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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 17.djvu/3

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Pomponius Méla, l. II. c. v. le marque entre les promontoires des Pyrénées, au voisinage & au nord de Cervaria. Ce port étoit fameux à cause d’un temple de Vénus qui y étoit bâti. C’est aujourd’hui le port Vendres.

2°. Veneris Portus, port d’Italie, dans la Ligurie. L’itinéraire d’Antonin le met entre Segesta & Portus Delphini, à trente milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du second. Ce port, qui étoit aux confins de l’Etrurie, conserve encore présentement son ancien nom ; on l’appelle Porto-Venere.

3°. Veneris Portus, port d’Egypte, sur la côte du golfe arabique. Après le promontoire Drepanum vient, selon Ptolémée, l. IV. c. v. Myoshormus, autrement Muris-Statio, fameux entrepôt, qui fut appellé ensuite Magnus-Portus, enfin Portus-Veneris. Strabon, l. XVI. fait aussi mention de ces différens noms. (D. J.)

Veneris Æneadis templum, (Géog. anc.) 1°. Denys d’Halicarnasse, l. l. cap. l. dit qu’on nommoit ainsi le temple que les Troïens bâtirent à l’honneur de Vénus, lorsqu’ils furent arrivés sur la côte de l’Epire, & qu’ils eurent pris terre dans la péninsule appellée Leucas. Du tems de Denys d’Halicarnasse, ce temple étoit dans une petite île, entre la ville & l’isthme de cette péninsule qui avoit été creusée. 2°. Le même Denys d’Halicarnasse nous apprend que les Troyens éleverent un autre temple du même nom dans l’Epire, sur le promontoire d’Actium. Ils y bâtirent aussi le temple des grands dieux ; & ces deux temples subsistoient encore de son tems.

Veneris arsinoes fanum, (Géograp. anc.) temple d’Egypte, sur le promontoire Zephirium, entre Canope & Alexandrie, selon Strabon, l. XVII. p. 800.

VENERSBOURG ou WANERSBOURG, (Géog. mod.) petite ville de Suede, dans la Westrogothie, sur le lac Vener. (D. J.)

VENETI, (Géog. anc.) il faut distinguer les Veneti de la Gaule, des Veneti d’Italie.

1°. Les Venetes de la Gaule celtique ou lyonnoise, dans l’Armorique, habitoient la péninsule au-dessus des Namuetes. César, l. III. Bell. Gall. c. x. appelle leur pays Venetia ; je dis leur pays, car il ne leur donne aucune ville ; mais il dit que ces peuples avoient un grand avantage sur toutes les côtes des cités armoriques, à cause de leur habileté dans la marine, & de leurs vaisseaux qui alloient naviger dans la Grande Bretagne. Il ajoute que comme la situation de la plûpart de leurs bourgades étoit sur les extrémités des petites langues de terre avancées dans la mer, on n’en pouvoit approcher ni par terre, quand le flux de la haute mer venoit à s’enfler sur la côte, ce qui arrive tous les jours deux fois en douze heures ; ni par mer, parce que la marée se retirant, laissoit les vaisseaux embarrassés sur la vase & sur le sable ; de sorte que ces deux obstacles empêchoient d’assieger ces bourgades. On sait qu’encore aujourd’hui il y a plusieurs villes en Bretagne dans cette situation ; telles sont Vannes, Hennebon, Blavet, Quimperlay, Concarneau, Brest & autres, que le flux de la mer baigne en partie lorsqu’elle est haute, & laisse à sec quand elle est basse.

Les Venetes d’Italie habitoient à l’orient des Euganéens, & s’étendoient jusqu’à la mer, depuis la derniere embouchure du Pô près de Ravennes, jusqu’aux confins des Carni, aujourd’hui la Carniole, dans le Frioul.

Les Venetes ou Hénetes d’Italie, paroissent tirer leur origine de peuplades illyriennes qui entrerent en Italie dans le cours du seizieme siecle avant Jesus-Christ.

