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capéier, on fait le jet, & on met le vaisseau à sec, le laissant aller à mâts & à cordes. (Z)

CAPELAN, s. m. (Hist. nat. Ichth.) asellus mollis minor, seu asellus omnium minimus, anthiæ secunda species. Rond. Ce poisson est le plus petit de son genre : celui sur lequel on a fait cette description n’avoit qu’environ six pouces de longueur. Le capelan a un barbillon à l’angle de la mâchoire inférieure ; les yeux sont recouverts d’une membrane lâche ; le dos est d’un brun clair, & le ventre d’un blanc sale. La premiere nageoire du dos est composée de douze piquans ; celle du milieu en a dix-neuf, & la derniere n’en a que dix-sept. La nageoire qui est immédiatement au-delà de l’anus, en a vingt-sept, & celle qui est plus loin en a dix-sept : les nageoires des ouies en ont chacune treize, & celles du ventre n’en ont que six seulement. La chair de ce poisson est douce & tendre, & a un très-bon goût. On en trouve en grande quantité dans la mer Méditerranée, & on en voit beaucoup à Venise & à Marseille. Willughby, Hist. pisc. Voy. Poisson. (I)

CAPELER les haubans, (Marine.) c’est passer les haubans par-dessus la tête du mât, pour les mettre en place. (Z)

CAPELET, s. m. (Maréchalerie.) enflure qui vient au train de derriere du cheval, à l’extrémité du jarret, qui est grosse à peu-près comme une petite balle de jeu de paume. Cette maladie est causée par une matiere phlegmatique & froide, qui s’endurcit par sa viscosité, & ne fait pas grand mal. (V)

CAPELINE, s. f. terme de Chirurgie, bandage pour contenir l’appareil qu’on applique sur le moignon d’un membre amputé. Voyez Amputation. (Y)

CAPELINES, s. m. pl. en terme de Plumasserie, ce sont des panaches ou bouquets de plumes, dont se servent quelquefois les actrices sur le théatre.

CAPELLE, (la) Géog. petite ville de France, en Picardie, dans la Tierache, à cinq lieues de Guise. Long. 21. 34. lat. 49. 58.

Capelle, (Géog.) petite ville d’Allemagne, de l’électorat de Treves, sur le Rhin, au-dessus de Coblentz.

* CAPELLETTI, s. m. pl. (Hist. mod.) c’est le nom qu’on donne à Venise à une milice que la république compose des sujets qu’elle a en Esclavonie, Dalmatie, Albanie & Morlachie ; qui est regardée comme l’élite de ses troupes, & à la garde de qui elle confie ses places les plus importantes : il y en a toûjours deux compagnies à Venise pour la garde du palais & de la place de S. Marc.

CAPENDU, (Géog.) petite ville de France, en Languedoc, au diocese de Carcassonne.

CAPER, nom Latin de la constellation du capricorne. Voyez Capricorne. (O)

CAPES ou CABEZ, (Géog.) ville d’Afrique, au royaume de Tripoli, sur une grande riviere de même nom, qui prend sa source dans le Biledulgerid, & qui sépare les deux royaumes de Tunis & de Tripoli, & tombe dans la mer Méditerranée, dans un golfe qui porte son nom : on dit que l’eau en est si chaude, qu’on ne peut en boire qu’après l’avoir laissé refroidir.

* Capes, (Géog.) peuple d’Afrique, en Guinée, sur les côtes de l’Ocean, près de la Sierra-Lionna. On dit que dans chaque village il y a une grande maison séparée des autres, ou l’on met toutes les jeunes filles du lieu, pour écouter les leçons d’un vieillard choisi pour les instruire ; au bout de l’année cette troupe de filles sort au son des instrumens, & se rend dans de certaines places pour y danser : les jeunes gens vont dans ces endroits, & y prennent pour femmes celles qui leur conviennent.

CAPESTAN, (Géog.) petite ville de France, dans le Languedoc, près de la riviere d’Aude & du

canal royal. Long. 20. 40. lat. 43. 25.

