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Bottier, qui représente le fer de cet instrument, & une petite portion du manche.

Broche, en terme d’Epinglier, sont deux baguettes de fer emboîtées perpendiculairement dans la base & dans la traverse de bois du métier ; c’est à leur aide que le contrepoids retombe toûjours sur le même point. Les broches n’entrent point dans le métier par en-bas ; elles posent seulement avec force sur une plaque de plomb sur laquelle on l’arrête à volonté, & selon que la situation du poinçon l’exige. Voyez la figure 10. Planche II. de l’Epinglier.

Broche du rouleau, s’entend dans l’Imprimerie en lettres, d’une piece de fer de l’épaisseur d’un doigt, ronde par les deux bouts, quarrée dans le milieu, & longue de deux piés, non compris le coude & la poignée : le premier bout est coudé de façon à recevoir un revêtissement de bois creusé que l’on appelle manivelle, & qui est pour la commodité de la main de l’ouvrier. Cette broche traverse en-dessous tout le train de la presse, en passant par le milieu du corps du rouleau, & est arrêtée par sa derniere extrémité par une clavette. Ces deux agens réunis servent à faire passer le train de la presse sous la platine, & à faire revenir ce même train sur son point d’appui. Voy. Rouleau, Manivelle, & Pl. IV. fig. 2. M la manivelle, N le rouleau.

Broche, en Patisserie, est un gâteau de forme pyramidale, fait d’une pâte détrempée avec du sucre, des jaunes d’œufs, & de la levure.

* Broche, chez les Regratiers, est une longue verge de bois menu sur laquelle ils enfilent & suspendent les harengs quils ont fait dessaler, afin qu’ils s’égouttent plus facilement.

Broche ou Boulon de fer, chez les Rubaniers ; il y en a de diverses sortes, comme ceux qui enfilent les marches par la tête, & dont les deux bouts passent à travers les planches du pont.

Les deux broches qui servent aussi à enfiler les lames dans le porte-lames ; les deux broches qui enfilent les poulies dans le chatelet ; celle qui enfile les retours dans leur chassis ; celles qui servent à devider la soie ; & d’autres dont on parlera ailleurs.

Broche, en Serrurerie, est une sorte de petit fer rond qui passe dans les nœuds des fiches.

Broches à bouton, ce sont les broches des fiches auxquelles l’on remarque une petite tête ronde au-dessus de la fiche.

Broches à lambris, ce sont des especes de clous ronds sans tête, qui servent à poser les lambris.

* Broche ; on en distingue plusieurs chez les Manufacturiers en soie, qui, de même que chez les Rubaniers, se distinguent par leur usage. Il y a les broches des marches ; ce sont des especes de boulons qui enfilent les marches & les arrêtent.

Les broches du cassin, qui ne sont que de petites verges de fer rondes, qui traversent les poulies du cassin.

Les broches du carete, ou baguettes rondes de fer ou de bois, qui servent d’axe aux aleirons.

Les broches des roüets ; elles sont de fer, & garnies d’une noix plus ou moins grosse, sur laquelle passe la corde ou la lisiere qui les fait tourner.

Les broches de la cantre, petites verges de fer très longues & très-menues, sur lesquelles tournent les roquetins.

Il y a encore d’autres broches : mais c’est assez qu’il en soit parlé dans les descriptions des machines où elles seront employées.

Broche, petit instrument dont se servent les Haute-lissiers ; elle leur tient lieu de la navette qu’on employe dans la fabrique des étoffes & des toiles. Cette broche est ordinairement de bouis, ou de quelqu’autre bois dur, longue en tout de sept à huit pou-

ces, y compris le manche, & de sept ou huit lignes

de grosseur dans son plus grand diametre : elle se termine en pointe, pour passer plus facilement entre les fils de la chaîne. C’est sur la broche que sont devidés l’or, l’argent, les soies & les laines qui entrent dans la fabrique des haute-lisses. Voyez Haute-lisse.

Broche, terme de Tonnelier, qui signifie une cheville avec laquelle ils bouchent le trou qu’ils ont fait avec le forêt ou vrille à un tonneau pour en goûter le vin. Ce mot se dit aussi quelquefois de la fontaine de cuivre qu’on met à une piece de vin qu’on vient de percer.

* BROCHÉE, s. f. en général, c’est la quantité de quoi que ce soit que soûtient une broche.

Brochée, chez les Chandeliers, c’est la quantité de chandelle mise sur une broché, & qu’on peut faire à la fois. Voyez par rapport à cette quantité l’article Broche.

Brochée, chez les Rotisseurs, c’est la quantité de viande qu’on peut mettre sur une broche ; & ainsi des autres occasions où l’on employe le terme brochée.

* BROCHER (le) Manufactures en soie, or & argent ; c’est l’art de nuancer des objets de plusieurs couleurs sur une étoffe en soie, quelle qu’elle soit, ou d’en enrichir le fond de dorure, de clinquant, de chenille, de fil d’argent, de cannetille, &c. par le moyen de très-petites navettes qu’on appelle espolins, qui sont toutes semblables aux grandes navettes que l’ouvrier a devant lui, & dont il se sert selon qu’il lui est marqué par le dessein qu’il exécute.

Le métier du broché est exactement le même que pour les autres étoffes. Les étoffes brochées sont à fleurs : quand il n’y a que deux couleurs sur fond satin, on n’a pas besoin de brocher ; deux grandes navettes les exécutent : s’il n’y a que trois couleurs, on peut encore se passer de brocher ; trois grandes navettes les rendront ; il y aura une navette pour chaque couleur : mais alors il faudra beaucoup de fils à la chaîne, & il faudra de plus que ces fils soient très-forts. Ces trois navettes qui exécutent les fleurs, & qui servent en même tems de trame, ne manquent jamais de salir le fond ; & c’est pour qu’elles le salissent moins qu’il faut, comme nous l’avons dit, beaucoup de fils à la chaîne, & que ces fils soient forts : mais ces deux conditions rendent nécessairement le satin très-serré. Ainsi quand on prend un satin à fleurs non broché, en général le meilleur sera celui qui aura le plus de couleurs. Quand le dessein porte plus de trois couleurs, on broche le surplus, c’est-à-dire, qu’on a cette quatrieme, cinquieme couleur montées sur de petites navettes, & qu’on passe ces petites navettes dans les endroits où elles doivent être passées selon la tire. Pour se faire une idée claire de la maniere dont cela s’exécute,

Soit le dessein GHIK à exécuter en satin broché : il est évident qu’il doit y avoir au semple cent cordes, puisque le dessein est sur un papier de 8 sur 12, & qu’il y a douze divisions & demie horisontales. Si l’on veut que ce dessein soit répété plusieurs fois à l’ouvrage, il faut que chacune des cordes du semple tire autant de cordes ou mailles de corps, qu’on veut de répétitions ; c’est-à-dire, qu’il faut que les fourches ou arcades soient à deux, trois, quatre, brins. La lecture de ce dessein sur le semple n’est pas différente de la lecture de tout autre dessein. Il faut bien remarquer que dans le brocher l’endroit de l’étoffe est en-dessous.

Comme il n’y a ici que cinq couleurs & le fond, le coup le plus composé n’a pas plus de six lacs. C’est la chaîne qui fait le fond A, ou le corps de l’étoffe, à moins qu’on ne le veuille or ou argent ; alors il faut avoir son or & son argent filé, monté sur des