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les sels de Brouage, la Rochelle, Guerande, transportés tant à Nantes & comté Nantois qu’au Croisic. (G)

Brieux, (St.) Géog.) ville de France, dans la haute Bretagne, avec un bon havre à une demi-lieue de la mer. Long. 14. 47. lat. 48. 33.

BRIEY, (Géog.) petite ville de France, dans le duché de Bar, près de la riviere de Mance, à 8 lieues de Saint-Michel.

BRIEZEN, (Géog.) ville d’Allemagne, dans l’électorat de Brandebourg. Il y a encore une autre ville de ce nom dans la Marche mitoyenne de Brandebourg, sur la riviere de Niepelitz, à 8 milles de Berlin.

BRIFIER, (terme de Plombier) c’est une bande de plomb, qui fait partie des enfaitemens des bâtimens couverts d’ardoise. Voyez Enfaîtement.

BRIGADE, s. f. (dans l’Art militaire) partie ou division d’un corps de troupe, soit à pié, soit à cheval, sous le commandement d’un brigadier. Voyez Brigadier.

Le mot brigade est dérivé, si l’on en croit quelques auteurs, du mot latin brigua, brigue, ou intrigue secrete. Du Cange le fait venir de brigand, soldat mal discipliné, qui court le pays & le ravage sans attendre l’ennemi ; comme font les armées de Tartares, d’Arabes, &c. On tire encore l’étymologie de brigade, de brigandine, sorte d’armure, dont on s’est servi autrefois en France. Voyez Brigandine.

L’armée se divise en plusieurs brigades, c’est-à-dire en plusieurs corps particuliers. C’est un certain nombre de bataillons ou d’escadrons destinés à combattre & à faire le service militaire, sous les ordres d’un chef appellé brigadier.

Les troupes d’une même brigade sont sur la même ligne dans l’ordre de bataille, & placées immédiatement à côté les unes des autres ; elles ne sont point de différente espece, mais seulement ou d’infanterie ou de cavalerie.

Le nombre des bataillons ou des escadrons de chaque brigade n’est pas fixé : elles sont quelquefois de six bataillons, elles ne sont pas toutes égales. Il y en a de plus fortes & de plus foibles ; dans les dernieres campagnes de Flandre, celles d’infanterie étoient de quatre bataillons. Les brigades de cavalerie peuvent aller jusqu’à huit escadrons.

Les brigades suivent entr’elles le rang du premier régiment qu’elles contiennent. Les autres régimens sont regardés comme joints avec ce premier, & ne faisant en quelque façon que le même corps. Conformément au rang de ce régiment, on donne aux brigades les postes d’honneur qui lui conviennent. On appelle poste d’honneur à la guerre, celui qui est jugé le plus périlleux ; comme les flancs des lignes sont les endroits les plus exposés & les plus dangereux, on place par cette raison les premieres brigades aux flancs. Le Blond, Essai sur la Castramétation.

Brigade, dans l’Artillerie, est une certaine division de l’équipage ou du train d’Artillerie, composée ordinairement de dix pieces de canon, & de toutes les différentes munitions nécessaires à leur service. Chaque brigade a un commissaire provincial, plusieurs commissaires ordinaires & extraordinaires, des officiers pointeurs, &c. (Q)

BRIGADIER, est un officier qui commande un corps de troupes appellé brigade. Voyez Brigade.

Brigadier des armées du Roi, est un officier créé du regne de Louis XIV. dont les fonctions sont subordonnées au maréchal de camp.

Le titre de brigadier n’étoit d’abord qu’une commission, & non une charge, ni proprement un grade dans l’armée : mais en 1667, quand la guerre commença, le Roi fit expédier divers brevets de cavalerie, dont il honora plusieurs officiers ; & c’est alors

que furent institués les brigadiers par brevet. Le Roi ayant été fort satifait de ces brigadiers de cavalerie, en mit aussi dans l’infanterie l’année suivante, c’est-à-dire en 1668.

Le brigadier d’infanterie dans une bataille est à cheval, pour pouvoir se porter plus vite aux divers bataillons de sa brigade, dont il doit ordonner tous les mouvemens. Il y a des brigadiers, non-seulement dans la cavalerie légere & dans l’infanterie, mais encore dans les dragons & dans la gendarmerie : ceux de la gendarmerie, au moins ceux qui étoient capitaines-lieutenans des quatres premieres compagnies, précédoient dans les promotions ceux de la cavalerie légere : mais cet usage n’est plus ; il n’est pas nécessaire d’avoir passé par la charge de colonel ou de mestre de camp pour parvenir au titre de brigadier ; le Roi a souvent promu à ce grade des capitaines aux gardes, des officiers de gendarmerie, des officiers des gardes du corps, des officiers des gendarmes de la garde, des officiers des chevau-légers & des mousquetaires, des officiers d’artillerie, des ingénieurs, & des lieutenans-colonels. Ces officiers font leur chemin comme les autres, c’est-à-dire, que de brigadiers ils deviennent maréchaux de camp, & lieutenans généraux par leur service.

Louis XIV. attacha aussi à la qualité de brigadier des honneurs militaires.

Le brigadier qui est logé dans le camp, & y a sa brigade, doit avoir une garde composée d’un caporal & de dix hommes de sa brigade : mais s’il est dans une place sous un autre commandant, il n’a pas même de sentinelle.

Quand le brigadier visite un poste, l’officier tient sa garde en haie, sans autres armes que l’épée, & se met à la tête ayant son esponton près de lui.

Un officier, tandis qu’il n’est que brigadier, est pour l’ordinaire obligé de garder son régiment, s’il en avoit avant que d’être parvenu à ce grade : mais il peut le vendre à son profit dès qu’il est fait maréchal de camp.

Par ordonnance du 30 Mars 1668, le Roi donne aux brigadiers d’infanterie la même autorité sur les troupes d’infanterie, que ceux de cavalerie ont sur celles de cavalerie.

Par celle du 10 Mars 1673, il a été réglé que tout brigadier qui aura lettres de service, commandera à tous colonels ou mestres de camp, tant d’infanterie que de cavalerie : que dans une place fermée celui d’infanterie commandera à celui de cavalerie ; mais dans un lieu ouvert, & à la campagne, celui de cavalerie commandera à celui d’infanterie.

L’ordonnance du 30 Juillet 1695 y ajoûte le brigadier des dragons, auquel elle donne le même rang qu’à celui de cavalerie, & ordonne qu’ils rouleront ensemble suivant leur ancienneté.

Par ordonnance du premier Avril 1696, il a été réglé que les brigadiers qui auront leur commission du même jour, garderont toûjours, comme colonels, le rang que leur régiment leur donne, & marcheront comme brigadiers suivant l’ancienneté de leur commission de colonels. Et par celle du 20 Mars 1704, sa Majesté expliquant mieux son intention à l’égard des colonels d’infanterie qui ont passé soit dans la gendarmerie, soit dans des régimens de cavalerie ou dragons, elle a ordonné que les brigadiers d’infanterie, de cavalerie ou de dragons, marcheront entr’eux du jour de leur commission de colonels ou de mestres de camp, d’infanterie, de cavalerie ou de dragons, sans avoir égard aux changemens des corps, ni au tems où ils seront entrés dans celui où ils se trouveront.

Nonobstant le brevet que le Roi donne aux brigadiers, ils ne servent en cette qualité que par une let-