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la colle est faite : on les fait bouillir dans l’eau de la chaudiere en descendant le panier dedans, & on les y laisse tant & si peu long-tems que l’on veut. Voyez Pl. VII. de Papeterie.

COLLAO, (Géog.) contrée de l’Amérique méridionale au Pérou, dans la province de los-Charcas.

COLLATAIRE, s. m. (Jurispr.) est celui que le collateur a pourvû d’un bénéfice. Cette expression est peu usitée ; on dit plus communément le pourvû par le collateur. Voyez Delacombe, Jurispr. canon. p. 146. col. 2. sect. ij. (A)

COLLATÉRAL, adj. en termes de Géographie, se dit d’un lieu, d’un pays, &c. situé à côté d’un autre. Ce mot est composé de cum, avec, & de latus, côté.

Collatéral. Points collatéraux, dans la Cosmographie, sont les points placés entre les points cardinaux. Voyez Cardinal & Point.

Les points collatéraux se divisent en principaux, lesquels sont ceux qui sont également éloignés des points cardinaux ; & en secondaires, qui sont à l’égard des premiers ce que ceux-ci sont à l’égard des cardinaux. Les points collatéraux secondaires se divisent ensuite en secondaires du premier & du second ordre : ceux du premier ordre sont également distans des points cardinaux & des points collatéraux principaux ; & ceux du second ordre sont également distans ou des cardinaux & des secondaires du premier ordre, ou des principaux & des secondaires du premier ordre. Voyez Point.

Ainsi les points collatéraux principaux sont les points du nord-est, du sud-est, du sud-ouest, & du nord-ouest. Les points collatéraux secondaires du premier ordre, sont les points du nord nord-est, sud sud-est, &c. ceux du second ordre sont les points du nord quart de nord-est, sud quart de sud-est, &c.

Les vents collatéraux, sont ceux qui soufflent des points collatéraux. Voyez Vent.

Tels sont les vents de nord-est, sud-est, nord-ouest, sud-ouest, &c. & leurs divisions. Chamb. (O)

Collatéral, (Jurispr.) est celui qui est parent de quelqu’un à latere, c’est-à-dire de côté, & non en ligne directe : les freres, les oncles, les cousins, sont des collatéraux ; ils forment ce que l’on appelle la ligne collatérale, qui est opposée à la ligne directe. On distingue deux sortes de collatéraux ; les uns qui tiennent en quelque sorte lieu de pere & de mere, tels que les oncles & tantes, grands-oncles & grandes-tantes : on les appelle collatéraux ascendans, pour les distinguer des autres qui sont en parité de degré, ou en degré inférieur, tels que les freres & sœurs, cousins, arriere-cousins. On distingue aussi les successions directes des successions collatérales ; ces dernieres sont celles auxquelles les collatéraux sont appellés. Voyez Consanguinité, Degré, Parenté, Succession.

Collatéral, à Rome, est un juge civil qui fait la fonction d’assesseur ou conseiller auprès du maréchal de cette ville, & juge avec lui les causes d’entre les bourgeois & autres habitans : il y en a deux ; l’un qu’on appelle premier collatéral, l’autre qu’on appelle second collatéral. Voyez le dict. hist. de Morery, au mot pape, à l’article des officiers du palais. (A)

COLLATÉRAUX ou LATÉRAUX, (Jurispr.) sont aussi les bas côtés d’une église, autrement les ailes. Dans les églises paroissiales, on distingue les collatéraux du chœur & ceux de la nef : ces derniers sont sans difficulté à la charge des habitans : à l’égard des premiers, il y a eu plus de difficulté ; quelques-uns ont prétendu que quand ces collatéraux sont de même construction que le chœur, c’est aux gros décimateurs à les réparer : mais les derniers arrêts

ont jugé le contraire ; ce qui est conforme à l’édit de 1695, qui ne charge les gros décimateurs que de la réparation du chœur & cancel, c’est-à-dire de la fermeture du chœur, Voyez le traité des lois des bâtimens par Desgodets, ch. des répar. des bénéf. & les notes de Goupy, ibid. (A)

COLLATEUR, s. m. (Jurisp.) en général, est celui qui confere un bénéfice ecclésiastique, c’est-à-dire qui en donne les provisions ; au lieu que le patron ou présentateur, même ecclésiastique, ne fait que nommer au bénéfice, & sur sa nomination il faut ensuite obtenir des provisions de celui qui est le collateur du bénéfice.

Le pape est seul collateur en France de tous les bénéfices consistoriaux sur la nomination du Roi ; pour ce qui est des autres bénéfices, même électifs, qui ne sont pas consistoriaux, le pape en est collateur par prévention contre les archevêques, évêques, & autres qui en sont collateurs ordinaires.

A l’égard de tous les autres bénéfices qui ne sont pas consistoriaux, les archevêques & évêques en sont, chacun dans leur diocese, les collateurs ordinaires, sauf le droit que quelques autres collateurs peuvent avoir sur certains bénéfices.

Il y a des abbés, des prieurs, des chapitres, & autres bénéficiers, qui sont collateurs de certains bénéfices.

Il y a même aussi quelques laïcs qui sont collateurs de certains bénéfices. Voyez ci-apr. Collateurs laïcs.

Le collateur ne peut se conférer à lui-même le bénéfice, quand même il en seroit aussi le patron ecclésiastique.

Quand le collateur inférieur néglige de conférer le bénéfice dans les six mois de la vacance, le droit de le conférer est dévolu au collateur supérieur. Si c’est un simple bénéficier qui est collateur, le droit passe à l’évêque ; si c’est l’évêque, le droit est dévolu à l’archevêque, & de celui-ci au primat, cette dévolution se faisant de gradu ad gradum.

Collateur absolu, se dit de celui qui est tout à la fois patron & collateur du bénéfice ; on l’appelle aussi collateur direct, ou plein collateur.

Il y a des abbés, des chapitres & autres bénéficiers inférieurs à l’évêque, qui sont collateurs absolus de certains bénéfices.

Quelques laïcs joüissent même de cette prérogative. Le Roi est collateur absolu de tous les bénéfices dont il est patron : il est aussi collateur absolu, comme l’évêque l’auroit été, de tous les bénéfices qui vaquent pendant que la régale est ouverte.

Les patrons qui sont en même tems collateurs absolus, n’ont pas communément le droit de donner le visa ou institution canonique ; ce droit appartient naturellement à l’évêque. Il y a cependant des patrons collateurs, sur les provisions desquels il n’est pas nécessaire d’obtenir de visa, & ce sont principalement ceux-là qu’on peut appeller collateurs absolus, ou pleins collateurs, parce qu’ils ont omnimodam dispositionem beneficii. L’abbé de Fécamp est collateur absolu de plus de cinquante bénéfices, qu’il confere pleinement sans que l’on ait besoin du visa des évêques diocésains.

Quelques abbesses joüissent aussi de ce droit, même pour des bénéfices-cures.

Collateur alternatif, est celui qui confere alternativement avec un ou plusieurs autres collateurs, soit que chacun d’eux ait son mois ou sa semaine pour conférer les bénéfices qui peuvent y vaquer, ou que chacun confere alternativement un des bénéfices qui viennent à vaquer. Voyez Collation & Tour.

Collateur direct, est la même chose que col-