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que, différentes méthodes de trouver la déclinaison d’un plan gnomonique. Celle que nous venons de donner nous paroît la plus simple de toutes, & celle qui suppose le moins d’apprêt & de calcul. (O)

Déclinaison de l’aiguille ou Variation de l’aiguille aimantée. Voyez Aimant, Boussole, Aiguille aimantée. (Z)

DÉCLINANT, adj. Cadrans déclinans, en Gnomonique, sont des cadrans verticaux, dont le plan coupe obliquement le plan du premier cercle vertical. Voyez Cadran.

Si on imagine que le plan du premier cercle vertical se meuve autour de la ligne du zénith & du nadir, ce plan deviendra déclinant ; & il ne sera plus coupé à angles droits par le méridien, mais par quelqu’autre vertical passant par d’autres points que les deux poles.

En général on peut appeller déclinant, tout plan vertical ou non, qui fait angle avec le premier vertical ou avec le méridien. Il n’y a proprement que ces deux plans qui ne soient pas déclinans. Voyez Déclinaison & Déclinateur.

On peut appeller aussi déclinant, en général, tout cadran qui ne regarde pas directement quelqu’un des points cardinaux ; ainsi pour qu’un cadran ne soit pas déclinant, il faut qu’il passe par la commune section du méridien & de l’horison, ou du premier vertical & de l’horison.

Les cadrans déclinans sont fort fréquens, parce que les murs verticaux sur lesquels on trace des cadrans, déclinent presque toûjours des points cardinaux. Les cadrans inclinés & réclinés, & sur-tout les cadrans déinclinés, sont fort rares. Voyez Cadran. (O)

DÉCLINATEUR ou DÉCLINATOIRE, sub. m. (Gnomon.) est un instrument de Gnomonique, par le moyen duquel on détermine la déclinaison & l’inclinaison du plan d’un cadran. Voyez Plan.

En voici la structure : sur une planche quarrée de bois A B C D (Planc. Gnomon. fig. 1.), on décrit un demi-cercle AED, & on divise les deux quarts de cercle AE & ED en 90 degrés chacun ; lesquels 90 degrés commencent en E, comme dans la figure. Ensuite on ajuste au centre un régulateur HI, fixé tellement qu’il puisse se mouvoir librement autour de ce centre : sur ce régulateur on fixe une boussole en K, de maniere que le déclinateur étant posé contre un plan perpendiculaire au méridien, & la partie K du régulateur étant en E, la ligne nord & sud de la boussole soit la continuation de la ligne EF ; ce qui donne le méridien magnétique.

Maintenant pour trouver par le moyen de cet instrument la déclinaison du plan, on applique au plan proposé MN, le côté AD de l’instrument (fig. 2.), & on fait mouvoir le régulateur FG autour du centre F, jusqu’à ce que l’aiguille reste sur la ligne du méridien magnétique du lieu. Ensuite si le régulateur dans cet état coupe le demi-cercle en E, le plan est ou vers le nord ou vers le sud : mais s’il le coupe entre D & E, le plan décline à l’ouest ; & s’il le coupe entre A & E, le plan décline à l’est de la quantité de l’angle GFE.

Le même instrument peut aussi servir pour trouver si un plan est inclinant ou réclinant. Pour cela, au lieu de régulateur & de l’aiguille, il faudra attacher au centre F un fil avec un plomb par le moyen d’une pointe : on appliquera ensuite sur le plan proposé I L (figure 3.), le côté BC du déclinateur ABCD ; & si la ligne à plomb FG coupe le demi-cercle AED au point E, le plan est horisontal ; mais si elle coupe le quart de cercle ED en un point quelconque G, alors EFG sera l’angle d’inclinaison : enfin si lorsqu’on applique le côté AB au plan le fil à plomb passe par le point E, le plan sera ver-

tical. Si l’on compare l’angle d’inclinaison avec la hauteur du pole ou de l’équateur, on connoîtra facilement si le plan est inclinant ou réclinant. Voyez Cadran, Inclinant & Réclinant. (T)

DÉCLINATOIRE, s. m. (Jurisprud.) est une exception par laquelle le défendeur refuse de procéder en la jurisdiction où il est assigné, & demande son renvoi devant un autre juge : on dit quelquefois exception déclinatoire, & quelquefois simplement un déclinatoire. Proposer un déclinatoire, c’est proposer son exception déclinatoire.

On doit proposer le déclinatoire, in limine litis, c’est-à-dire avant d’engager le fond, conformément à la loi 33. au digest. liv. V. tit. j.

On doit aussi statuer préalablement sur le déclinatoire, avant de statuer sur le fond. Le déclinatoire doit être jugé à l’audience, où en cas de difficulté on ne peut ordonner qu’un déliberé, & non un appointement. Les déclinatoires se jugent ordinairement au parquet de la jurisdiction où ils sont proposés. Lorsque celui qui demande son renvoi obtient à ses fins, le juge du déclinatoire ordonne que les parties se pourvoiront devant le juge que l’on réclame, si c’est un juge qui lui soit inférieur, ou si c’est un juge supérieur ou qui ne dépende pas de lui, le juge du déclinatoire ordonne que les parties se pourvoiront devant les juges qui en doivent connoître. Si le déclinatoire est mal fondé, le juge prononce que sans s’arrêter au déclinatoire, les parties procéderont pardevant lui, & alors le défendeur est obligé de défendre au fond. Voyez l’ordonnance de 1667. tit. vj. & aux mots Exception déclinatoire, Renvoi, Incompétence, Privilége. (A)

DÉCLINER, v. act. terme de Grammaire, c’est dire de suite les terminaisons d’un nom selon l’ordre des cas ; ordre établi dans les langues où les noms changent de terminaison. Voyez Cas, Déclinaison, Article. (F)

Décliner (Jurisprud.) la jurisdiction d’un juge, c’est refuser de procéder pardevant lui, & demander son renvoi devant un autre. Voyez ci-devant Déclinatoire. (A)

DÉCLIQUETER, v. n. signifie, en Horlogerie, dégager le cliquet des dents de son rochet. Voyez Cliquet, Rochet, &c. (T).

DECLIVITAS, s. f. pente d’une ligne ou d’un plan incliné, prise en descendant. Voyez Acclivitas. Ce mot latin est formé des mots de, & clivus, pente. Nous n’avons point de mot françois qui distingue la pente prise en montant de la pente prise en descendant. Talud renferme les deux. (O)

DÉCOCTION, s. f. (Pharmacie.) médicament interne, fluide, semblable à l’infusion, préparé au moyen d’une liqueur menstruelle qu’on fait boüillir avec la matiere à dissoudre. Cette matiere en général, est la même que dans l’infusion. Elle se divise en trois, le menstrue, le corps à dissoudre, & l’accessoire.

Le menstrue est de trois sortes, aqueux, vineux, spiritueux.

La matiere à dissoudre se tire pareillement des trois regnes : il faut qu’elle soit propre à être prise intérieurement, & qu’à l’aide de l’ébullition, elle puisse communiquer au menstrue une vertu qu’il lui seroit impossible d’avoir, ou qu’on auroit difficilement par une simple macération.

Les accessoires sont ceux qui aident la dissolution, soit en aiguisant les parties du menstrue, soit en dilatant celles du corps à dissoudre, soit enfin en les rendant propres l’un pour l’autre : tels sont sur tous les différens genres de sels, les acides, les alkalis, les neutres ; & même, quoique plus rarement, les esprits ardens fermentés simples, ou impregnés de la vertu de quelques végétaux aromatiques.