Ptolomée, l. III. c. v. & c’est delà qu’ils passerent dans la Germanie, où ils occuperent presque tout le pays qui est au-delà de l’Elbe.
Jornandès, de rebus Getic. nous apprend qu’avant cette migration, les Vénedes furent vaincus par Hermanricius roi des Goths, & qu’ils furent soumis à ce prince. Le même auteur ajoute que ce peuple étoit divisé en trois cités, connues sous le nom de Slaves, d’Otrates & de Vénedes. Ils avoient cependant tous la même origine, & même ils se diviserent encore en un plus grand nombre de cités, qui prirent des noms différens suivant les lieux où ils s’étendirent.
On appella Behemi ceux qui s’emparerent de la Bohème ; Maharenses ceux qui habiterent sur le bord du Maurus ou Maharus ; les Sorabi se fixerent sur la Sala ; les Poloni sur la Vistule ; les Daleminici sur l’Elbe ; les Haveli sur le Havel ; les Lini, les Uchri & les Redarii, au voisinage de l’Oder ; les Luitici & les Wagrii s’établirent au-delà de l’Oder ; sur la côte en-deçà de la vistule, étoient les Cassubi & les Pomerani, & en-deçà de l’Oder, les Wiltgii ou Ludici ; les Obotriti se mirent près des Saxons d’au-delà de l’Elbe. (D. J.)
VENEDICI MONTES, (Géog. anc.) montagnes de la Sarmatie européenne, selon Ptolomée, l. III. c. v. Elles sont, dit Spener, dans le quartier où habiterent d’abord les Vénedes, & où demeuroient les Aestii du tems de Tacite. (D. J.)
VENEDICUS SINUS, (Géog. anc.) Ptolomée, l. III. c. v. donne ce nom à cette partie de la côte de la mer Baltique qui est au-dessus de la Vistule, & où le Chronus, le Rubo, le Truntus & le Chesimus avoient leur embouchure.
VENELLI, (Géog. anc.) peuples de la Gaule lyonnoise, selon Ptolomée, l. II. c. viij. César écrit Unelli, & les nomme avec les Osismii, les Veneti & les Rhedones ; il nous fait entendre en même tems que les Unelli habitoient quelque part dans la province de Bretagne. (D. J.)
VENEN, (Hist. nat. Bot.) arbre qui croît dans les parties les plus orientales de l’Indostan. Il est épineux, & porte des fleurs blanches d’une odeur très agréable. Son fruit est assez gros ; son écorce est semblable à celle du coing ; sa chair est rougeâtre & a le goût du verjus. Ses fleurs fournissent une liqueur très-aromatique ; & l’on fait une liqueur propre à boire avec le suc de son fruit.
VENENUM, (Littérat.) ce mot dans les auteurs n’indique pas toujours du poison ; il se prend dans Lucain pour un médicament propre à embaumer les corps. Il désigne au figuré dans Plaute, des attraits, des charmes : Ætas, corpus tenerum & morigeratio, hæc sunt venena formosarum mulierum. « La jeunesse, un beau corps & la complaisance, voilà les charmes des belles ». Enfin le mot venenum signifie souvent une teinture ; ainsi l’emploie Virgile : Alba nec Assyrio fucatur lana veneno. « La laine blanche n’est point teinte en couleur de pourpre ». Les anciens appelloient vestes flammeæ, ou venenatæ indifféremment, les vétemens qu’on teignoit en écarlate avec le kermès. Servius nous apprend que dans certaines cérémonies sacrées, le prêtre devoit être en robe écarlate, & comme il répete la même chose en divers endroits, tantôt il se sert du mot flammea, tantôt du mot venenata. (D. J.)
VENER, (Géog. mod.) ou VANER, lac de Suede, le plus grand du royaume. Il s’étend entre la Gothie, le Vermeland & la Dalie. Sa longueur est de 25 milles, & sa plus grande largeur de 14. Il reçoit plus de vingt rivieres tant grandes que petites, & renferme plusieurs îles. Wanesborg est le lieu le plus considérable qu’on trouve sur ses bords.
