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tant de promptitude, qu’aussi-tôt qu’un chasseur avoit abattu un cerf ou un autre animal avec une fleche teinte de ce poison, il se croyoit obligé de courir sur la bête, & de couper un morceau de chair tout-autour de la blessure, pour empêcher le poison de se répandre & de corrompre l’animal. Il n’est pas étonnant que dans ces tems d’ignorance, on fût imbu de pareils préjugés. (D. J.)

ZENJON, (Géog. mod.) ancienne petite ville de Perse. Les géographes du pays, selon Tavernier, la marquent à 73. d. 36. de longitude, sous les 36. d. 5. de latitude. (D. J.)

ZENITH, s. m. (Astr.) c’est le point du ciel qui répond verticalement au-dessus de notre tête. Voyez Vertical.

On peut dire encore que c’est un point tel que Z (Pl. astr. fig. 52.) de la surface de la sphere ; par lequel & par la tête du spectateur faisant passer une ligne, cette ligne va passer ensuite au centre de la terre (supposée sphérique). De-là il suit qu’il y a autant de zéniths qu’il y a de lieux sur la terre, d’où l’on peut voir le ciel ; & que toutes les fois qu’on change de lieu, on change de zénith.

Le zénith est aussi appellé le pole de l’horison, parce qu’il est distant de 90 degrés de chacun des points de ce grand cercle.

Il est aussi le pole des almucantarats, c’est-à-dire, des paralleles à l’horison par lesquels on mesure la hauteur des étoiles. Voyez Almucantarat.

Tous les cercles verticaux ou azimuths passent par le zénith. Voyez Vertical & Azimuth.

Le point diamétralement opposé au zénith, est le nadir ; c’est celui qui répond à nos piés perpendiculaires ; voyez Nadir. Le nadir est le zénith de nos antipodes.

Cela est vrai dans la supposition que la terre soit exactement sphérique. Mais comme il s’en faut un peu qu’elle ne le soit, on ne peut pas dire proprement que notre zénith & celui de nos antipodes soient exactement opposés. Car notre zénith est dans une ligne qui est perpendiculaire à la surface de la terre à l’endroit où nous sommes. Or, comme la terre n’est pas exactement sphérique, cette ligne perpendiculaire à la surface de la terre, ne passe par le centre que dans deux cas ; savoir, lorsqu’on est sur l’équateur, ou aux poles. Dans tous les autres endroits, elle n’y passe pas ; & si on la prolonge jusqu’à ce qu’elle rencontre l’hemisphere opposé, le point où elle parviendra, ne sera donc pas diamétralement opposé au point de notre zénith ; & de plus elle ne rencontrera pas perpendiculairement l’hémisphere opposé. Il n’y a donc proprement que l’équateur & les pôles où le zénith soit le nadir des antipodes, & réciproquement voyez Antipodes.

La distance d’un astre au zénith, est le complément de sa hauteur sur l’horison, car comme le zénith est éloigné de 90 degrés de l’horison, si on retranche de 90 degrés la distance d’un astre à l’horison, le reste sera la distance de l’astre au zénith. Voyez Complément & Hauteur. Chambers.

ZENOBIA, (Géog. anc.) 1°. ville d’Asie, dans l’Euphratense, à la droite de l’Euphrate, à 5 milles du fort de Mambri, en-deçà de la petite ville de Sura.

Zénobie, femme d’Odonat, prince des Sarrasins, fut, selon Procop, ædif. l. VIII. de la trad. de M. Cousin, la fondatrice de cette ville, qu’elle appella de son nom. Mais comme le tems en avoit ruiné les fortifications, & que les Romains n’avoient pas pris soin de les réparer, elle étoit devenue déserte ; ce qui étoit cause que les Perses faisoient des courses quand ils vouloient, & qu’ils prévenoient par leur vîtesse le bruit de leur marche. Justinien rebâtit entiérement cette ville, la peupla d’habitans, y fit de bonnes fortifications, y établit une puissante garnison, & la

rendit un des boulevards de l’empire.

