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* BERNÉEK, (Géog.) il y a deux villes de ce nom, l’une, dans la Franconie ; l’autre, dans la Stirie.

* BERNEZO, (Géog.) petite ville du Piémont.

* BERNN, (Géog.) petite ville de la Poméranie.

* BERNSTADT, (Géog.) petite ville de Silésie, sur le Weida.

* BERNSTEIN, (Géog.) ville de la nouvelle marche de Brandebourg.

* BERNTHALER, (Commerce.) écu du canton de Berne. Il vaut quelque chose de moins que les écus d’Empire, appellés ryxdalers ; c’est-à-dire, qu’il ne vaut pas tout-à-fait cinq livres de notre monnoie.

* BEROE, (Myth.) une des nymphes, qui accompagne dans Virgile, Cyrene mere d’Aristée.

* BERRE, (Géog.) petite ville de France, en Provence, avec titre de baronie, au diocese d’Arles. Long. 22. 52. lat. 43. 32.

* BERRI, (Géog.) province de France, avec titre de duché, bornée au septentrion par l’Orléanois, le Blaisois & le Gatinois, à l’orient par le Nivernois & le Bourbonnois, au midi par le Bourbonnois & la Marche, & à l’occident par la Touraine & le Poitou. Elle se divise en haut & bas Berri. Bourges en est la capitale.

* BERRUYERS, s. m. pl. (les) Géog. anc. mod. & Hist. peuples du Berri. Ils occupoient jadis toute la Celtique, & y formoient la plus puissante monarchie des Gaules. Bourges en étoit capitale.

* BERS, (Pharmacie.) électuaire des Egyptiens, qui leur excitoit un délire gai & momentanée.

* BERSABÉE ou BEERSEBA, (Géog. sainte.) ville de la Palestine, vers Gaza, qu’on a prise depuis pour Gibelin. Bersabée signifie puits du serment. Elle fut ainsi appellée, parce qu’Abraham & Abimelech y jurerent l’alliance qu’Isaac confirma dans la suite, soit avec Abimelech, soit avec son successeur. Elle fut du partage de la tribu de Simeon. Ce n’est plus qu’un village qu’on nomme Gallyn ou Bethgeblin.

* BERSARIENS ou BEVERARIENS, sub. m. pl. (Hist. mod. & anc.) bas officiers de la cour de Charlemagne. Quelques-uns prétendent que les bersariens étoient aussi les mêmes que ceux que les anciens appelloient bestiarii. Voyez Bestiarii. Et ils entendent par beverariens, ceux qui chassoient le castor.

* BERSELLO ou BRESELLO, (Géog.) ville d’Italie, dans le Modénois, proche le confluent de la Linza & du Pô. Long. 28. lat. 44. 55.

* BERSIAMITES, (les) s. m. pl. (Géog.) peuples de l’Amérique septentrionale, au Canada, sur les bords de la riviere de S. Laurent.

* BERSUIRE, (Géog.) petite ville de France, dans le bas Poitou. Long. 17. 3. lat. 46. 52.

* BERTINORO, (Géog.) ville d’Italie, dans la Romagne, sur une colline. Long. 27. 17. lat. 44. 8.

BERTONNEAU, poisson. Voyez Turbot. (I)

BERTOIS, s. m. c’est ainsi qu’on appelle, dans les carrieres d’ardoise, les cordes qui sont attachées au bassicot, & qui servent à l’enlever hors de la carriere, par le moyen de l’engin. Voyez l’article Ardoise.

* BERTRAND, (Saint) Géog. ville de France, en Gascogne, sur la Garonne. Long. 18. 8. lat. 43. 3.

* BES, s. m. (Hist. anc.) une des pieces qui ne contenoient qu’une portion de l’as des Romains. Le bes étoit de huit parties de l’as divisé en douze, ou de de l’as. Cette valeur du bes étoit la même, soit qu’il fut question de l’as pondéral, ou de l’as mensural, ou de l’as monnoie. Voyez As.

