& les Venones de Strabon, l. IV. p. 204. Ce sont aussi les Vennonetes de Pline, l. III. c. xx. qui les nomme entre les peuples qui furent subjugués par Auguste. (D. J.)
VENOSA, (Géog. mod.) en latin Venusia, ville d’Italie, au royaume de Naples, dans la Basilicate, sur une petite riviere, au pié de l’Apennin, avec un évêché suffragant d’Acereuza. Elle a titre de principauté. Long. 33. 28. latit. 40. 46.
Luca (Jean-Baptiste), qui devint cardinal, étoit né à Venosa de parens obscurs, & mourut en 1683, âgé de 66 ans. Il a mis au jour une relation de la cour de Rome, relatio curiæ romanæ, où il traite amplement de routes les congrégations, tribunaux & autres jurisdictions de cette cour. (D. J.)
VENOSTES, (Géogr. anc.) peuples des Alpes, selon Pline, l. III. c. xx. Ils furent du nombre de ceux qu’Auguste subjuga, & leur nom se trouve dans l’inscription du trophée des Alpes. Ils habitoient, selon le P. Hardouin, dans la vallée où l’Adige prend sa source, & qu’on nomme présentement Val-Venosca. (D. J.)
VEN-PI, s. m. (Hist. mod.) nom d’une montagne de la Chine, située dans la province de Quey-Chen, au midi de la capitale, appellée Quey-yang-fu ; elle a, dit-on, exactement la forme d’un cône isocele.
VENREDI, s. m. (Calendrier.) ce mot se trouve dans Nicod pour vendredi, terme fort commun parmi le peuple de Champagne ; c’est aussi comme il faudroit parler, selon la remarque du même Nicod, qui ajoute, que ce mot est composé de deux mots corrompus, vener, qui est pris de Venus en latin, & de di, qui est tiré de dies, jour de Vénus, dies Veneris, qui est le sixieme jour de la semaine ; les ecclésiastiques le nomment sexta feria. Il faudroit donc dire venredi ; mais le françois, pour rendre la prononciation plus aisée, interpose la consonne d. L’italien dit venerdi, & l’espagnol viernes ; d’un autre côté le languedocien & le peuple voisin retournent ce mot, & disent divendres. (D. J.)
VENT, s. m. (Phys.) une agitation sensible dans l’air, par laquelle une quantité considérable d’air est poussée d’un lieu dans un autre.
Les vents sont divisés en permanens, reglés, & variables, en généraux & particuliers.
Les vents permanens ou constans, sont ceux qui soufflent toujours du même côté ; il y a un de ces vents extrèmement remarquable entre les tropiques, lequel souffle constamment de l’est à l’ouest, & qu’on appelle vent général alizé. Voyez Alizé.
Les vents reglés ou périodiques, sont ceux qui reviennent constamment dans de certains tems. Tels sont les vents de terre & de mer qui soufflent de la terre à la mer sur le soir, & de la mer à la terre le matin. Tels sont encore les vents alizés, changeans & particuliers, qui dans certains mois de l’année soufflent d’un côté, & qui soufflent du côté opposé dans les autres mois. Par exemple, les vents appellés moussons, qui sont sud-est depuis Octobre jusqu’en Mai, & nord-ouest depuis Mai jusqu’en Octobre, entre la côte de Zanguebar & l’île de Madagascar. Voyez Mousson.
Les vents variables, sont ceux qui soufflent, tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, & qui commencent ou cessent sans aucune regle, soit par rapport aux lieux, soit par rapport aux tems. Tels sont les vents observés dans l’intérieur de l’Angleterre, quoique quelques-uns paroissent suivre certaines heures, comme le vent d’ouest qui est assez fréquent sur le soir, le vent du sud dans la nuit, & le vent du nord le matin. Voyez Tems.
Le vent général est celui qui souffle dans le même tems & du même côté, sur une partie considérable de la terre & pendant la plus grande partie de l’an-
vent général alizé.
Ce vent a cependant des interruptions, car 1°. dans les terres on ne s’en apperçoit presque pas, à cause qu’il est rompu par les montagnes, &c. 2°. en mer auprès des côtes, il est aussi détourné par les vapeurs, les exhalaisons & les vents particuliers qui viennent de terre ; ensorte qu’on ne le peut guere regarder comme général, qu’en pleine mer ; 3°. & en plaine mer même, il est sujet à être altéré par les nuages poussés des autres régions.
Les vents particuliers renferment tous les autres, excepté les vents généraux alizés.
Les vents particuliers d’un petit canton sont appellés vents topiques, tel est le vent du nord au côté occidental des Alpes, qui ne s’étend que sur environ deux lieues de long & beaucoup moins en largeur.
L’histoire des vents est assez bien connue par les soins de plusieurs physiciens qui ont voyagé ou qui se sont appliques dans leur pays pendant plusieurs années à la connoissance de ce méteore. M. Muschenbroëck a donné sur ce sujet une dissertation fort curieuse à la fin de ses Essais de physique ; où il fait entrer non-seulement tout ce qu’il a observé lui-même, mais encore tout ce qu’il a pû recueillir des écrits de M. Halley, de M. Derham, &c. mais il s’en faut bien que nous soyons autant instruits touchant les causes ; j’entends les plus éloignées, celles qui occasionnent les premiers mouvemens dans l’atmosphere : car on sait en général que les vents viennent immédiatement d’un défaut d’équilibre dans l’air, c’est-à-dire de ce que certaines parties se trouvant avoir plus de force que les parties voisines, s’étendent du côté où elles trouvent moins de résistance. Mais quelle est la cause qui produit ce défaut d’équilibre ; c’est ce qu’on ne sait encore que très-imparfaitement : nous allons cependant rapporter les principales opinions des Philosophes sur cette matiere.
Cause physique des vents. Quelques philosophes, comme Descartes, Rohault, rapportent le vent général au mouvement de rotation de la terre, & tirent tous les vents particuliers de ce vent général. L’atmosphere, disent-ils, enveloppe la terre & tourne autour d’elle, mais elle se meut moins vîte que la terre ; de sorte que les points de la terre qui sont, par exemple, situés sous l’équateur, se meuvent plus vite d’occident en orient, que la colomne d’air qui est au-dessus. C’est pourquoi ceux qui habitent ce grand cercle doivent sentir continuellement une espece de résistance dans l’atmosphere, comme si l’atmosphere se mouvoit à leur égard d’orient en occident.
Ce qui semble confirmer cette hypothèse, c’est que les vents généraux n’ont guere lieu qu’entre les tropiques, c’est à-dire dans les latitudes où le mouvement diurne est le plus prompt.
Mais on en voit aisément l’insuffisance par les calmes constans de la mer Atlantique vers l’équateur, par les vents d’ouest qui soufflent à la côte de Guinée, & les moussons d’ouest périodiques dans la mer des Indes sous l’équateur.
D’ailleurs, l’air étant adhérent à la terre par la force de la gravité, a dû avec le tems acquérir la même vitesse que celle de la surface de la terre, tant à l’égard de la rotation diurne, qu’à l’égard du mouvement annuel autour du soleil qui est environ trente fois plus considérable. En effet, si la couche d’air voisine de nous se mouvoit autour de l’axe de la terre avec moins de vitesse, que la surface du globe qui lui est contiguë, le frottement continuel de cette couche contre la surface du globe terrestre, l’obligeroit bientôt à faire sa rotation en même tems que le globe ; par la même raison la couche voisine de celle-ci en seroit entraînée, & obligée à faire sa