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ils sont comme les maires & les gouverneurs ; ils donnent des ordres pour le gouvernement, l’administration des finances, la justice & la police des villes. Le pouvoir & les droits des bourguemestres ne sont pas égaux par-tout : chaque ville a ses lois & ses statuts particuliers.

BOURGUIGNONES, (Lois) Jurisprud. ce sont celles qui étoient en usage chez les Bourguignons avant Gondebaud l’un de leurs derniers rois, qui les réforma & en fit une espece de code, qu’on appella de son nom lois Gombettes. Voyez Gombettes. (H)

BOURGUIGNOTE, s. f. (Art. milit.) c’est une armure de tête faite de fer poli dont se servoient les piquiers. (Q)

* BOURIGNONISTE, s. m. (Hist. ecclés.) nom de secte : on appelle ainsi dans les Pays-bas protestans ceux qui suivent la doctrine d’Antoinette Bourignon, célebre Quiétiste. Voyez Quiétisme.

* BOURIQUET, s. m. (Minéral.) espece d’escabelle dont on se sert dans les fonderies en cuivre, pour contenir les branches de la tenaille, lorsqu’on employe ce dernier instrument à tenir le creuset dans son aplomb tandis qu’on le charge.

BOURICHE, s. m. (Chasse.) c’est une espece de panier fait en forme d’œuf, dans lequel les oiseleurs portent en vie les oiseaux aquatiques. On donne aussi le même nom à ceux dans lesquels on fait des envois de gibier.

* BOURLET ou BOURRELET, s. m. se dit au propre d’un ajustement de tête à l’usage des jeunes enfans ; c’est une espece de bandeau rembourré & épais qui leur ceint le front ; & des cordons de ruban qui se croisent sur le haut de la tête, l’empêchent de descendre sur les yeux. Il garantit la tête des enfans dans les chûtes & autres accidens. On a transporté ce nom aux éminences circulaires pratiquées à l’extrémité de plusieurs corps, parce qu’elles ont la forme & le lieu des bourlets pris au propre.

Bourlet, c’est dans l’Artillerie l’extrémité d’une piece de canon du côté de son ouverture ou de sa bouche. La piece en cet endroit est renforcée de métal, & elle ressemble à un bourlet.

On le faisoit autrefois avec différens ornemens ou membres d’architecture : mais aujourd’hui on le fait en tulipe, c’est-à-dire, avec un arrondissement à peu près semblable à une tulipe. Cette forme est la plus avantageuse pour la conservation des embrasures. Voyez Canon. (Q)

Bourlet, en Marine, c’est un gros entrelacement de cordes & de tresses que l’on met autour du grand mât, du mât de misene, & du mât d’artimon, pour arrêter la vergue dans un combat, en cas que les manœuvres qui la tiennent fussent coupées. (Z)

Bourlet, (Jardinage.) s’entend d’un gros nœud qui au bout de quelques années vient au-dessous d’une greffe, plus gros que le pié sur lequel elle a été faite ; ce qui dénote que le sujet ou sauvageon n’est pas bien conditionné. Le bourlet se connoît par un cercle avancé, la greffe se joignant difficilement à l’arbre greffé, qui demeure plus petit : la raison est que les vaisseaux de la greffe ne répondant pas exactement au bout des vaisseaux du sujet sur lequel on l’applique, il n’est pas possible que le suc nourricier les enfile en droite ligne. Quand on s’apperçoit qu’un sauvageon fait le bourlet, soit dans la pépiniere, soit mis en place, on ne peut mieux faire que de l’arracher & d’en replanter un autre. (K)

Bourlet, ancien terme qui signifioit la partie du harnois des chevaux qu’on appelle à présent le collier. C’est de-là qu’est venu le nom de Bourrelier, qu’on donne aux ouvriers qui font les colliers de chevaux. Voyez Collier. Voyez B, fig. 6. Planche du Bourrelier.