* CAPETIEN, s. m. (Hist. mod.) nom par lequel on désigne la troisieme race de nos rois ; il vient de Hugues Capet, le premier roi de cette race. Il y a aujourd’hui, en 1752, 765 ans qu’elle occupe le throne de la France. Nulle généalogie ne remonte si haut que celle de Jesus-Christ, dit un auteur Allemand, cité par les auteurs du Trévoux, pas même celle des Capétiens.

CAPHAR, s. m. (Hist. mod.) péage ou droit que les Turcs font payer aux marchands Chrétiens, qui conduisent ou envoyent des marchandises d’Alep à Jérusalem.

Le droit du caphar avoit été établi par les Chrétiens mêmes, lorsqu’ils étoient maîtres de la Terresainte ; & ce fut pour l’entretien des troupes, qu’on mettoit dans les passages difficiles pour observer les Arabes, & empêcher leurs courses : mais les Turcs qui l’ont continué & augmenté, en abusent, faisant payer arbitrairement aux marchands & aux voyageurs Chrétiens des sommes considérables, sous prétexte de les défendre des Arabes, avec qui néantmoins ils s’entendent le plus souvent pour favoriser leurs brigandages. (G)

CAPHARNAUM ou CAPERNAUM, (Géograph. sainte.) ville maritime de la tribu de Nephthali, à l’extrémité de celle de Zabulon, sur le rivage de la mer de Tibériade. Ses habitans incrédules ne tirerent aucun fruit d’un grand nombre de miracles que Jesus-Christ fit parmi eux, & dont la lumiere auroit suffi pour éclairer d’autres peuples à qui il ne fit pas la même grace ; parce qu’il est le maître de ses dons, & qu’il peut sans injustice, les accorder à ceux qui n’en profiteront pas, & les refuser à ceux à qui ils auroient été des moyens de salut. O altitudo ! V. Grace.

CAPHESA ou CAPHSA, (Géog.) ancienne ville d’Afrique, dans le Biledulgerid, vers la source de la riviere de Magrada.

CAPI-AGA ou CAPI-AGASSI, s. m. (Hist. mod.) officier Turc qui est le gouverneur des portes du sérail, & le grand maître du sérail. Voyez Sérail.

La dignité de capi-aga est la premiere des eunuques blancs : le capi-aga est toûjours auprès du grand-seigneur, il introduit les ambassadeurs à l’audience ; personne n’entre & ne sort de l’appartement du grand-seigneur que par son ministere. Sa charge lui donne le privilége de porter le turban dans le sérail, & d’aller par-tout à cheval : il accompagne le grand-seigneur jusqu’au quartier des sultanes, mais il demeure à la porte, & n’y entre point. Le grand-seigneur fait les frais de sa table, & lui donne environ soixante livres par jour : mais sa charge lui attire de plus un très-grand nombre de présens, parce qu’aucune affaire de conséquence ne vient à la connoissance de l’empereur, qu’elle n’ait passé par ses mains. Le capi-agassi ne peut être bacha quand il quitte sa charge. Voyez Aga. (G)

* CAPI-CAG-TINGA, (Hist. nat. bot.) espece d’acorus qui croît aux Indes occidentales, & ressemble beaucoup à celui de l’Europe par sa racine & ses feuilles ; il est seulement plus petit : mais on lui attribue des vertus bien supérieures à celles de l’autre ; il est plus chaud & plus aromatique ; il incise les humeurs froides & peccantes ; il résiste au poison, &c.

* CAPIE, s. f. se dit dans les manufactures où l’on travaille la soie, le fil, la laine, &c. de plusieurs brins mis en double, à l’aide desquels on serre l’écheveau quand il est fini, & l’on arrête le dernier bout ; ce qui empêche l’écheveau de se déranger, & ce qui en facilite le devidage, en permettant d’en prendre toûjours le dernier bout.

* CAPIER, v. act. manufacture en soie, fil, laine, &c. c’est dans un écheveau de fil, de soie, laine, &c. arrêter le bout par lequel il a commencé, & celui par lequel il a fini, de façon qu’au devidage on puisse