des peuples, acquiert insensiblement force de loi.
Quand on parle d’usage, on entend ordinairement un usage non-écrit, c’est-à-dire qui n’a point été receuilli par écrit, & rédigé en forme de coutume ou de loi.
Cependant on distingue deux sortes d’usages, savoir, usage écrit & non-écrit.
Les coutumes n’étoient dans leur origine que des usages non-écrits qui ont été dans la suite rédigés par écrit, de l’autorité du prince ; il y a néanmoins encore des usages non-écrits, tant au pays coutumier, que dans les pays de droit écrit.
L’abus est oppose à l’usage, & signifie un usage contraire à la raison, à l’équité, à la coutume ou autre loi. Voyez aux institutes, liv. I. tit. 2, & les mots Coutume, Droit, Loi, Ordonnance. (A)
USAGER, s. m. (Gram. & Jurisprud.) est celui qui a quelque droit d’usage, soit dans les forêts pour y prendre du bois, soit dans les bois, prés & patis pour le pâturage & le panage ou glandée.
Francs usagers, sont ceux qui ne payent rien pour leur usage, ou qui ne payent qu’une modique redevance pour un gros usage.
Gros usagers, sont ceux qui ont droit de prendre dans la foret d’autrui un certain nombre de perches ou d’arpens de bois, dont ils s’approprient tous les fruits, soit pour bâtir ou réparer ou pour se chauffer.
Menus usagers, sont ceux qui n’ont que pour leurs besoins personnels, les droit de pâturage & de panages & la liberté de prendre le bois brisé ou arraché, le bois sec tombé ou non, tous les morts bois, les restes des charpentiers, & ce qu’on appelle la branche de pleing poing, pour hayer, c’est-à-dire pour déclore ou pour ramer les lins. Voyez l’ordonnance des eaux & forêts, tit. 19 & 20, & Chauffage, Glandée, Pacage, Panage, Paturage. (A)
USANCE, s. f. (Gram. & Jurisprud.) est un ancien terme qui signifioit usage, & que l’on emploie encore en certains cas.
On dit encore l’ancienne usance, pour dire l’ancien usage qui s’observoit ou s’observe encore sur quelque matiere.
L’usance de Saintes est l’usage qui s’observe entre mer & Charente : c’est un composé des usages du droit écrit & de quelques coutumes locales non écrites, justifiées par des actes de notoriété du présidial de Saintes.
En matiere de lettres-de-change, on entend par le terme d’usance, un délai d’un mois qui est donné à celui sur qui la lettre est tirée, pour la payer. Dans l’origine, l’usance étoit le délai que l’on avoit coutume d’accorder suivant l’usage ; mais comme l’usage n’étoit pas par-tout uniforme sur la fixation du délai pour le payement des lettres tirées à usance, l’ordonnance du commerce, tit. 5, art. 5, a réglé que les usances pour le payement des lettres, seront de trente jours, encore que les mois aient plus ou moins de jours ; ainsi une lettre tirée à usance, est payable au bout de trente jours, une lettre à deux usances est payable au bout de deux mois. En Espagne & en Portugal, chaque usance est de deux mois. Voyez le parfait négociant de Savari, tom. I. l. III. ch. v. & les mots Change, Lettre de change. (A)
USBECKS, (Géog. mod.) ou Tartares Usbecks, peuples tartares qui habitent sur la côte orientale de la mer Caspienne. Ils tiennent une grande étendue de pays, depuis le 72 degré de longitude jusque vers le 80, & depuis le 34 de latitude jusqu’au 40. Ils occupoient au seizieme siecle, & occupent encore le pays de Samarcande. On les distingue en tartares Usbecks de la grande Bucharie, & en tartares Usbecks de Charassin ; mais ils vivent tous dans la pauvreté, & savent seulement qu’il est sorti de chez eux des es-
Voyez Tartares. (D. J.)
USBIUM, (Géog. anc.) ville de la Germanie. Elle est marquée près du Danube par Ptolomée, l. II. c. xij. Lazius qui la met dans l’Autriche, dit que le nom moderne est Persenburg. (D. J.)