BESAIGUE, s. f. est un outil dont se servent les Charpentiers pour dresser & réparer leurs bois lorsqu’ils les ont refaits à la coignée, & à faire les tenons, les mortoises, &c. Elle est faite par un bout comme un ciseau à un tranchant, & par l’autre comme un bec-d’âne ; dans le milieu est une douille qui sert à l’ouvrier pour la tenir ; sa longueur est

environ de trois piés & demi. Voyez la figure 6. Planche des outils du Charpentier.

* BESANÇON, (Géog.) ville de France, capitale de la Franche-Comté ; elle est divisée en haute & basse ville. Long. 23. 44. lat. 47. 18.

Il y a à cinq lieues de Besançon une grande caverne creusée dans une montagne, couverte par le dessus de chênes & d’autres grands arbres, dont on trouve trois récits dans les Mémoires de l’Académie ; l’un dans les anciens Mémoires, tom. II. le second dans le recueil de 1712, & le troisieme dans celui de 1726. Nous invitons les lecteurs crédules de les parcourir tous les trois ; moins pour s’instruire des particularités de cette grotte qui ne sont pas bien merveilleuses, que pour apprendre à douter. Quoi de plus facile que de s’instruire exactement de l’état d’une grotte ? Y a-t-il quelque chose au monde sur quoi il soit moins permis de se tromper, & d’en imposer aux autres ? Cependant la premiere relation est fort chargée de circonstances ; on nous assûre, par exemple, qu’on y accourt en été avec des charriots & des mulets qui transportent des provisions de glace pour toute la province ; que cependant la glaciere ne s’épuise point, & qu’un jour de grandes chaleurs y reproduit plus de glaces qu’on n’en enleve en huit jours ; que cette prodigieuse quantité de glace est formée par un petit ruisseau qui coule dans une partie de la grotte ; que ce ruisseau est glacé en été ; qu’il coule en hyver ; que quand il regne des vapeurs dans ce soûterrain, c’est un signe infaillible qu’il y aura de la pluie le lendemain ; & que les paysans d’alentour ne manquent pas de consulter cette espece singuliere d’almanach, pour savoir quel tems ils auront dans les différens ouvrages qu’ils entreprenent.

Cette premiere rélation fut confirmée par une seconde ; & la grotte conserva tout son merveilleux, depuis 1699 jusqu’en 1712, qu’un professeur d’Anatomie & de Botanique à Besançon y descendit. Les singularités de la grotte commencerent à disparoître ; mais il lui en resta encore beaucoup : le nouvel observateur loin de contester la plus importante, la formation de la glace, d’autant plus grande en été, qu’il fait plus chaud, en donne une explication, & prétend que les terres du voisinage, & sur-tout celles de la voute, sont pleines d’un sel nitreux, ou d’un sel ammoniac naturel ; & que ce sel mis en mouvement par la chaleur de l’été, se mêlant plus facilement avec les eaux qui coulent par les terres & les fentes du rocher, pénetre jusque dans la grotte ; ce mêlange, dit M. de Fontenelle, les glace précisément de la même maniere que se font nos glaces artificielles ; & la grotte est en grand, ce que nos vaisseaux à faire de la glace sont en petit. Voilà, sans contredit, une explication très-simple & très-naturelle ; c’est dommage que le phénomene ne soit pas vrai.

Un troisieme observateur descendit quatre fois dans la grotte, une fois dans chaque saison, y fit des observations, & acheva de la dépouiller de ses merveilles. Ce ne fut plus en 1726, qu’une cave comme beaucoup d’autres ; plus il fait chaud au-dehors, moins il fait froid au-dedans : non-seulement les eaux du ruisseau ne se glacent point en été, & ne se dégelent point en hyver, mais il n’y a pas même de ruisseau ; les eaux de la grotte ne sont que de neige ou de pluie ; & de toutes ses particularités, il ne lui reste que celle d’avoir presque sûrement de la glace en toute saison.

Qui ne croiroit sur les variétés de ces relations, que la grotte dont il s’agit étoit à la Cochinchine, & qu’il a fallu un intervalle de trente à quarante ans, pour que des voyageurs s’y succédassent les uns aux autres, & nous détrompassent peu à peu de ses merveilles ? cependant il n’est rien de cela ; la grotte est