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filets cachés sous la lévre supérieure de la fleur ; les bossettes des étamines sont rondelettes ; le germe du pistil est oval ; le style a la longueur des étamines, & est fort délié ; le stigma est assez gros ; le fruit est une capsule sphérique, monocapsulaire, dans lequel est contenue une seule semence ovale. Micheli, p. 16. Linnæi gen. plant. p. 302. (D. J.)

TR

TRABANS, s. m. (Art. milit.) ce mot en langue allemande signifie gardes. On appelle ainsi, dans les régimens suisses, des soldats armés d’une grande hallebarde ou pertuisane différente de celle des sergens, & dont la fonction est d’accompagner le capitaine dans toutes les actions de la guerre, & de veiller à sa défense. Les trabans sont exempts de factions, & ils ont une paye plus forte que celle des autres soldats de la compagnie. Ils ont la livrée du roi dans le régiment des gardes-suisses ; & dans les autres régimens ils portent celle du colonel, de même que les tambours & les fifres. (Q)

TRABE, s. f. (Terme de Blason.) ce mot se dit du bâton qui supporte l’enseigne & la banniere ; on dit par exemple, il porte une banniere semée de France, à la trabe d’argent. (D. J.)

TRABÉE, s. f. (Antiq. rom.) trabea ; robe des rois de Rome, ensuite des consuls & des augures. Il y avoit trois sortes de robes qu’on nommoit trabées. la premiere étoit toute de pourpre, & n’étoit employée que dans les sacrifices qu’on offroit aux dieux. La seconde étoit mêlée de pourpre & de blanc. Elle fut d’un grand usage chez les Romains, car non-seulement les rois de Rome la porterent les premiers, mais les consuls en étoient revêtus lorsqu’ils alloient à la guerre ; elle devint même un habit militaire, avec lequel paroissoient les cavaliers aux jours de fêtes & de cérémonies, tels que les représentent Denis d’Halicarnasse dans les honneurs qu’on rendoit à Castor & à Pollux, en mémoire du secours que les Romains en avoient reçu dans le combat qu’ils eurent à soutenir contre les Latins. La troisieme espèce de robe trabée étoit composée de pourpre & d’écarlate ; & c’étoit le vêtement propre des augures. (D. J.)

TRACANNER, en terme de Fileur d’or, c’est dévider le fil ou la soie qui ne sont pas encore couverts pour les mettre sur les roquetins ; ou le fil d’or, d’argent, qui est façonné.

TRACANOIR, c’est, en terme de Boutonnier, un chassis de deux montans percés de distance en distance de trous vis-à-vis l’un de l’autre, dans lesquels entrent des broches garnies d’une ou plusieurs bobines qui se mettent en-dedans quand la broche a passé dans un des montans. Ces montans sont arrêtés par en bas sur une espèce de ban à rebords un peu élevés, & par en haut d’une traverse qui leur est solidement attachée. Autour de cette machine, environ à 2 piés d’elle, tant sur les côtés qu’en haut, sont deux autres montans mis à plat contre le mur, garnis de plusieurs chevilles qui se répondent les unes aux autres, & une autre en-travers, dont les chevilles sont placées de deux en deux à plus grandes distances. Cette machine sert à donner les longueurs & le poids pour les différens fils d’or. Ceux qui des deux premieres chevilles des montans se replient triangulairement sur celle du milieu de la traverse, sont de telle longueur & de tel poids ; ceux qui des secondes chevilles des montans se replient triangulairement sur la cheville de devant, celle du milieu, sont d’une autre longueur & d’un autre poids, ainsi du reste, en montant sur les rateliers latéraux, & en diminuant ou en augmentant sur le transversal ; c’est à l’ouvrier, à fixer ces différences

dans les longueurs & dans le poids, en essayant ce que telles ou telles combinaisons peuvent lui rendre dans tel emplacement. Ces expériences une fois exactement faites, il n’a plus qu’à monter sa machine & l’étudier pour se ressouvenir de ses produits : on appelle monter son ouvrage en tournant ces fils sur deux de ces chevilles latérales, & qui se répondent en les y séparant en trois, quatre ou cinq fils, selon qu’on veut en mettre, plus ou moins, sur les fuseaux ; quant aux chevilles transversales, on y conduit les mêmes fils, mais sans les en séparer ; on commence à les relever sur une des chevilles latérales à droite, qui forme le pli de ces fils ; après les avoir attachés par ce fil au fuseau avec une petite ficelle qui y tient toujours ; on les y devide en débarrassant la cheville latérale à gauche, & allant jusqu’à la transversale ; alors on noue au fuseau les brins un peu au-dessous de cette cheville, & quand ils sont tous dévidés de cette sorte sur les fuseaux, on coupe les brins à-peu-près à la même hauteur, & ce qui reste entortillé sur cette cheville transversale, est précisément ce qu’il a fallu mettre de trop dans la longueur & dans le poids, & est jetté aux déchets.

Tracanoir, en terme de Fileur d’or, est un banc sur lequel sont emboités deux montans, affermis par en-haut avec une traverse. Il y a quelquefois vers le milieu de leur hauteur, une broche de fer passée de l’un à l’autre, où l’on met le bois ; mais l’on se sert plus communément d’une ficelle, qui paroît d’autant plus commode qu’on peut tracanner avec elle sans faire aucun bruit.

TRACAS, sont en terme de Raffineur, des espaces vuides & quarrés, qui regnent depuis le premier jusqu’au dernier étage, en perçant tous les greniers directement au-dessus l’un de l’autre. Les tracas forment du haut en bas, une espece de cloison de planches, qui sont percées sur les deux côtés de hauteur d’homme en hauteur d’homme, pour recevoir d’autres planches d’où les ouvriers se donnent les pains de l’un à l’autre, jusqu’au grenier que l’on leur a destiné. On voit tout au haut du tracas une poulie d’où tombe un cable, au bout duquel est un gros crochet où l’on met le bourlet quand il est question de descendre de grosses pieces. Voyez Vergeoises & Batardes.

TRACE, s. f. (Gramm.) empreinte qui reste sur un endroit, ou sur un corps, du passage d’un autre. On dit la trace d’un carosse ; les traces affligeantes d’une armée ; les Euménides suivent dans Eschile, le parricide Oreste à la trace. Le sage Salomon dit qu’on ne peut remarquer la trace de la fleche ou de l’oiseau dans l’air, du serpent sur la pierre, de l’homme sur la femme. Au figuré, on dit les traces des héros, les traces que les passions laissent dans l’ame.

Trace, (Papeterie.) nom que les Papetiers donnent à une sorte de papier gris, qui s’appelle autrement mainbrune ; il sert à faire le corps des cartes à jouer. Il y a une autre sorte de papier que l’on appelle aussi trace ou maculature, qui approche de la qualité du premier ; il s’emploie à envelopper les rames de papier. (D. J.)

Trace, terme de Chasse, c’est la forme du pié d’une bête noire sur l’herbe, ou sur les feuilles, &c. par où elle a passé. (D. J.)

TRACÉ, terme de Blason, Voyez Ombré.

Scribani à Gènes, d’or à une croix anchrée & fleurée simplement, tracée à filets de sable, à deux chicots de sinople, l’un au canton dextre du chef, l’autre au canton senestre de la pointe.

TRACER, v. act. on dit en Géométrie pratique, tracer une ligne, c’est la marquer avec de l’encre, du crayon, ou toute matiere semblable. Dans la géométrie spéculative, que les lignes soient bien ou mal