Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 17.djvu/630

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un bon commerce, qui a été depuis transféré à Lubeck Long. 32. 30. latit. 53. 56.

Bugenhagen (Jean), fameux théologien luthérien, naquit à Wollin en 1485, & mourut en 1558, à 73 ans. On a de lui des commentaires sur les pseaumes, & des annotations sur Job, Jérémie, Jonas, Samuel & le Deutéronome, & sur toutes les épîtres de S. Paul. Il aida à Luther à traduire la bible en allemand, & il traitoit ses amis tous les ans à pareil jour que l’ouvrage avoit été achevé, appellant cet anniversaire la fête de la version de la bible. (D. J.)

WOLMAR, (Géog. mod.) petite ville de l’empire Russien dans la Livonie, au pays de Lettie, sur le Tréiden. Elle a été bâtie toute en bois après avoir été ruinée par les Moscovites & les Polonois. Fructus belli ! Long. 42. 28. latit. 50. 30. (D. J.)

WOLODIMER, (Géog. mod.) province de l’empire Russien, avec titre de duché ; elle est bornée au nord par le Wolga, au midi par le duché de Moscou, au levant par la seigneurie de la basse Novogorod, & au couchant par le duché de Susdal. C’est une contrée dépeuplée, couverte de forêts, & baignée de marais. La riviere de Clesma la traverse. Wolodimer est sa capitale, & pour mieux dire, la seule ville de cette province.

Wolodimer, (Géog. mod.) ville de l’empire Russien, capitale du duché de même nom, proche la riviere de Clesma-Reca, sur une montagne, à cent cinquante werstes au nord de Moscou. Elle fut fondée dans le commencement du dixieme siecle, & a été la résidence des ducs de Moscovie. Long. 60. 38. latit. 55. 44. (D. J.)

WOLOGDA, (Géog. mod.) province de l’empire Russien. Elle est bornée au nord par celle de Kargapol, au midi par celle de Susdale, au levant par celle d’Ostioug, & au couchant par celle de Bielozéro. Toute la province n’offre qu’une seule ville de même nom, des eaux croupissantes, & des forêts impénétrables. Tout y est désert. (D. J.)

Wologda, (Géog. mod.) ville de l’empire Russien, capitale de la province de même nom, sur la riviere de Wologda, à cent lieues de Moscou. On y compte trois ou quatre églises bâties en pierres, ornées de dômes couverts de fer blanc. Son archevêque est des plus anciens de la Moscovie. Long. 59. 22. lat. 59. 10. (D. J.)

WOLOSSEZ, s. m. (Hist. nat. Médecine.) maladie singuliere, assez connue en Sibérie. Elle se manifeste par un abscès, dans lequel le pus ou la matiere se change comme en un peloton de cheveux. M. Gmelin dit avoir vu des personnes qui l’ont assuré qu’il leur étoit sorti comme des flocons de cheveux de ces abscès. Il présume que cette maladie & ces abscès viennent de petits vers aussi fins que des cheveux d’un blanc sale, & qui ont sur le dos une raie brune, dont la bouche est conformée comme celle des sangsues ; les eaux de ce pays sont remplies de ces sortes de vers, qui quand on va se baigner, s’insinuent entre cuir & chair, & s’y multiplient à la fin considérablement. Le remede que les gens du pays employent contre cette maladie, est de faire baigner le malade dans de la lessive chaude, dans laquelle on a mis de l’anserine, (anserina.) Gmelin, voyage de Sibérie.

WOLSTROPE, (Géog. mod.) bourg d’Angleterre, dans le comté de Lincoln, où naquit Isaac Newton, le jour de noël, v. s. de l’an 1642.

