combattoient contre les rétiaires, voyez Gladiateur. Ce mot est formé du verbe sequi, suivre, à cause que les sécuteurs avoient coutume de poursuivre les rétiaires.

Les sécuteurs portoient une épée & un bouclier pour se garantir des filets & des nœuds coulans, dont leurs antagonistes étoient armés ; ils avoient aussi le casque en tête. Quelques-uns confondent les secuteurs avec les mirmillons, parce que les uns & les autres avoient à-peu-près les mêmes armes.

Le nom de secuteurs étoit aussi donné à ces gladiateurs qui prenoient la place de ceux qui étoient tués dans le combat, ou qui combattoient le vainqueur, ce dangereux honneur étoit tiré au sort.

Dans les anciennes inscriptions on trouve aussi secutor tribuni, secutor ducis, secutor Cæsaris, &c. c’étoient des officiers qui accompagnoient les tribuns & les généraux, semblables peut-être à nos aides de camp.

SEDAN, (Géog. mod.) ville de France, en Champagne, frontiere du Luxembourg, sur la droite de la Meuse, à 12 lieues au sud-est de Charlemont, à 18 de Luxembourg, & à 56 de Paris.

Comme cette ville est une place très-importante, & une des clés du royaume, ses anciennes fortifications ont été augmentées par d’autres plus considérables, & en particulier par un château à 4 grands bastions, avec un arsenal. La ville a un présidial dont