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Banne est encore la piece de toile que les rouliers & autres voituriers par terre mettent sur les balles, ballots & caisses qu’ils voiturent, pour les conserver. (G)

Banne, s. f. voiture dont en se sert pour transporter le charbon. Elle est à deux roues : la partie antérieure de son fond s’ouvre & se ferme ; se ferme tant qu’on veut conserver la voiture pleine ; s’ouvre quand on veut la vuider. Ses côtés sont revêtus de planches, vont en s’évasant, & forment une espece de boîte oblongue, plus ouverte par le haut que par le bas, de quatre à quatre piés & demi de long sur deux piés à deux piés & demi de large par le bas, & trois piés à trois piés & demi de large par le haut, & sur environ deux piés de hauteur perpendiculaire. Voyez Pl. de charbon, la banne ABCD, & le développement de son fond & de son derriere, EFGHIKLM.

Banne. Voyez Bache.

BANNEAU, est quelquefois la même chose, ou un diminutif de la banne ; quelquefois c’est une mesure des liquides, & quelquefois un vaisseau propre à les transporter. On s’en sert de cette derniere espece pour porter la vendange ; & les Vinaigriers qui courent la campagne, ont aussi des banneaux, dont deux sont la charge d’un cheval : ceux-ci sont couverts par-dessus, & ont en bas une canelle ou robinet pour tirer le vinaigre. Banneau est aussi le nom de tinettes de bois, qu’on met des deux côtés d’un cheval de bât ou autre bête de somme, pour transporter diverses sortes de marchandises : il contient environ un minot de Paris.

BANNERETS ou CHEVALIERS BANNERETS, s. m. pl. (Hist. mod. & Art. mil.) étoient autrefois des gentilshommes puissans en terre & en vassaux, avec lesquels ils formoient des especes de compagnies à la guerre. On les appelloit bannerets, parce qu’ils avoient le droit de porter banniere.

Il falloit pour avoir cette prérogative, être non-seulement gentilhomme de nom & d’armes, mais avoir pour vassaux des gentilshommes qui suivissent la banniere à l’armée sous le commandement du banneret. Ducange cite un ancien cérémonial manuscrit, qui marque la maniere dont se faisoit le chevalier banneret, & le nombre d’hommes qu’il devoit avoir à sa suite.

« Quand un bachelier, dit ce cérémonial, a grandement servi & suivi la guerre, & que il a terre assez, & qu’il puisse avoir gentilshommes ses hommes & pour accompagner sa banniere, il peut licitement lever banniere, & non autrement ; car nul homme ne doit lever banniere en bataille, s’il n’a du moins cinquante hommes d’armes, tous ses hommes & les archiers, & les arbelestriers qui y appartiennent ; & s’il les a, il doit à la premiere bataille où il se trouvera, apporter un pennon de ses armes, & doit venir au connétable ou aux maréchaux, ou à celui qui sera lieutenant de l’ost, pour le prince requérir qu’il porte banniere ; & s’ils lui octroyent, doit sommer les hérauts pour témoignage, & doivent couper la queue du pennon, &c. » Voyez Pennon. Lors des chevaliers bannerets, le nombre de la cavalerie dans les armées s’exprimoit par celui des bannieres, comme il s’exprime aujourd’hui par celui des escadrons.

Les chevaliers bannerets, suivant le P. Daniel, ne paroissent dans notre histoire que sous Philippe-Auguste. Ils subsisterent jusqu’à la création des compagnies d’ordonnance par Charles VII. alors il n’y eut plus de bannieres, ni de chevaliers bannerets : toute la gendarmerie fut mise en compagnies reglées. Voy. Compagnies d’ordonnance & Hommes d’armes ; voyez aussi Noblesse. (Q)

BANNETON, s. m. chez les Boulangers, est une espece de panier d’osier sans ances, rond, & revêtu

en-dedans d’une toile. On y met lever le pain rond. Voyez Planche du Boulanger, fig. 3.

Banneton, est une espece de cofre fermant à clé, que les pêcheurs construisent sur les rivieres pour y pouvoir garder leur poisson. Il est percé dans l’eau & sert de réservoir. On dit aussi bascule ou boutique.

BANNETTE, espece de panier, fait de menus brins de bois de chataignier, fendus en deux & entrelacés les uns dans les autres, qui sert à mettre des marchandises pour les voiturer & transporter. Souvent on se sert de deux bannettes pour les marchandises qui sont un peu de conséquence : on en met une dessous, & l’autre dessus qu’on nomme la coeffe ; quelquefois on ne se sert que d’une bannette avec une toile par-dessus.

Bannette, est encore un terme usité parmi les Boucaniers François, pour signifier un certain nombre de peaux de taureaux, bouvarts, vaches, &c. La bannette contient ou deux taureaux, ou un taureau & deux vaches, ou quatre vaches, ou trois bouvarts, autrement trois jeunes taureaux. On appelle ces cuirs bannettes, à cause de la maniere dont ils sont pliés.

BANNIE, s. f. signifie en quelques coûtumes, publication. On dit en Normandie banon dans le même sens.

Banni se dit aussi dans quelques coûtumes adjectivement, & signifie publié ou crié en justice. C’est en ce sens qu’on dit, une terre bannie, une espave bannie. (H)

* BANNIERES, s. f. (Jurispr.) registres distingués de ceux des audiences, pour l’enregistrement de toutes les ordonnances & lettres patentes adressées au Châtelet, & pour tous les autres actes dont la mémoire doit être conservée à la postérité. Ils ont été commencés en 1461 par Robert d’Etouteville, prevôt de Paris : on les a continués ; on en étoit en 1722 au treizieme volume. C’est l’une des attributions du greffier des Insinuations, qui a été créé depuis ce tems, d’en être le dépositaire & d’en délivrer des expéditions.

Banniere, s. f. terme de Marine. Voy. Pavillon. Le mot de banniere n’est en usage que dans quelques cantons de la Méditerranée, où l’on dit la banniere de France, la banniere de Venise, pour dire le pavillon de France, le pavillon de Venise. Mettre les perroquets en banniere. Voyez Perroquet. (Z)

BANNIMUS, (Hist. mod.) mot de la basse Latinité, qui exprime dans l’université d’Oxford l’expulsion d’un membre qui a mérité cette peine. On affichoit dans un carrefour ou autre endroit public, la sentence d’expulsion, à ce que nul n’en prétendît cause d’ignorance.(G)

BANNISSEMENT, s. m. (Jurisprud.) est un exil ordonné par un jugement en matiere criminelle, contre un accusé convaincu.

Le bannissement est ou perpétuel ou à tems.

Lorsqu’il est perpétuel, il équivaut à la déportation qui étoit en usage chez les Romains ; il emporte la mort civile, & conséquemment confiscation de biens.

Mais quand il n’est qu’à tems, il répond à peu près à la relégation des Romains ; il ne fait point perdre au banni les droits de citoyen, & n’emporte point la confiscation de ses biens.

La peine du banni, qui ne garde point son ban, est la condamnation aux galeres. (H)

* BANNOCHBURN ou BANNOCHRON (Géog.) petite ville d’Ecosse, à deux milles de Sterling, sur une riviere de même nom.

BANQUE, s. f. (Commerce.) nous réunirons sous ce titre plusieurs expressions & termes de commerce