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aux toscans, qui firent tout renaître par leur seul génie. Brunelschi commença à faire revivre l’ancienne architecture. Le Giotto peignit, Bocau fixa la langue italienne. Gui d’Arezzo inventa la nouvelle méthode des notes de la musique. La Toscane étoit alors en Italie ce qu’Athènes avoit été dans la Grece. Voyez les monumenta Etrusca, tabulis æneis, edita & illustrata ab. Ant. Franc. Gori, Flor. 1737, trois volumes in-fol.

Enfin le commerce avoit rendu la Toscane si florissante & ses souverains si riches, que le grand duc Cosme II. fut en état d’envoyer vingt mille hommes au secours du duc de Mantoue contre le duc de Savoie en 1613, sans mettre aucun impôt sur ses sujets : exemple rare chez des nations plus puissantes.

Il faut ajouter que le terroir de la Toscane est admirable par son aspect & sa variété. Ici se présentent de hautes montagnes, où l’on trouve des mines de cuivre, d’alun, de fer & même d’argent, & des carrieres de très-beau marbre & de porphyre ; ailleurs s’offrent à l’aspect des collines délicieuses, où l’on recueille quantité de vin, d’oranges, de citrons, d’olives, & de toutes sortes de fruits. Dans d’autres endroits sont des plaines à perte-de-vue, fertiles en pâturages, en blé, en grains, & en tout ce qu’on peut souhaiter pour le soutien de la vie. Le printems y est perpétuel.

Adisson enchanté de cette contrée, en a fait un tableau charmant. La Toscane, dit-il, est ce beau pays d’Italie, qui mérite la préférence sur tout autre.

Where ev’n rough rocks with tender myrthe bloom,
And trodden weeds send out a rich parfume ;
Where western gales eternally reside,
And all the seasons lavish all their pride ;
Blossoms and fruits, and flow’rs, together rise,
And the whole year in gay confusion lies.


(Le chevalier de Jaucourt.)

Toscane, mer de, (Géog. mod.) on appelle mer de Toscane ou mer de Tyrrhene la partie de la mer Méditerranée renfermée entre la Toscane, l’état de l’Eglise, le royaume de Naples, & les îles de Sicile, de Sardaigne & de Corse. On lui donne aussi le nom de mer inférieure par opposition au golfe de Venise, qu’on appelle mer supérieure. (D. J.)

TOSCANELLA, (Géog. mod.) petite ville d’Italie, au duché de Castro, dans l’état de l’Eglise, au patrimoine de S. Pierre, sur la Marta. Elle avoit autrefois un évêché qui a été uni à celui de Viterbe. Ses anciens habitans sont nommés Tuscanienses dans Pline, l. III. c. v. Long. 29. 42. latit. 42. 24. (D. J.)

TOSSA, le cap, (Géogr. mod.) anciennement Lunarium promontorium, cap d’Espagne, en Catalogne, près de la ville de Palamos. (D. J.)

TOSTAR, (Géog. mod.) ville de Perse, capitale du Kursistan, entre le Farsistan & le golfe persique. Elle a été connue autrefois sous le nom de Suse. Voyez Suse. (D. J.)

TOSTES de chaloupe, (Marine.) ce sont des bancs posés à-travers les chaloupes où s’asseyent les rameurs.

TOT, s. m. (Lang. franç.) ce mot a signifié la place où est un bâtiment, & ce qu’on appelle aujourd’hui en Normandie une masure. Plusieurs villages, hameaux & châteaux en ont retenu le nom ; & c’est de-là qu’ont été formés ceux de Cretot, Yvetot, Raffetot, &c. (D. J.)

Tot, ou Totté ou Autant, (Hist. mod.) terme anglois ; une bonne dette active du roi se marque sur le registre par l’examinateur, ou autre officier de l’échiquier, qui met en marge le mot tot, c’est-à-dire autant est dû au roi, d’où est venu le terme de totté ; la somme qui a été payée au roi, se marque de même sur le registre. Voyez Échiquier.