VÉNÉRATION, RESPECT, (Synon.) ce sont des égards qu’on a pour les gens ; mais on leur té-
de la soumission par le respect.
Nous avons de la vénération pour les personnes en qui nous reconnoissons des qualités éminentes ; & nous avons du respect pour celles qui sont fort au-dessus de nous, ou par leur naissance, ou par leur poste.
L’âge & le mérite rendent vénérable ; le rang & la dignité rendent respectable.
La gravité attire la vénération du peuple ; la crainte qu’on lui inspire le tient dans le respect. L’abbé Girard. (D. J.)
VENERIE, s. f. c’est l’art de chasser les bêtes sauvages avec des chiens courans. Cet art très-étendu, lorsqu’on veut en parcourir tous les détails, a été de tout tems fort cultivé en France. Une preuve de sa considération & de l’importance qu’on y a attachée, c’est qu’une grande partie des métaphores usuelles de la langue sont tirées des termes usités dans la vénerie. Nous avons plusieurs livres dans lesquels l’art de chasser est traité à fond. Entre ces ouvrages on distingue avec avantage ceux de Jacques du Fouilloux & de Robert de Salnove. Ils doivent être consultés par tous ceux qui veulent acquérir une connoissance approfondie des différentes pratiques de la chasse. Les manœuvres qu’ils ont décrites, sont celles que l’expérience a consacrées, & qui pour la plûpart sont encore en usage aujourd’hui. Il est donc inutile que nous exposions ici toutes ces manœuvres particulieres. Le détail que nous pourrions faire de quelques-unes, ne dispenseroit pas de consulter les traités composés exprès, & encore moins d’acquérir par l’expérience les connoissances de routine qu’on ne prend point dans les livres. Il nous suffit d’indiquer ici sommairement les points sur lesquels doit principalement se fixer l’attention du veneur.
La vénerie comprend toutes les especes de chasse qu’on peut faire avec des chiens courans ; celles du cerf, du dain, du chevreuil, du sanglier, du loup, du renard. Toutes ces chasses ont beaucoup de principes communs. Si chacune d’elles exige quelque différence dans le choix des chiens qui y conviennent, on emploie les mêmes moyens pour les rendre obéissans, sages, & gardant le change. Voyez Meute. Mais la connoissance des principes communs à toutes les chasses ne suffit pas au veneur ; il a besoin d’être instruit, relativement à chacun de ces animaux, de leurs inclinations distinctives, de leurs refuites, & de tous les différens moyens qu’ils emploient pour échapper à la poursuite. Voyez Instinct, Loup, Sanglier, &c. Ces connoissances sont sur-tout nécessaires pour le travail qui précede la chasse même, & duquel son succès dépend assez souvent.
Pour prendre à force ouverte des animaux sauvages, il est essentiel de ne pas fatiguer les chiens de meute par une quête inutile & souvent longue. Si d’ailleurs on veut joindre à la certitude de prendre le plaisir que donnent l’appareil & le bruit d’une meute nombreuse, il faut disposer avantageusement les relais. Il est donc nécessaire de savoir d’avance où est l’animal qu’on veut attaquer, & de prévoir, en raison de la connoissance qu’on a du pays & des inclinations des animaux de cette espece, quelles pourront être ses refuites lorsqu’il sera lancé. Le travail par lequel on s’assure de l’endroit où l’on ira attaquer, est une partie considérable de la vénerie. Elle exige des connoissances très-fines & en assez grand nombre.
Presque tous les animaux sauvages, carnassiers ou autres, cherchent leur nourriture pendant la nuit ; & à la pointe du jour ils entrent dans les parties de bois qui leur servent de retraite : c’est ce qu’on appelle se rembucher. Mais les bêtes de chaque espece sont portées d’inclination à adopter des retraites dif-