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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 16.djvu/914

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Vendre à profit, c’est vendre suivant son livre journal d’achat, ou conformément à sa facture à tant par cent de gain. Voyez Journal & Facture.

Vendre pour payer de foire en foire, ou d’une foire à l’autre, c’est proprement vendre à crédit pour un tems.

Vendre pour son compte, c’est vendre pour soi-même.

Vendre par commission, c’est vendre pour le compte d’un autre moyennant un certain salaire qu’on nomme droit de commission. Voyez Commission.

Vendre partie comptant, partie en lettres ou billets de change, & partie à terme ou à crédit, c’est recevoir une partie du prix en argent comptant, une autre en lettres ou billets de change, & donner du tems pour payer le reste.

Vendre partie comptant, partie en promesses, & partie en troc, c’est recevoir une partie en argent comptant dans le moment de la vente, une autre en promesses ou billets, dont les payemens doivent se faire dans les tems stipulés, & prendre pour l’autre partie certaines marchandises du prix desquelles on convient, & qu’on nomme marchandises en troc. Voyez Troc.

Vendre au bassin, se dit à Amsterdam de certaines ventes publiques, dans lesquelles le vendu meester frappe sur un bassin de cuivre avec une baguette lorsqu’il veut délivrer les cavelins. Voyez Bassin, Vente au bassin, Cavelin & Vendu meester.

Vendre hors la main, c’est vendre en particulier.

Vendre se dit aussi de la maniere de débiter les marchandises & denrées, dont les unes, comme les métaux, les soies, fils, laines, épiceries, &c. se vendent au poids ; les autres, comme les draps, étoffes, toiles, dentelles, rubans, &c. se vendent à l’aune, à la canne ou autre semblable mesure de longueur ; d’autres, comme les grains, graines, légumes, farine, charbon de bois & de terre, se vendent au muid, au septier, à la mine, au boisseau, &c. les liqueurs, comme le vin, l’eau-de-vie, le cidre, la biere, se vendent en détail à la pinte, chopine, pot, &c. & en gros, à la barrique, au tonneau, à la pipe, au bussard, au muid, à la queue, &c. enfin certaines marchandises se vendent au compte, c’est-à-dire au cent, au quarteron, à la douzaine, à la grosse, &c.

Vendre signifie quelquefois tromper, trahir. Ce négociant est plus fin que son associé, il le vendroit à beaux deniers comptans.

Se vendre se dit dans le négoce de plusieurs marchandises, & signifie avoir cours ou débit ; les blés, les vins, les toiles se vendent bien.

Enfin vendre a plusieurs significations dans le commerce, comme marchandise qui plaît est à demi vendue. Ce marchand vend bien ses coquilles, c’est-à-dire qu’il vend ses marchandises plus cher qu’un autre. Diction. de commerce.

Vendre, (Critique sacrée.) un hébreu, dans une urgente nécessité, pouvoit vendre sa propre liberté par la loi du Lévitique, xxv. 39. cependant il étoit défendu à celui qui l’achetoit de le traiter comme un esclave, mais il devoit le garder comme un ouvrier à gages ; de même quand un hébreu pressé par le besoin vendoit sa fille, c’étoit à condition que son maître l’épouseroit & lui donneroit le rang de seconde femme, Exod. xxj. 7. ainsi quand il vouloit la renvoyer, il étoit obligé de lui donner une récompense ; ce qui ne se pratiquoit pas envers les esclaves que l’on renvoyoit libres. La loi du Lévitique, c. xxij. permettoit aussi de vendre un voleur qui ne pouvoit restituer ce qu’il avoit dérobé. On vendoit encore les débiteurs insolvables & leurs enfans, comme il paroît par Matth. xviij. 25. mais celui qui vendoit un homme libre pour esclave étoit puni de mort, Exod. xxj. 16. Etre vendu pour faire le mal, est une expression familiere dans l’Ecriture, qui signifie s’abandonner,

se livrer tout entier à mal faire, III. Rois xxj. 25. (D. J.)

