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BIBLISTES, s. m. pl. (Hist. eccles. & Théol.) nom donné par quelques auteurs aux hérétiques qui n’admettant que le texte de la Bible ou de l’Ecriture sainte, sans aucune interprétation, rejettent l’autorité de la tradition & celle de l’Église pour décider les controverses de religion. Voyez Tradition, Église. (G)

* BIBRA ou BEBRA, (Géog.) petite ville de Thuringe, à deux lieues de Naumbourg.

* BIBRACTE, (Géog. anc. mod. & Myth.) ancienne ville des Eduens, qu’on croit être aujourd’hui Autun. Il paroît par une inscription trouvée à Autun même, qu’il y a eu aussi une déesse de ce nom.

* BICANER, (Géog.) ville d’Asie dans les états du Mogol, sur le Gange ; c’est la capitale de la province de Bacar. Lon. 100. 20. lat. 28. 40.

* BICARS, s. m. pl. (Hist. mod.) pénitens Indiens qui passoient toute leur vie nuds, laissoient croître scrupuleusement leurs cheveux & leurs ongles, & portoient partout une écuelle de terre pendue à leur cou : lorsqu’ils étoient pressés de la faim ils s’arrêtoient aux portes, & on remplissoit leur écuelle de riz cuit. Ces especes de gueux étoient très-communs dans l’Inde pendant le ixe siecle.

* BICCARI, (Géog. anc. & mod.) petite ville de la vallée de Mazara en Sicile, entre la source du Biccari & celle de la Belice. Quelques Géographes prétendent que c’est l’ancienne Hyccarum.

BICEPS, adj. nom que les Anatomistes ont donné aux muscles qui sont divisés par l’une de leur extrémité en deux portions distinctes qu’ils ont appellées têtes.

Le biceps du coude est situé le long de la partie interne du bras ; une de ses têtes vient de la partie supérieure de la cavité glénoïde, & passe dans la sinuosité de l’humerus, entre les tendons du grand pectoral & du grand dorsal, comme dans une gaîne ; l’autre tête vient de l’apophyse coracoïde, & s’unit avec la premiere vers le milieu de la partie interne du bras : ce muscle va ensuite s’insérer par un fort tendon à une tubérosité qui se remarque un peu au-dessous de la tête du radius, après avoir fourni quelques fibres tendineuses, qui par leur épanoüissement forment une aponévrose qui s’étend sur la partie supérieure & interne des muscles qui sont situés sur le cubitus.

Le biceps de la jambe est situé le long de la partie postérieure de la cuisse ; la plus longue tête vient de la tubérosité de l’ischium ; la seconde de la ligne âpre, au-dessous du tendon du grand fessier ; il s’insere à la partie supérieure & postérieure du tibia & du péroné. (L)

BICHE, s. f. (Hist. nat. Zool.) femelle du cerf. Voyez Cerf. (I)

BICHE, s. f. (Hist. nat. Ichthyol.) glaucus primus Rond. poisson de mer qui a le ventre blanc & le dos bleu, d’où lui vient son nom Latin ; le corps est long, le ventre plat, & le dos voûté : il a une ligne droite qui s’étend depuis les oüies jusqu’à la queue ; ses écailles sont si petites, qu’elles ne paroissent bien distinctement qu’après qu’il a été desséché. La bouche est petite ; les mâchoires sont garnies de petites pointes ; les yeux sont de médiocre grandeur : il a deux nageoires auprès des oüies qui sont courtes & larges, & qui semblent être dorées, & deux autres nageoires en-dessous. Ce poisson a sur le dos, du côté de la tête, six aiguillons courts & pointus, dont le premier est dirigé en avant, les autres sont tournés en arriere. Il s’en trouve sous le ventre près de l’anus deux autres, que ce poisson abaisse & renferme dans une gaîne. Il a sur le dos une nageoire qui s’étend depuis le dernier aiguillon jusqu’à la queue ; la partie antérieure de cette nageoire est plus élevée que le reste, & marquée par une tache noire : il y a une autre nageoire sous le ventre, qui occupe l’espace

qui est depuis l’anus jusqu’à la queue ; cette nageoire

est semblable à celle du dos. La queue est terminée par deux nageoires ; l’ouverture de l’anus est en forme de fente. On donne aussi à ce poisson le nom de derbio. Il a jusqu’à trois coudées de longueur. Sa chair est blanche, & de bon goût. Rond. Voyez Poisson (I)

