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laire inférieur. Voyez Orbite, Trou, Rond, &c.

Le nerf ophthalmique, ou nerf orbitaire se subdivise en trois rameaux ; un frontal & supérieur, un interne ou nasal, & un externe ou lacrymal.

Le rameau frontal ou sourcilier se porte tout le long de la partie supérieure de l’orbite, donne quelques filets à la graisse qui environne le globe de l’œil, aux membranes voisines, & au muscle releveur de la paupiere, ensuite il passe par le trou sourcilier, & se distribue sur le tronc, où il communique avec un rameau de la portion dure.

Le rameau interne, ou rameau nasal du nerf orbitaire, se porte du côté du nez, & jette un filet qui communique avec le ganglion lenticulaire de la troisieme paire ; il passe ensuite sur le nerf optique, & se glisse entre l’adducteur & le grand oblique de l’œil, d’où il gagne le grand angle de l’œil, & jette un filet dans le trou orbitaire, qui rentre dans le crâne, & se plonge de nouveau, en s’unissant avec un filet des nerfs olfactifs par les trous antérieurs de la lame cribleuse dans le nez ; le nerf nasal se distribue à la caroncule lacrymale, au suc lacrymal, aux portions voisines du muscle orbiculaire & aux tégumens.

Le rameau externe ou nerf lacrymal se distribue principalement à la glande lacrymale.

Le nerf maxillaire supérieur se divise en trois principaux rameaux.

Le premier, ou sous-orbitaire, se glisse tout le long du canal de la portion inférieure de l’orbite, sort par le trou orbitaire externe, se distribue à la levre supérieure & aux gencives ; il communique avec un rameau de la portion dure.

Le second, ou le rameau palatin, sort par le trou palatin postérieur, se distribue au palais.

Le troisieme, ou rameau spheno-palatin, passe par le trou spheno-palatin, & se distribue à la partie postérieure des narines.

Le nerf maxillaire inférieur, après sa sortie du crâne, fournit quatre rameaux ; le premier se distribue au muscle crotaphite ; le second communique avec la portion dure, & se distribue à l’oreille externe ; le troisieme communique de même, & se jette dans les muscles masseter, buccinateur ; le quatrieme se distribue au muscle pterigoïdien interne, aux glandes buccales, & aux autres parties voisines, &c. après cela le nerf maxillaire fournit avant son entrée dans le conduit de la mâchoire inférieure, un rameau nommé petit nerf lingual, ou petit hypoglosse, qui se distribue à la langue ; il entre ensuite, & après avoir donné un filet à chaque dent, il sort par le trou mentonnier, & se distribue aux différentes parties du menton.

TRILATERE, adj. dans la Géométrie, se dit d’une figure qui a trois côtés. Ce mot est peu en usage, celui de triangle est le seul usité.

TRILEUCUM, (Géog. anc.) promontoire d’Espagne, que Ptolomée marque sur la côte septentrionale, entre Flavium Brigantium, & l’embouchure du fleuve Métarus ou Méarus.

TRILLION, s. m. c’est la dénomination que l’on donne en Arithmétique, au chiffre qui se trouve dans la cinquieme classe, ou cinquieme ternaire, quand il s’agit de numération. Ainsi on dit (nombre, dixaines, centaines), premiere classe.

(Mille, dixaines de mille, centaines de mille), seconde classe.

(Million, dixaines de million, centaines de millions), troisieme classe.

(Billion, dixaines de billions, centaines de billions), quatrieme classe.

(Trillions, dixaines de trillions, centaines de trillons), cinquieme classe, &c. comme on le voit dans l’exemple suivant :

Trillion billion million mille unité.
541, 203, 976, 402, 165.


Voyez Numération. (O)

TRILOGIE, s. f. (Litterat.) assemblage de trois pieces de théatre que, chez les anciens, les poëtes dramatiques étoient obligés de présenter lorsqu’ils vouloient disputer à leurs concurrens le prix de la tragédie. Plutarque, dans la vie de Solon, dit que ces sortes de combats littéraires ne commencerent qu’après le tems de Thespis. Depuis on ajouta à ces trois pieces une quatrieme appellée satyrique. Voyez Satyrique & Tétralogie ; Voss. instit. poët. lib. II. c. xjx. pag. 92.

Le grammairien Aristophane avoit aussi partagé les dialogues de Platon en trilogies, & quelques-uns prétendent que Platon lui-même les avoit divisés de la sorte.

TRIMANIUM, (Géog. anc.) ville de la basse Mœsie, sur le Danube, selon Ptolomée, liv. III. chap. x. Il semble à Ortélius, que Drimago occupe aujourd’hui la place de cette ville. (D. J.)

TRIMESTRE, s. m. (Gramm. & Jurisprud.) est un espace de trois mois ; le premier trimestre pour les études, ou pour le service dans un tribunal, ce sont les trois premiers mois de l’année, selon le tems auquel elle commence ; le second trimestre ce sont les trois mois suivans ; & ainsi des deux autres trimestres.

Une compagnie trimestre est celle dont les officiers sont distribués en quatre colonnes, qui servent chacune pendant trois mois, comme les compagnies semestres sont celles où l’on sert six mois. (A)

TRIMÈTRE, s. m. (Prosod. latine.) vers ïambiques. La vîtesse de l’ïambe a fait que quoique ce vers soit de six piés, on l’appelle trimètre, vers de trois piés, parce que en le scandant on a joint deux piés ensemble, les breves donnant cette facilité ; ainsi dans ce vers ïambique de Terentianus :

Adesto ïambe præpes, & tui tenax.

Au-lieu de le mesurer en six :

Ades | t’ïam | be præ | pes & | tui | tenax.|

On l’a mesuré en trois :

Adest’iam | be præpes & | tui tenax.|


Jugatis per dipodiam binis pedibus, ter feritur, ait Victorinus. (D. J.)

TRIMICHI, s. m. (Hist. mod.) nom que les Anglo-Saxons donnoient au mois de Mai, parce que dans ce mois ils trayoient leurs vaches trois fois par jour.

TRIMODIE, s. f. (Littérat.) espece de sac de la forme d’un cône renversé, dans lequel les laboureurs chez les Romains, mettoient leurs semences, & qu’ils portoient pendu à leur cou quand ils ensemençoient les terres. Ce sac étoit nommé trimodia, parce qu’il contenoit trois boisseaux. (D. J.)

TRIMONTIUM, (Géog. anc.) ville de la grande-Bretagne. Ptolomée la donne aux peuples Selgovæ. Cambden croit que c’est présentement Atterith en Ecosse.

TRINACIA, (Géog. anc.) ville de Sicile, & qui n’est connue sous ce nom que par Diodore de Sicile, liv. XII. c. xxjx. dont quelques exemplaires même lisent Trinacria. Ces deux noms ayant été ceux de l’île de Sicile, on pourroit soupçonner que le nom de cette ville, qui étoit Tiracia, se corrompit dans la suite des tems, & que de Tiracia, on fit Trinacia & Trinacria.

Cluvier, Sicil. antiq. l. II. c. xiij. dit que le vrai nom de la ville étoit Tiracia, parce que Pline, l. III. c. viij. appelle ses habitans Tiracienses. Cette ville, selon Diodore de Sicile, étoit riche, puissante, &