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Ciseau des Menuisiers, c’est un outil de fer & acéré par le tranchant : il a un biseau & un manche de bois ; il sert à nettoyer les mortaises, faire les tenons, &c. Voyez la fig. 46. Pl. de Menuiserie.

Ciseau d’Orfevre, voyez les Ciseaux du Serrurier.

Ciseau de Perruquier, voyez le premier article ou le Ciseau de Chirurgien.

Ciseau de Relieur, voyez le premier article Ciseau.

Ciseau de Sculpteur en marteline, voyez Marteline.

Ciseau, (Serrurier.) ces ouvriers ont le ciseau à chaud : c’est un gros ciseau à deux biseaux, qui sert à couper le fer chaud. Sa forme n’a rien de particulier : c’est la même que celle d’un burin gros & long. On observe seulement de le jetter dans l’eau quand on s’en est servi, & de le retremper quelquefois. On lui donne le nom de ciseau à chaud, parce que ce ciseau n’a pas plûtôt servi à la forge, qu’il s’amollit en se détrempant, & qu’il ne seroit plus en en état de couper du fer froid.

Ciseau à froid ; c’est un ciseau qui ne differe du précédent qu’en ce qu’il est moins long, & qu’il ne sert jamais sur le fer chaud.

Ciseaux à ferrer ; ce sont des ciseaux à deux biseaux, mais dont le taillant est très-mince, ainsi que toute la partie qui le précede ; leur usage n’est qu’à couper du bois, & préparer les endroits des fiches, serrures, &c.

Ciseau de Tailleur, voyez le premier article Ciseau.

Ciseau à tondre, (Œconom. rust.) voyez l’article Tondre, & le premier article Ciseau.

Ciseau de Verrerie ; voyez Verrerie, & le premier article Ciseau.

CISELER, v. act. (Art méchan. en métaux.) c’est former sur l’argent telle figure qu’on veut : on se sert pour cela non de burin, mais de ciselets. Voyez Ciselets & Ciselure.

On cisele les pieces de relief comme celles qui ne le sont point ; souvent même ces dernieres en acquierent autant que les autres, parce qu’on repousse leur champ en-dehors, aux endroits qu’on veut ciseler. Cette maniere de ciseler est plus commune : l’autre demande trop d’épaisseur & trop de matiere.

On se sert encore du terme ciseler, pour réparer les pieces qui ont été moulées, mais dont les desseins n’ont pû sortir du moule parfaitement marqués, ou suffisamment terminés.

Ciseler une piece en ce sens, est presque la même chose que retoucher au burin en Gravure.

CISELETS, s. m. ce sont de petits morceaux d’acier, longs d’environ cinq à six pouces, & de quatre à cinq lignes de quarrés, dont un des bouts est limé quarrément ou en dos d’âne, & l’autre sert de tête.

Leur partie trempée est quelquefois pointillée ; mais leur usage en général, est pour ciseler l’ouvrage en relief. Dans les différentes occasions, entr’autres celles où il s’agit de faire paroître des côtes concaves, on se sert alors d’un des outils dont nous venons de parler : si ces côtes doivent être unies, on se sert d’un ciselet uni : si l’on veut qu’elles soient matées, on se sert du ciselet pointillé.

Pour pointiller un ciselet, on prend un petit poinçon ; & sur la partie qui doit être trempée, on pratique de petits trous pressés les uns entre les autres, en frappant avec un poinçon. Quand ces trous sont pratiqués, on enleve toutes les balevres que le poinçon a faites, & le ciselet est pointillé.

D’autres se servent pour pointiller, de petits marteaux dont la tête est taillée en pointe de diamant, qui font la fonction du poinçon. La tête de ces mar-

teaux a un demi-pouce en quarré, & les pointes de diamant y ont été formées à égale distance, & très-serrées, par le moyen d’une petite lime en tiers-point avec laquelle on a partagé la tête du marteau comme en échiquier : mais comme la lime est en tiers-point, toutes les petites divisions quarrées deviennent en pointe de diamant.

Ces outils sont à l’usage du Serrurier, du Ciseleur, de l’Orfevre, du Graveur, de l’Arquebusier, du Bijoutier, du Metteur-en-œuvre, du Damasquineur, &c. Ils prennent différens noms, suivant leurs formes & leurs usages : on les appelle bouges, traçoirs, perloirs, planoirs, &c. Voyez ces mots à leurs articles.

CISELURE, s. f. c’est l’art d’enrichir & d’embellir les ouvrages d’or & d’argent & d’autres métaux, par quelque dessein ou sculpture qu’on y représente en bas-relief. Voy. Sculpture sur les métaux. Voy. Relief.

Pour ciseler les ouvrages creux & de peu d’épaisseur, comme sont les boîtes de montres, pommes de cannes, tabatieres, étuis, &c. on commence à dessiner sur la matiere les sujets qu’on veut représenter, & on leur donne le relief tel qu’on le désire, en frappant plus ou moins le métal, en le chassant de dedans en-dehors, pour relever & former les figures ou ornemens que l’on veut faire en relief, sur le plan ou la surface extérieure du métal. On a pour cela plusieurs outils ou bigornes de différentes formes, sur les bouts ou sommets desquels on applique l’intérieur du métal, observant que les bouts ou sommets de ces bigornes, répondent précisément aux lignes & parties auxquelles on veut donner du relief. On bat avec un petit marteau, le métal que la bigorne soûtient : il cede, & la bigorne fait en-dedans une impression en creux qui forme en-dehors une élévation, sur laquelle on cisele les figures & ornemens du dessein, après qu’on a rempli tout le creux avec du ciment. Voyez Ciment.

On employe quelquefois les Ciseleurs à réparer les ouvrages de métal au sortir de la fonte ; comme figures de bronze, mortiers, canons, toutes sortes d’ornemens d’église & domestiques, comme chandeliers, croix, &c. feux, bras de cheminée, &c. Voyez Bronze.

Les outils dont ils se servent, sont les ciselets de toutes grosseurs, les matoirs, les rifloirs de toute sorte de taille, rudes & doux ; les différens burins, les ciseaux plats & demi-ronds, les marteaux gros & petits ; le tout suivant l’ouvrage qu’ils traitent. Voyez les figures de tous ces outils Planc. du Grav. & sur les établis de la Pl. du Ciseleur-Damasquineur.

CISMAR, (Géog.) petite ville d’Allemagne dans la basse-Saxe, au duché de Holstein, près de la mer Baltique.

CISMONE, (Géog.) riviere d’Italie qui prend sa source dans le Trentin, & qui se réunit à la Brente dans la Marche-Trevisane.

CISOIRES, (Art méchan. en métaux.) ce sont de gros ciseaux à manche attaché & monté en pié, dont la branche supérieure garnie d’une menote de fer, sert à la lever plus facilement ; & par le poids & l’effort du levier, couper d’un seul coup des morceaux de métal fort & épais. Ces outils sont à l’usage des Bijoutiers, des Orfevres, des Ferblantiers, des Chauderonniers, des ouvriers de la monnoie, &c.

CISSOIDE, s. f. (Géom.) courbe algébrique qui a été imaginée par Dioclès, ce qui l’a fait appeller plus particulierement la cissoïde de Dioclès. V. Courbe.

Voici comme on peut concevoir la formation de la cissoïde. Sur le diametre AB (Pl. d’Anal. fig. 9.) du demi-cercle AOB, tirez une perpendiculaire indéfinie BC, tirez ensuite à volonté les droites AH, AC, dans les deux quarts de cercles OB, OA, & faites Am = IH, & dans l’autre quart de cercle LC