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cueils qu’il avoit faits sur la Géométrie & l’Astronomie, & divers plans tirés des auteurs arabes, qui sont encore manuscrits dans la bibliotheque bodléïenne & dans celle de Golius. 4°. Des recueils sur la maniere de trouver le méridien, sur les solstices & les équinoxes, sur l’année tropique, & sur la méthode d’observer le mouvement des astres. Enfin les curateurs de la bibliotheque bodléïenne ont acheté les manuscrits en question, & quelques autres de l’auteur, pour le prix de deux à trois cens livres sterlings. (Le chevalier de Jaucourt.)

TOWRIDGE, (Géog. mod.) riviere d’Angleterre. Elle prend sa source dans le comté de Devon, dont elle traverse une partie, passe à Bedfort ; & après s’être jointe au Taw, à trois milles de la mer d’Irlande, elles s’y jettent ensemble dans un même lit. (D. J.)

TOWY, la (Géog. mod.) riviere d’Angleterre, au pays de Galles, dans le Caersmathen-shire. Elle arrose Caermarthen, & se perd dans la mer à environ dix milles de cette ville. Cambden prétend que c’est le Tobius des anciens. (D. J.)

TOXANDRI, (Géog. anc.) peuples de la Gaule belgique, dont le pays pourroit bien répondre en partie au Brabant & au pays de Liége. Leur nom est fort connu des anciens ; mais ils n’ont pas déterminé la situation précise de leur pays. Cluvier les recule jusque dans la Zelande. M. de Valois & plusieurs autres les mettent en-deçà de la Zelande & vers la Meuse dans les terres : c’est aussi à peu de choses près, le sentiment de Cellarius. On lit dans la vie de S. Lambert, apôtre des peupies toxandri, que la Toxandrie étoit à-peine éloignée dans le tems qu’il vivoit, de trois milles de la ville de Matrichi du côté du nord. (D. J.)

TOXCOALT, s. f. (Hist. mod. superstition.) c’est une fête ou une espece de jubilé, que les Mexicains célébroient tous les ans au printems, & qui duroit pendant neuf jours. Un prêtre, jouant de la flûte, sortoit du temple, & se tournoit successivement vers les quatre parties du monde ; ensuite il s’inclinoit devant l’idole, & prenant de la terre, il la mangeoit ; le peuple suivoit son exemple, & demandoit au dieu la rémission de ses péchés, les guerriers demandoient la victoire ; mais le principal objet de la fête étoit d’obtenir de l’eau. Le neuvieme jour on promenoit l’idole par les rues ; le peuple la suivoit en gémissant amérement, & en se donnant des coups de fouet sur les épaules. La cérémonie se terminoit par le sacrifice d’un captif qu’on immoloit pour se rendre le ciel propice.

TOXICODENDRON, s. m. (Hist. nat. Botan. exot.) le toxicodendron, c’est-à-dire, l’arbre vénéneux, mérite sans doute d’être distingué de tout autre arbre. Remarquez donc que les feuilles viennent trois ensemble, comme celles du treffle. Le calice est fort petit, dentelé, fendu en cinq, & d’une seule piece ; la fleur est en rose & pentapétale. L’ovaire au fond du calice se transforme en un fruit à-peu-près rond, sec, strié & rempli de semences plates. Tournefort en compte deux espèces. 1°. Toxicodendron triphyllum, folio glabro ; 2°. toxicodendron triphyllum, folio sinuato, pubescente. J. R. H. 611. Cette seconde espece differe de la vitis virginiana par ses feuilles velues, leurs pédicules, leurs côtes & leurs fibres rouges. Aux deux espèces précédentes, Miller ajoute cette troisieme, toxicodendron carolinianum, foliis pinnatis, floribus minimis, herbaceis.

Cet arbre est fort commun en Amérique, trace beaucoup, s’éleve assez vîte jusqu’à la hauteur de 20 piés, mais il ne subsiste pas long-tems. Son bois est jaune intérieurement, a une odeur forte & très-désagréable ; il contient une séve encore plus puante,

& aussi visqueuse que la térébenthine. Son fruit est une baie séche, blanche & arrondie, & qui vient en grappe.