Ces Venetes ou Hénetes se conserverent long-tems sans aucun mélange avec d’autres nations, & nous

devons les distinguer des Liburnes, quoique Virgile, qui s’exprimoit en poëte, les confonde ensemble.

Hérodote, l. V. nous atteste l’origine illyrienne de ces Venetes, voisins d’Adria, dont Patavium ou Padoue étoit la capitale.

Strabon dit, que selon quelques auteurs, les Hénetes d’Italie étoient une colonie de venetes de la gaule : mais cette opinion avoit été d’avance réfutée par Polybe, qui nous les donne pour une nation beaucoup plus ancienne dans le pays que les Gaulois, & parlant une langue toute différente, quoiqu’ayant avec eux quelques traits de conformité, sur-tout par rapport à l’habillement. Tite-Live en parle sur le même ton. Ces Venetes étoient toujours en guerre avec les Gaulois, & par cette raison, ils firent de très bonne heure alliance avec les Romains : ils contribuerent même à sauver Rome, par une diversion qui força les Gaulois à en lever le siege, pour aller défendre leur propre pays.

Les Grecs ont fort connu les Venetes, ils avoient quelques colonies sur leurs côtés, où ils porterent, entr’autre culte, ceux de la Diane de Calydon, & de la Junon d’Argos.

La tradition de la colonie troïenne d’Antenor, étoit vraissemblablement fondée sur la ressemblance du nom des Venetes avec celui des Hénetes de l’Asie mineure, dont parle Homere, mais aucun monument n’a pu servir à l’appuyer. Le nom de Patavium, qu’on suppose bâtie par Anténor, tient beaucoup de celui de Patavio, ville de la Pannonie, sur le Drave : Cluvier, qui veut, à cause de la ressemblance du son, que le nom de Patavium soit le même que celui des Bataves, situés à l’embouchure du Rhein, ne songe pas que suivant l’observation de Polybe, les Vénetes parloient un autre langage que les Celtes, & que Patavium subsistoit long-tems avant l’invasion des Gaulois.

Au reste, l’ancienne Venetia est aujourd’hui le Frioul, le Vicentin, & toute la partie maritime de Pétat de Venise, qui borde le fond du golfe adriatique. (D. J.)

VENETICÆ INSULÆ, (Géog. anc.) ou Venetorum insulæ, île sur la côte occidentale de la Gaule lyonnoise. Pline, l. IV. c. xix. dit qu’elles sont en grand nombre. On ne doute point qu’on ne veuille parler des îles qui sont sur la côte de la province de Bretagne, presque toutes désertes & inutiles. La seule remarquable est Belle-Isle, prise par les Anglois dans cette derniere guerre, & qu’ils n’ont rendue qu’à la paix. (D. J.)

VENETS, s. m. terme de Pêche ; c’est le nom que l’on donne dans quelques endroits au filet dont on forme les bas-parcs. Voyez Parcs.

VENEUR, s. m. c’est ainsi qu’on appelle en général le chasseur de certaines bêtes, comme le cerf, le chevreuil, le loup ; il faut qu’un veneur sache s’il veut prendre un cerf à force, qu’il y a une maniere de parler au chien quand il chassera le cerf, toute différente de celle qu’on doit observer lorsqu’il poursuit un sanglier ou autre bête noire : dans le premier cas, on crie & l’on sonne hautement, & d’un ton qui réjouit ; & dans le second, on parle au chien rudement ; on l’excite par des cris furieux. Le veneur en lançant un cerf, ou autre pareille bête, doit crier à son chien voile-ci, vai avant ; mais lorsque c’est un sanglier, ou autres animaux de cette nature, & qui mordent, il doit parler en pluriel, & dire voilez-ci, allez avant. Voyez Venerie.

Veneur (le grand) de France, officier du roi, qui a la surintendance de la vénerie, & prête serment entre les mains de sa majesté. Depuis Geffroi, maître veneur du roi, en 1231, sous S. Louis, jusqu’à M. le duc de Penthievre, qui occupe aujour-