C’est dans cet homme merveilleux, que l’Angleterre peut se glorifier, d’avoir produit le plus grand & le plus rare génie, qui ait jamais existé pour l’ornement & l’instruction de l’espece humaine. Attentif à n’admettre aucun principe qui n’eût l’expérience pour fondement, mais résolu d’admettre tous ceux qui porteroient ce caractere, tout nouveaux, tout extraordinaires qu’ils fussent ; si modeste qu’ignorant

sa supériorité sur le reste des hommes, il en étoit moins soigneux de proportionner ses raisonnemens à la portée commune ; cherchant plus à mériter un grand nom qu’à l’acquérir ; toutes ces raisons le firent demeurer long-tems inconnu ; mais sa réputation à la fin se répandit avec un éclat, qu’aucun ecrivain pendant le cours de sa propre vie, n’avoit encore obtenu.

Il leva le voile qui cachoit les plus grands mysteres de la nature. Il découvrit la force qui retient les planetes dans leurs orbites. Il enseigna tout ensemble à distinguer les causes de leurs mouvemens, & à les calculer avec un exactitude qu’on n’auroit pu exiger que du travail de plusieurs siecles. Créateur d’une optique toute nouvelle & toute vraie, il fit connoitre la lumiere aux hommes, en la décomposant. Enfin il apprit aux physiciens, que leur science devoit être uniquement soumise aux expériences & à la géométrie.

Il fut reçu en 1660 dans l’université de Cambrldge à l’âge de 18 ans. Etant dans sa vingt & unieme année, il achepta (comme il paroît par les comptes de sa dépense) les Miscellanea de Schooten, & la géométrie de Descartes qu’il avoit lue il y avoit déja plus de 6 mois, conjointement avec la clavis d’Ougthred. Il acquit dans le même tems les œuvres du docteur Wallis. En lisant ces derniers ouvrages, il y faisoit ses remarques, & poussoit ses découvertes sur les matieres qui y étoient traitées ; car c’étoit sa maniere d’étudier. C’est par le moyen des remarques que fit ainsi ce beau génie, & de quelques autres papiers originaux, dont quelques-uns sont datés, qu’il est aisé de désigner en quelque façon, par quels degrés il inventa la méthode des suites ou fluxions ; c’est ce qui paroitra par les observations suivantes du savant M. Guillaume Jones, membre de la société royale, qui a eu ces papiers de M. Newton entre les mains.

En 1655, Wallis publia son arithemica infinitorum, dans laquelle il quarra une suite de courbes, dont les ordonnées étoient , &c. & il démonttra que si l’on pouvoit interpoler au milieu les suites de leurs aires, l’interpolation donneroit la quadrature du cercle. En lisant cet ouvrage pendant l’hiver des années 1664 & 1665, M. Newton examina comment on pourroit interpoler les suites des aires ; & il trouva que l’aire du secteur circulaire, élevé sur l’arc dont le sinus est x & le rayon l’unité, peut être exprimée par cette suite , &c. & de-là il déduisit bien-tôt la suite , &c. pour la longueur de l’arc, dont le sinus est X, par cette seule raison, que cet arc est en même proportion avec son secteur, que tout le quart avec un arc de 90 degrés.

Dans le même tems, & par la même méthode, il découvrit que la suite , &c. est l’aire hyperbolique, dans l’hyperbole rectangulaire, interceptée entre la courbe, son asymptote & deux ordonnées, dont le diamettre est X, & que cet aire est parallele à l’autre asymptote.

Durant l’été de l’année 1665, la peste l’ayant obligé de quitter Cambridge, il se retira à Boothby, dans la province de Lincoln, où il calcula l’aire de l’hyperbole par cette suite, jusqu’à cinquante-deux figures. Dans le même tems, il trouva moyen d’énoncer tout différemment, & d’une maniere plus générale la cinquante-neuvieme proposition que Wallis n’avoit démontrée que par degrés, en réduisant tous les cas en un, par une puissance dont l’exposant est indéfini. Voici de quelle maniere.

Si l’abscisse d’une figure courbe quelconque, est appellée X, que m & n représentent des nombres ;