* Biche, (Myth.) symbole de Junon conservatrice. Les payens croyoient (car quelles fables ne fait-on pas croire aux hommes) que des cinq biches aux cornes d’or, & plus grandes que des taureaux, que Diane poursuivit dans les forêts de Thessalie, elle n’en prit que quatre qu’elle attacha à son char, & que Junon sauva la cinquieme. La biche aux piés d’airain & aux cornes d’or du mont Menale étoit consacrée à Diane ; & c’eût été un sacrilége que de la tuer. Euristhée ordonna à Hercule de la lui amener. Le héros la poursuivit pendant un an, l’atteignit enfin sur les bords du Ladon, la porta à Mycenes, & accomplit le quatrieme de ses travaux.

BICHET, s. m. (Comm.) quantité ou mesure de grains, qui est différente suivant les lieux où elle est en usage. Le bichet n’est pas une mesure réelle, telle que peut être le minot à Paris ; c’est une mesure factice composée de plusieurs autres mesures.

A Tournus le bichet est de seize mesures ou boisseaux du pays, qui font dix-neuf boisseaux de Paris & un peu plus.

Le bichet de Beaune aussi-bien que celui de Tournus, se divise en seize mesures ou boisseaux du pays, mais qui ne rendent à Paris que dix-huit boisseaux.

Celui de Verdun, composé de huit mesures ou boisseaux, rend quinze boisseaux de Paris ; & le bichet de Châlons sur Sône, qui contient huit mesures du pays, est égal à quatorze boisseaux de Paris.

En quelques autres endroits de France, & notamment à Lyon, le boisseau se nomme bichet, quoique fort différent des autres bichets dont on vient de parler.

On se sert aussi du bichet dans quelques endroits de l’Alsace & des trois évéchés : mais presque partout il varie pour la capacité & le poids, selon la nature des grains : ainsi à Sarebourg le bichet de froment pese 23 livres poids de marc, celui de meteil 22, celui de seigle 21, & celui d’avoine 146 livres ; & à Toul le bichet de froment pese 134, de meteil 129, de seigle 119, & celui d’avoine seulement 80 livres.

Bichet se dit aussi en quelques endroits d’une mesure de terre qui s’estime par celle d’un bichet de grain qu’on y peut semer. Voyez Arpent. (G)

* BICHOW, (Géog.) forteresse dans le Palatinat de Meislau en Pologne, sur le fleuve Nieper.

* BICIOS, (Hist. nat. Insectol.) l’on appelle ainsi dans le Bresil un insecte fort petit & fort incommode qui entre par les pores, s’insinue entre cuir & chair, & cause des douleurs très-considérables.

* BICONGE, (Hist. anc.) c’étoit une mesure usitée chez les anciens Romains ; elle contenoit douze sextiers. Voyez Conge.

* BICORNIGER, adj. (Myth.) c’est ainsi qu’on a surnommé Bacchus, qu’on trouve quelquefois représenté avec deux cornes, symbole des rayons du soleil, ou de la force que donne le vin.

BICQUETER, ce mot se dit (en Vénerie) des chevres qui font leurs petits.

BICOQUE, s. f. c’est ainsi qu’on appelle, dans l’Art militaire, une petite place mal fortifiée & sans défense. (Q)

* BICURE (Géog.) petite riviere de l’île de France, dont les eaux sont très-bonnes pour les teintures en écarlate.

* BIDACHE (Géog.) petite ville de France, dans la basse Navarre, proche le pays de Labour.