Le toxicodendron empoisonne de deux manieres, ou par son odeur, ou quand on le manie. Il est arrivé que ceux qui l’ont coupé dans les bois, & ceux qui l’ont brûlé dans leur feu, ont été violemment affectes de l’odeur qu’il répandoit ; mais il est remarquable que son poison n’attaque que quelques personnes, tandis que d’autres peuvent manier très long-tems le bois de cet arbre, le brûler sous leur né, & même en mâcher sans aucun accident.

Au reste son poison n’est jamais mortel, & s’évanouit de lui-même en peu de jours, sans aucun remede ; mais ceux qui en sont attaqués, en détruisent les effets promptement, en étuvant les parties attaquées d’huile de salade ou de crême.

Les premiers symptômes de ce poison sont une violente démangeaison, qui enflamme la partie & la tumesce, parce qu’on ne peut s’empêcher de se gratter fortement. Quelquefois tout le corps devient enflé, mais ordinairement ce n’est qu’une seule partie du corps, comme les mains ou les jambes ; & cette enflure cesse par des vésicules qui s’élevent sur la peau, & qui jettent une grande quantité de sérosités, d’où procede la guérison.

Ceux qui ont été empoisonnés pour avoir manié de ce bois, disent qu’il est très-froid au toucher, & qu’on peut même par ce moyen le distinguer des autres bois dans l’obscurité. Quoi qu’il en soit, voyez les Philos. Transact. n°. 367. (D. J.)

Toxicodendron. Voyez Herbe a la puce.

TOXICUM, (Littérat.) poison dont les Scythes & quelques autres peuples barbares frottoient la pointe de leurs fleches ; le toulola des Indiens modernes est peut-être le même poison : ce qui est certain d’après le témoignage des historiens, c’est que la plaie touchée par le toxicum des Scythes étoit mortelle ; d’où vient qu’on a employé le même mot dans la langue latine, pour marquer un poison dont rien ne peut empêcher l’effet. (D. J.)

TOXILI, Taxili ou Taxilae, (Géog. anc.) peuples de l’Inde, selon Denis Périégete, vers 1141, qui les met au nombre des peuples qui habitoient entre les fleuves Cophés, Indus, Hydaspe & Acésine. Leur ville se nommoit Taxila, & leur roi est appellé Taxilus par Quinte Curse, l. VIII. qui dit que ce nom étoit affecté à tous ceux qui succédoient au royaume. Quant à la ville de Taxila, Strabon, Ptolomée & Quinte-Curse nous apprennent qu’elle n’étoit pas éloignée de la rive orientale de l’Indus. (D. J.)

TOXOTES, s. m. pl. (Antiq. d’Athènes.) τοξόται ; nom de bas officier, ou plutôt d’especes de licteurs qui accompagnoient, & étoient aux ordres des Léxiarques. Il y en avoit un millier dans la ville d’Athènes qui demeuroient dans des tentes qu’on avoit premierement tendues dans le forum, & qu’on tendit ensuite dans la place de l’aréopage. Voyez Potter. Archæol. græc. t. I. p. 179. (D. J.)

TOYERE, s. f. (terme de Ferrandinier.) pointe d’une hache, hachereau, &c. qu’on engage dans le manche. Dict. des arts. (D. J.)

TOZZIA, s. f. (Hist. nat. Botan.) nom donné par Micheli & continué par Linnæus, à un genre de plante dont voici les caractères. Le calice de la fleur est très-court, subsistant après la fleur, & composé d’une seule feuille tubulaire, divisée en cinq segmens dans ses bords ; la fleur est monopétale & ouverte ; son tuyau est cylindrique, & plus long que le calice, son extrémité est découpée en deux lévres ; la supérieure est fendue en deux, l’inférieure en trois parties, & tous les segmens sont à-peu-près égaux & arrondis ; les étamines sont quatre