USCOPIA, (Géog. mod.) ville de la Turquie européenne, dans la Servie, à 75 lieues au sud-est de Belgrade. C’est la résidence d’un sangiac & d’un archevêque latin. Long. 40. 8. latit. 42. 15. (D. J.)
USCOQUES, (Géog. mod.) peuples voisins de la Hongrie, de la Dalmatie, de la Servie & de la Croatie impériale. Plusieurs gens d’entre ces peuples sortirent de leur pays dans le xvj. siecle pour fuir, dirent-ils, le joug des Turcs. De là vient, selon quelques-uns, le nom qu’ils prirent, tiré du mot scoco, qui dans la langue du pays veut dire fugitis ou transfuge. La premiere place que les Uscoques choisirent pour s’y domicilier, fut la forteresse de Clissa bâtie au-dessus de Spalatro ; cette place ayant été enlevée par les Turcs l’an 1537, les Uscoques se réfugierent à Segna, ville située vis-à-vis de l’île de Veglia. Ces gens féroces firent d’abord des merveilles, & battirent les Turcs ; mais bientôt ils exercerent sur les Chrétiens mêmes, toutes sortes de pirateries, qui obligerent la république de Venise d’armer contr’eux & de les poursuivre pour la sûreté de son commerce avec les sujets du grand-seigneur. Les Vénitiens supplierent l’empereur de réprimer les Uscoques ; mais comme les ministres autrichiens partageoient avec eux les profits, on ne se pressa pas d’expedier les ordres que Venise sollicitoit. Alors les Vénitiens envoyerent une escadre qui ravagea les côtes de Segna, & fit pendre tous les Uscoques qu’elle put attrapper en course. Enfin par le traité conclu à Madrid en 1618, les Uscoques furent contraints de sortir de Segna ; leurs familles furent transférées ailleurs, & leurs barques furent brûlées. (D. J.)
USE, participe, (Gram.) voyez User.
Usé, (Jardinage.) on dit une terre, une branche altérée pour avoir donne trop de fruit ; on améliore la premiere, & on coupe l’autre un peu court pour lui faire pousser de nouveau bois.
Usé, (Maréchal.) un cheval usé est celui qui a tant fatigué, qu’il ne peut plus rendre aucun service.
USEDOM, (Géog. mod.) petite ile d’Allemagne, sur la mer Baltique, dans la Poméranie, au cercle de la haute Saxe. Elle a environ six milles d’étendue, & contient une ville ou bourg de même nom. Long. 38. 30. latit. 53. 47. (D. J.)
USELLIS, (Géog. anc.) ville de l’île de Sardaigne. Ptolomée la marque sur la côte occidentale, & lui donne le titre de colonie. C’est présentement Oristagni, selon Cluvier. (D. J.)
USEN, s. m. (Hist. nat.) volcan du Japon, qui se trouve dans le voisinage de Sima Baru. Son sommet est aride & toujours couvert d’une matiere blanche calcinée. Le terrein qui y conduit est chaud, & même brûlant en plusieurs endroits. L’eau de la pluie qui tombe sur cette montagne, ne tarde point à bouillonner ; l’on n’y marche qu’en tremblant, parce que le terrein paroît mouvant, & retentit sous les piés des voyageurs. Il en sort des exhalaisons si puantes, que les oiseaux n’en approchent point ; il sort plusieurs sources d’eau minérale de cette montagne : les unes sont froides, & les autres sont chaudes ; la plus fréquentée de ces sources est celle qu’on appelle Obamma ; on lui attribue la vertu de guérir plusieurs maladies, & sur tout le mal vénérien ; mais Kempfer a observé que cette cure n’étoit point radicale. Les prêtres tirent un grand profit de ces bains, auxquels ils attribuent le pouvoir d’effacer les péchés ; mais chaque fontaine n’a de vertu que pour une espece particuliere de péché, & l’on a soin d’indiquer