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BUGEN, (Géog.) ville & royaume d’Asie, dans l’île de Ximo, dépendant de l’empire du Japon.

BUGEY, (le) Géog.) petit pays de France, entre le Rhône, qui le sépare de la Savoie & du Dauphiné, & la riviere d’Ains, qui le sépare de la Bresse & du comté de Bourgogne. Bellay en est la capitale. Ce pays fait commerce de bestiaux ; il a aussi des vins & du blé, mais en médiocre quantité.

BUGIE, (Géog.) ville forte & peuplée d’Afrique au royaume d’Alger, capitale de la province de son nom, avec une baie commode. Long. 22. 15. lat. 36. 34.

BUGIHA, (Géog.) ville d’Afrique, dans le royaume de Nubie, sur les frontieres de l’Égypte.

BUGLAS ou L’ISLE DES NEGRES, (Géog.) île de l’Océan oriental, l’une des Philippines. Long. 140d. lat. 10.

BUGLE, bugula, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur monopétale labiée, qui n’a qu’une seule levre divisée en trois parties : celle du milieu est échancrée ; il y a de petites dents à la place de la levre supérieure ; il sort du calice un pistil qui est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & environné de quatre embryons ; ces embryons deviennent dans la suite autant de semences arrondies, renfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur, & qui est faite en forme de cloche. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

BUGLOSE, s. f. buglossum, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur monopétale, faite en forme d’entonnoir & decoupée ; le calice est fendu jusqu’à sa base, il en sort un pistil attaché comme un clou à la partie inférieure de la fleur, & environné de quatre embryons qui deviennent dans la suite autant de semences ressemblantes à des têtes de vipere. Ces semences mûrissent dans le calice même de la fleur, qui s’étend à mesure qu’elles grossissent. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

La buglose des jardins a les racines fort gluantes, & qui rougissent fort le papier bleu ; les fleurs ont à peu près la même propriété ; les feuilles ne le rougissent presque pas, d’où on conclud que le sel ammoniac qui est dans cette plante, est enveloppé par un suc gluant où la terre & le soufre dominent.

La buglose humecte, rafraîchit, & soulage beaucoup les mélancholiques ; elle est propre pour dissiper les fluxions de poitrine & la toux opiniâtre ; on en fait boire le suc depuis trois onces jusqu’à six.

On employe les racines & les feuilles dans les bouillons rafraîchissans, & cette plante ne rafraîchit qu’en rétablissant le mouvement du sang qui croupit, & qui échauffe les parties où il circule avec peine.

On se sert des fleurs de buglose à la maniere du thé ; on en fait de la conserve, on les compte parmi les fleurs cordiales.

Le sirop fait avec le suc des feuilles soulage beaucoup les mélancholiques ; ce suc est employé dans le sirop bisantin simple, & composé de même ; il entre aussi dans le sirop de scolopendre de Fernel. Tournefort, Hist. plant. (N)

BUGRANDE, voyez Arrête-bœuf.

BUGSIN, (Géog.) petite ville d’Allemagne, en Franconie, dans le comté de Reineck.

* BUHOT, s. m. se dit dans les manufactures d’Amiens, de ce qu’on entend plus communément par le mot espoulin ou espolin. Voyez ce mot.

BUIS ou BOUIS, s. m. buxus, (Hist. nat. bot.) genre de plante dont les fleurs n’ont point de pétales ; ces fleurs sont composées de plusieurs étamines qui sortent du fond d’un calice composé de feuilles. Ce fond du calice est ordinairement quarré : les embryons naissent séparément des fleurs, & deviennent dans la suite des fruits ressemblans en quelque façon à une marmite renversée. Ces fruits s’ouvrent en trois par-

ties par la pointe ; ils sont divisés en trois loges, &

renferment des semences revêtues d’une capsule élastique. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Le buxus offic. pousse des feuilles qui sont ameres, & rougissent le papier bleu ; on tire de son bois un esprit acide, & une huile fétide.

Quercetan estime fort cette huile contre l’épilepsie, les vapeurs & le mal de dents ; rectifiée & circulée ensuite avec un tiers de bon esprit de vin, elle est adoucissante & apéritive ; on en fait prendre quinze ou vingt goutes avec du sucre, ou de la poudre de réglisse ; on met cette huile rectifiée avec du beurre, pour en frotter le cancer ; on en fait un liniment avec l’huile de mille-pertuis, contre les rhûmatismes & la goutte.

Ettmuler & plusieurs autres auteurs soûtiennent que l’on peut substituer le buis au gaiac ; le bois de genievre au sassafras, & les racines de bardane & de benoite à la squine & à la salse-pareille. Tournefort, hist. plant.

Buis épineux, lycium buxi foliis, C. B. P. 478. Cette plante vient dans les pays chauds ; on employoit autrefois en Medecine le rob ou le suc épaissi des feuilles & des branches dont Dioscoride donne la préparation : mais on ne s’en sert plus, le vrai lycium est inconnu aujourd’hui. Le lycium qu’on trouve dans les boutiques, est fait, à ce que dit Schroder, avec les baies du periclimenum ou chevre-feuille : d’autres le préparent avec le fruit du ligustrum ou troêne : d’autres enfin avec des prunes sauvages. C. Bauhin observe qu’il vaut mieux leur substituer l’oxyacantha, ou le rhamnus.

On donne aussi le nom de lycium à différentes especes de rhamnus ou nerprun.

Lycium Indien, voyez Acacia.

Dioscoride étend bien loin les vertus du vrai lycium : mais il est à penser qu’il faut beaucoup en rabattre ; ce qui est fort indifférent, puisqu’il n’est plus d’usage. (N)

Buis, (Jardinage.) il est des plus employés dans les jardins. Il y en a de deux especes : celui qui est nain, & qui a les feuilles comme le myrte, sert à former la broderie des parterres & les bordures des platebandes : la seconde est le buis de bois, qui s’élevant bien plus haut, sert à former des pallissades : son bois est jaunâtre, d’une odeur forte, & est si dur qu’on l’employe à faire des peignes, des boules, & autres ouvrages. On les multiplie de graines & de boutures.

Il y a encore le buis panaché, dont la feuille est beaucoup plus belle que celle des autres. (K)

Le buis est un bois jaune & fort dur, dont on fait un grand usage dans différens arts, soit qu’on l’employe comme la matiere sur laquelle l’artiste doit opérer, ou seulement comme une matiere propre à faire différens outils.

Buis, subst. masculin, outil de Cordonnier, est un morceau de ce bois de quatre à cinq pouces de longueur, & d’environ un pouce d’équarrissage, & dont les angles sont un peu abattus dans la partie du milieu, pour ne point blesser la main de l’ouvrier. Les deux extrémités de ce morceau de bois sont des especes de languettes ou entailles de différentes largeur & hauteur. Il sert à lisser les bords des semelles après que le tranchet leur a donné la forme qu’elles doivent avoir. Pour cela on applique une des faces latérales de la languette, contre le dessous de la semelle dont on veut lisser l’épaisseur, par conséquent l’une des bases de l’outil est appliquée sur cette épaisseur, sur laquelle on frotte en appuyant fortement, jusqu’à ce qu’elle ait pris un beau poli. Cette façon est une des dernieres que l’on donne à l’ouvrage. Voyez Cordonnier, & la fig. 5. Pl. du Cordonnier-bottier.

Buis ou le Buy, (Géog.) petite ville de France,