Vendre, port de, (Géog. mod.) port de France, dans le Roussillon, sur la côte de la Méditerranée, au pié de plusieurs montagnes, à un mille & demi nord-ouest du cap d’Esbiere. Le port de Vendre est une espece de calanque, longue d’environ quatre cens toises, & large de cent en certains endroits. C’étoit autrefois un très-bon port, mais il est présentement comblé en partie. La latitude de ce port est 42. 30. & la variation 6d. nord-ouest. (D. J.)

VENDOISE, s. f. (Pêche.) est un poisson différent de la carpe en ce qu’il est blanchâtre & plus applati ; mais il est de meilleur goût, & n’est pas si commun ; il a le museau pointu, au reste on le trouve dans les mêmes endroits que la carpe.

VENDREDI, s. m. (Astronom.) est le sixieme jour de la semaine, consacré autrefois par les païens à Vénus, dont il a conservé le nom ; il est appellé dans l’office de l’Eglise feria sexta : c’est le jour consacré à Dieu chez les Turcs, comme le dimanche chez les Chrétiens.

VENDU, VENDUE, adj. (Gram. & Comm.) effet ou marchandise qui a été donné à prix d’argent. Vin vendu, épiceries vendues.

VENDUM, (Géog. anc.) ville que Strabon, l. IV. p. 207. met au nombre de quatre que possédoient les Japodes, dont les terres s’étendoient depuis le Danube jusqu’à la mer Adriatique. Lazius veut que Vendum soit Windischgratz. (D. J.)

VENDU-MEESTER, s. m. (Comm.) qu’on nomme aussi asflager ; c’est à Amsterdam un commissaire établi par les bourguemestres pour présider aux ventes qui se font au bassin, c’est-à-dire aux ventes publiques, soit volontaires, soit forcées.

Le jour fixé pour la vente & dans le lieu marqué pour la faire, le vendu-meester se place sur une espece de bureau, ayant à ses côtés les courtiers du vendeur, & devant lui une table avec un bassin de cuivre pour frapper dessus lorsqu’il veut imposer silence, ou adjuger les lots aux derniers enchérisseurs. Les courtiers sont chargés de ce qu’on appelle les plokpenins ou deniers-à-dieu, que le vendeur doit donner à l’acheteur. Voyez Plokpenin.

Le vendu-meester commence par lire le placard qui contient la liste des lots de marchandises & les conditions auxquelles on veut les vendre, ensuite il propose chaque lot suivant son numero ; & lorsqu’après diverses encheres il s’apperçoit que personne n’enchérit plus, il frappe un coup sur le bassin pour adjuger le lot au dernier enchérisseur, & jette dans la cour par une espece de tuyau de bois un plokpenin, qui est ramassé par un domestique destiné à cet usage, qui le porte à l’acheteur auquel la partie a été adjugée, & dont il reçoit deux sols pour sa peine. Dès le lendemain les marchandises sont délivrées aux acheteurs du nom desquelles, aussi-bien que des lots & du prix des marchandises, le vendu-meester & les courtiers conservent une note, à laquelle les marchands peuvent avoir recours pour voir s’ils n’ont point été trompés par leurs commissionnaires. Dictionnaire de commerce.

VÉNEDES, les, (Géog. anc.) Venedi ; ce sont des peuples originaires de la Sarmatie, & qui passerent ensuite avec les Slaves dans la Germanie, où ils s’emparerent des terres que les Germains avoient abandonnées, pour aller chercher d’autres demeures. Ils s’établirent entre l’Elbe & la Vistule ; le tems de cette migration est incertain. On la place communément à la fin du cinquieme siecle, ou au commencement du sixieme.

Ils sont nommés Venedæ par Ptolomée, Vinidæ & Veneti par Jornandès, & par d’autres Vinidi. Ils habiterent d’abord sur la côte du golfe Vénédique selon