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que chaque perche porte deux petits andouillers outre les deux bouts de la perche.

Troisieme tête qu’il pousse en commençant sa quatrieme année.

Quatrieme tête en commençant la cinquieme année.

Cinquieme tête en commençant sa sixieme année ; passé six ans, c’est un vrai cerf de dix cors.

Tête portant trochures, qui portent trois ou quatre chevilles andouillers ou épois à la sommité de leur bois.

Tête enfourchée, dont les dards du sommet font la fourche, on dit aussi tête bien chevillée.

Tête paumée, celle dont la sommité s’ouvre & représente les doigts & la paume de la main.

Tête couronnée, celle dont les cors font une espece de couronne, elles sont rares.

Tête faux marquée, est celle dont les deux côtés ne portent pas autant de cors l’un que l’autre ; par exemple, quand il n’y a que six cors d’un côté & sept de l’autre ; on dit alors, tête faux marquée, ce cerf porte quatorze faux marqués, car le plus emporte le moins.

Tête rouée, terme de Vénerie ; tête rouée se dit des têtes de cerfs, daim & chevreuil, dont les perches sont serrées. Salnove. (D. J.)

Tête de maure, terme de Blason, on appelle têtes de maure des têtes représentées de profil, bandées, liées & tortillées. (D. J.)

Tête, au jeu du revertier, se dit de la onzieme case, ou de la lame du coin qui est à la droite de celui contre qui on joue. Il est à-propos de la bien garnir, parce que l’on case bien plus aisément après. Il n’y a aucun risque d’y mettre jusqu’à sept ou huit dames.

Tête-chevre, Crapaud volant, caprimulgus, oiseau de nuit qui ressemble plus au coucou qu’à la chouette ; il a environ 10 pouces de longueur, depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue ; sa tête est grosse à proportion du corps, cependant cette différence est moins sensible que dans les autres oiseaux de son genre, tels que les chouettes, les hiboux, &c. il a le bec petit, noir & un peu courbe ; l’ouverture de la bouche est un peu grande ; il y a sur les côtés de la piece supérieure du bec des poils noirs & roides, qui ressemblent à des soies. Toute la face inférieure de cet oiseau est variée de petites bandes noires & de bandes blanches, mêlées de roux ; le derriere de la tête & le dessus de la face supérieure du cou sont cendrés, à l’exception du milieu de chaque plume qui est noir. Les grandes plumes des aîles & celles du second rang sont d’un noir mêlé de roux, & les petites ont de plus un peu de cendré. La queue a 4 pouces & demi de longueur, elle est composée de dix plumes qui ont des bandes noires transversales ; l’espace qui se trouve entre les bandes est d’un cendré, mêlé d’une teinte de roux avec de petits points noirs ; les deux plumes extérieures de chaque côté ont à leur extrémité une tache d’un jaune pâle, mêlé de noir. Les piés sont couverts de plumes presque jusqu’aux doigts seulement sur la partie antérieure ; ces doigts ont une couleur noirâtre ; ces ongles sont petits & noirs ; celui du doigt du milieu est le plus long, & il a sur le côté intérieur un appendice denté comme celui des hérons. Cet oiseau varie un peu pour les couleurs, soit par rapport à l’âge ou à la différence du sexe ; il y a des individus qui ont une grande tache blanche sur les trois premieres grandes plumes des aîles, & une autre sur les deux plumes extérieures de la queue près de leur extrémité. On a donné le nom de tête-chevre à cet oiseau, parce qu’on prétend qu’il s’attache aux mamelles des chevres dans les campagnes, & qu’il en suce le lait. Willughbi, ornit. Voyez Oiseau.

Tête-plate, (Hist. d’Amériq.) nom françois qui

répond à celui d’omagnas, dans la langue du Pérou ; & à celui de camberas, dans la langue du Brésil. Les peuples qui habitent le long de la riviere des Amazones, ont la bisarre coutume de presser entre deux planches, le front des enfans qui viennent de naître, & de leur procurer l’étrange figure applatie qui en résulte, pour les faire mieux ressembler, disent-ils, à la pleine lune. Le plus difficile à comprendre, c’est qu’il n’en résulte pas des dérangemens considérables dans l’organe du cerveau. (D. J.)

Tête-ronde, (Hist. d’Anglet.) sobriquet qu’on donna sous Charles I. en 1641 au parti du peuple, qui vouloit exclure les évêques de la chambre haute. Les apprentis de plusieurs métiers qui coururent cette année dans Londres & dans Westmunster, en criant, point d’évêques, portoient alors leurs cheveux coupés en rond. La reine voyant dans la foule de ces apprentifs, un nommé Barnadiston, se mit à dire, ho la belle tête-ronde ! Telle est l’origine du nom de tête-ronde qui fut donné aux parlementaires de la chambre basse, comme le nom de cavalier fut donné aux partisans du roi. Ces deux sobriquets durerent jusqu’au rétablissement de Charles II, qu’ils furent changés peu-à-peu, en ceux de Torys & Whigs. (D. J.)

Tête a l’Anglois, Melon épineux, melocactus, genre de plante à fleur monopétale, campaniforme tubulée, profondement découpée & soutenue par un calice qui devient dans la suite un fruit semblable à une olive, & charnu, qui renferme une petite semence. Ces fruits sont réunis en maniere de tête dans beaucoup d’especes. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Tête d’ane, Voyez Chabot.

TETER, l’action de, (Physiologie.) j’allois presque dire le tetement, tant on est porté à forger les substantifs dont on a besoin, qui manquent souvent dans notre langue, & qui ne feroient que l’enrichir.

L’action de teter est la succion & la compression que font les parties de la bouche de l’enfant sur le mamelon de la nourrice, au moyen de laquelle succion & compression il tire le lait de la mamelle pour sa nourriture.

On ne peut qu’admirer la sagacité avec laquelle quelques animaux, y compris l’homme, cherchent naturellement la mamelle & savent teter dès le moment de leur naissance, tandis que les Physiciens sont embarrassés & même partagés entre eux pour expliquer la méchanique de cette action.

Le sentiment le plus général est que l’enfant en avançant les levres fait une sorte de tuyau, qu’il pousse dans la cavité de ce tuyau la langue qui est alors une espece de piston, & qu’en la retirant il forme un vuide entr’elle & le mamelon, d’où il arrive que les mamelles pressés par l’air extérieur doivent verser le lait dans cet espace vuide d’air. L’enfant ayant saisi le mamelon, baisse la mâchoire inférieure, & oblige par-là la langue à reculer & à former le vuide dont nous venons de parler.

C’est à-peu-près ainsi qu’un membre de l’académie des Sciences explique comment un nouveau-né qui n’a point de palais ne sauroit teter, parce qu’alors l’air qui passe continuellement par le nez pour la respiration entrant dans la bouche de l’enfant, presse le bout du mamelon, & empêche la sortie du lait, la bouche ne faisant plus l’office de pompe aspirante, puisqu’il ne se fait plus de vuide. Quand on donna cette explication à l’académie, M. Petit le chirurgien ne convint point qu’un tel enfant né sans palais fût incapable de teter, ni qu’un vuide dans la bouche fût absolument nécessaire pour l’action de teter. Bientôt après en 1735, il appuya ses raisons d’un mémoire sur cette matiere, dont voici le précis.

Les femmes qui trayent les vaches font sortir le