TOTAL, s. m. (Commerce.) assemblage de plusieurs parties qui composent un tout. Les quatre quarts ou les trois tiers d’une aune en font le total.

Total se dit aussi en fait de comptes de plusieurs nombres ou sommes qu’on a jointes ensemble par l’addition pour connoître le montant, soit du crédit, soit du débit d’un compte, c’est-à-dire de la recette ou de la dépense. L’addition de plusieurs nombres forme un total ou somme totale. Dictionnaire de commerce.

TOTANUS, s. m. (Ornithol.) oiseau aquatique de grosseur médiocre, noir & blanc ; son bec & son col sont longs d’environ trois doigts ; sa queue est grande comme la main ; ses jambes sont hautes ; ses piés sont rougeâtres, armés d’ongles noirs ; sa tête est ordinairement noire par-devant, rougeâtre par-derriere ; ses aîles sont blanches & noires ; sa queue est traversée de lignes blanches & noires. Jonston. (D. J.)

TOTAPHOT, s. m. (Hist. judaïq.) terme hébreu, que les Grecs ont traduit par ἀσάλευτοι, & par ἔνεκθα, & qui se trouve en quelques endroits de l’Ecriture.

Les critiques sont fort partagés sur la signification de ce mot ; quelques-uns croient qu’il est égyptien, & qu’il signifie une sorte d’ornement qui ne nous est pas bien connu. Les septante le traduisent par des choses immobiles, & Aquila par des pendans. Les paraphrastes chaldéens le rendent tantôt par tephilim, des préservatifs ; & tantôt par une tiarre, une couronne, un brasselet, faisant apparemment attention à l’usage des juifs de leur tems, qui prenoient les totaphot pour des bandes de parchemin qu’ils portoient sur le front. Voyez Frontal ou Fronteau.

Quelques rabbins veulent que totaphot signifie un miroir ; d’autres, comme Oléaster Neyer, Grotius, prétendent qu’en égyptien il signifie des lunettes. Scaliger & Ligfoot l’expliquent par amuleta, des phylacteres, des préservatifs ; Samuel Petit, par des figures obscenes que les payens portoient en forme de préservatifs. S. Jérôme croit que par ce terme il faut entendre les tephilim ou bandes de parchemin surchargées de passages de l’Ecriture, que les juifs des Indes, de la Babylonie & de la Perse, & sur-tout les pharisiens, affectoient de porter de son tems.

Le P. Calmet croit que totaphot signifie des pendans qu’on mettoit sur le front, & qui pendoient entre les yeux ; mais il ne décrit pas quels ils pouvoient être, ni pour quelle raison on les plaçoit ainsi, Il ajoute seulement que Moyse veut que la loi de Dieu soit toujours présente au cœur & à l’esprit des Israélites, comme les totaphos sont toujours présens aux yeux de celles qui les portent, ce qui feroit conjecturer que ces totaphos étoient des ornemens de tête des femmes israélites. Calmet, diction. de la Bible, t. III. p. 699.

TOTAQUESTAL, s. m. (Ornithol.) oiseau des Indes occidentales, un peu plus petit qu’un pigeon ramier. Il a les plumes vertes, & la queue longue : Les naturels du pays qui s’ornoient des plumes de cet oiseau dans les principales fêtes, le regardoient autrefois avec une très-grande vénération ; & c’étoit un crime capital de le tuer, au rapport de Nieremberg qui a tiré ce récit d’Antoine Herrera. (D. J.)

TOTNESS, (Géog. mod.) bourg à marché d’Angleterre, en Devonshire, sur la riviere de Dart, à neuf milles de Darmouth. Il envoie des députés au parlement.

TOTOCKE, s. f. (Hist. nat. Botan. exot.) totocifera arbor Orellanensium, Ray, Hist. plant. C’est un arbre du Pérou, gros & branchu ; ses feuilles sont faites à-peu-près comme celles de l’orme. Il ne porte point de fleurs, mais une sorte de calice d’un verd-foncé, qui devient un fruit presque rond, couvert