Bourlet de lustre, en terme de Boutonnier, est un

ouvrage en bois tourné en poire ou autrement : il y en a de deux sortes ; l’un est percé par en haut, & sert à cacher les tirefonds ; & l’autre l’est par enbas, un peu en s’évasant, pour renfermer le nœud de la corde qui suspend le lustre. Les uns & les autres peuvent être percés à jour ou ne l’être pas.

Bourlet, en terme de Raffineur de sucre, est un cercle de corde qui a sept à huit pouces de diametre, d’où s’élevent quatre autres cordes qui se réunissent & se lient ensemble environ deux piés au-dessus du bourlet. Il faut faire attention de conserver dans cette ligature une boucle pour attacher le bourlet à la corde du tracas. Voyez Tracas.

On se sert du bourlet pour monter les pots & les grosses pieces, comme bâtardes & vergeoises, dans les greniers. Voyez Batardes & Vergeoises. Celui qui sert aux vergeoises doit avoir moins de diametre & des cordes plus longues, que celui qui sert aux pots. Voyez Pot & Vergeoise.

BOURMONT, (Géog.) petite ville de France au duché de Bar, à sept lieues de Nancy, près de la Meuse. Long. 23. 18. lat. 48. 10.

BOURNEZEAU, petite ville de France dans le Poitou.

BOURON, (Géog.) ville de la Romanie sur un lac de même nom, appartenante aux Turcs.

* BOURRE, s. f. dans plusieurs Arts méchaniques, poil de plusieurs animaux, comme taureaux, bœufs, vaches, veaux, bufles, chevaux, cerfs, &c. qu’on détache par le moyen de la chaux, ou qu’on rase avec un couteau de dessus leurs peaux ou cuirs lorsqu’on les prépare dans les tanneries, ou chez les Mégissiers, Chamoiseurs, ou Hongrieurs. La bourre sert à garnir des selles, des bâts, des chaises, des tabourets, des banquettes ou formes, &c.

A Paris ce sont les Marchands de fer, qui sont du corps de la Mercerie, qui font presque tout le négoce de cette espece de bourre, quoiqu’il soit permis aux marchands Epiciers de le faire. Ceux qui en font commerce, l’achetent en gros des ouvriers qui preparent les cuirs, & la revendent ensuite en détail aux artisans qui en ont besoin.

* Bourre de laine, chez les Bonnetiers, c’est la partie qui tombe sous la claie quand on la bat.

* Bourre-lanisse, laine que les Laineurs ou Eplaigneurs tirent de dessus les draps, les ratines, & autres étoffes, quand ils les préparent sur la perche avec le chardon avant que de les tondre.

* Bourre-tontisse, laine qui provient de la tonte des draps.

Les faiseurs de matelas & autres ouvriers qui employent la laine, trompent souvent, soit en mêlangeant les bonnes laines avec ces mauvaises, soit en les leur substituant. Il faut y prendre garde.

* Bourre de soie, Filoselle, ou Fleuret, c’est la partie de soie qu’on rebute au dévidage des cocons : on la file, & on la met en écheveaux comme la bonne. On en fait des padous, des ceintures, des lacets, du cordonnet, &c.

* Bourre, (rouge de) en Teinture : il se fait avec le poil de chevre le plus court. On fait bouillir le poil plusieurs fois dans la garance ; ainsi préparé, il se fond dans la cuve à teindre par le moyen de quelqu’alkali, comme la cendre gravelée, l’urine, &c. & donne le rouge ou nacarat de bourre, un des sept bons rouges.

* Bourre de Marseille, (Commerce.) étoffe moirée dont la chaîne est toute de soie, & la trame toute de bourre de soie. Les premiers bourres se sont faits à Marseille : il s’en fabrique à présent à Montpellier, à Nîmes, & ailleurs.

* Bourre, chez les Corroyeurs, c’est le vieux tan qui est resté des peaux de mouton au sortir de la tannerie. On ébourre ces peaux avec l’estire.