2°. Zenobia. On appella ainsi le lieu qui fut assigné à la reine Zénobie pour sa demeure. Ce lieu étoit en Italie, près du palais d’Adrien à Tivoli, & il se nommoit auparavant Conche, selon Trebellius Pollion. In Zenobia. Voyez le mot Palmyre. (D. J.)

ZENOBII INSULÆ, (Géog. anc.) île de l’Océan indien, sur la côte de l’Arabie heureuse. Ptolemée, l. VII. c. vj. les marque à l’entrée du golfe Sachalite, & les met au nombre de sept. (D. J.)

ZENODOTIUM, (Géog. anc.) ville d’Asie, dans l’Osrhoene, près de Nicephorium, selon Etienne le géographe, qui cite Appien, l. II. Parthicor. Ce voisinage de Zenodotium & de Nicephorium, est confirmé par Dion Cassius, l. XL. dont quelques manuscrits portent Zenodotia pour Zenodotium.

Dans le tems de l’expédition de Crassus contre les Parthes, les habitans de Zenodotium feignirent de se rendre à lui, & appellerent pour cet effet quelques soldats romains qu’ils firent décapiter dès qu’ils furent entrés dans la ville : mais cette perfidie fut punie par la ruine de leur ville.

Plutarque, in vitâ Crassi, écrit aussi Zenodotia. Il ne parle point de cette perfidie ; il dit seulement, qu’il y avoit dans cette ville un tyran nommé Apollonius, que Crassus après y avoir perdu cent soldats, la prit par force, la pilla, & vendit ses habitans à l’enchere. (D. J.)

ZENONISME, s. m. (Philos.) Voyez Stoïcisme.

ZENONOPOLIS, (Géog. anc.) 1°. nom d’un siege épiscopal de l’exarchat d’Asie, dans la Lycie. 2°. D’un siege épiscopal de la premiere Egypte, dans le patriarchat d’Alexandrie. 3°. D’un siege épiscopal d’Asie, dans l’Isaurie, sous le patriarchat d’Antioche. Voyez la table des évêchés par l’abbé de Commainville.

ZENS, le, (Géog. mod.) riviere d’Allemagne en Alsace ; elle se jette dans le Rhin, au-dessous de Crasst. (D. J.)

ZENSUS, s. m. en Arithmétique, est le nom que quelques auteurs anciens donnent au quarré ou à la seconde puissance. Voyez Quarré & Puissance.

Les puissances plus élevées sont appellées zensizensus, zensicubus, zensizenzensus zensurdesolidus, &c. Chambers.

ZENTA, (Géog. mod.) contrée de la Dalmatie, aux confins de l’Albanie, dans laquelle quelques géographes la comprennent. La principale ville de cette contrée est Scutari. (D. J.)

ZENU, (Géog. mod.) petite province de l’Amérique, dans la Terre-ferme, au gouvernement de Carthagene, & à l’embouchure d’une riviere qui lui donne son nom. (D. J.)

ZEOLITE, s. f. (Hist. nat. Minéralogie.) M. Cronstedt a donné dans les mémoires de l’académie royale de Suede de l’année 1756 la description de deux pierres, qui, selon lui, sont d’une nature toute différente des pierres connues jusqu’à présent, & à qui il a cru devoir donner un nom particulier.

Ce savant avoit reçu deux pierres à-peu-près de la même qualité ; l’une venoit de Laponie, elle avoit été trouvée dans la mine de cuivre de Swappawary, près de Torneau ; l’autre venoit d’Irlande. La couleur de la premiere de ces pierres étoit d’un jaune clair, elle étoit composée de veines ondulées, formées par un assemblage d’aiguilles & de pyramides qui aboutissoient à un même centre. Celle d’Islande étoit blanche, tantôt transparente & tantôt opaque dans les différentes parties ; elle paroissoit en partie composée de masses compactes comme de la craie, & en partie de coins ou de pyramides concentriques & confusément arrangées.

Ces pierres n’avoient que la dureté du spath, elles ne faisoient par conséquent point feu avec le briquet ; elles n’entroient point en effervescence avec les aci-