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fois aussi un simple laique ; à présent il y en a 14 affectés aux cardinaux-diacres ; Ducange nous en a donné les noms : ce sont les diaconies de Ste Marie dans la voie large, de S. Eustache auprès du pantheon, &c. Voyez le dict. de Trév. & Chambers.

DIACONIQUE, s. m. (Hist. ecclés.) lieu près des églises, dans lequel on serroit les vases & les ornemens sacrés pour le service divin : c’est ce que nous nommons aujourd’hui sacristie. (G)

DIACOPÉ, sub. f. terme de Chirurgie, espece de fracture au crane, faite par instrument tranchant qui a été porté de biais ou obliquement, & dans laquelle il y a un éclat coupé sans être détaché ni emporté.

Il faut dans ces playes être fort attentif aux accidens primitifs & consécutifs, pour se déterminer à trépaner ou se dispenser de faire cette opération. Voyez Commotion & Trépan. (Y).

DIACOPRÆGIA, (Pharmacie.) topique fait de la fiente de chevre, dont on se sert contre les tumeurs dans la rate & dans les glandes derriere les oreilles, nommées parotides. Blanchard.

DIACOUSTIQUE, s. f. (Physiq. & Musiq.) c’est la considération des propriétés du son réfracté en passant à travers differens milieux, c’est-à-dire d’un plus dense dans un plus rare, ou au contraire. Voyez Son & Réfraction ; voyez aussi Acoustique & Phonique.

Ce mot est formé du grec δία, par, qui signifie un passage, & d’ἀκούω, j’entens. (S)

DIACRE, s. m. (Hist. & Hiérarch. ecclés.) un des ministres inférieurs de l’ordre ecclésiastique, celui qui est promû au second des ordres sacrés. Sa fonction est de servir à l’autel dans la célébration des saints mysteres. Voyez Ordres. Il peut aussi baptiser & prêcher avec permission de l’évêque.

Ce mot est formé du latin diaconus, qui vient du grec διάκονος, qui signifie ministre, serviteur.

Les diacres furent institués au nombre de sept par les apôtres. Act. chap. vj. Ce nombre fut long-tems conservé dans plusieurs églises. Leur fonction étoit de servir dans les agapes, d’administrer le pain & le vin aux communians, & de distribuer les aumônes. Voyez Agapes, &c.

Selon les anciens canons, le mariage n’étoit pas incompatible avec l’état & le ministere des diacres : mais il y a long-tems qu’il leur est interdit dans l’église romaine ; & le pape ne leur accorde des dispenses que pour des raisons très-importantes, encore ne restent-ils plus alors dans leur rang & dans les fonctions de leur ordre. Dès qu’ils ont dispense & qu’ils se marient, ils rentrent dans l’état laïque.

Anciennement il étoit défendu aux diacres de s’asseoir avec les prêtres. Les canons leur défendent de consacrer : c’est une fonction sacerdotale. Ils défendent aussi d’ordonner un diacre, s’il n’a un titre, s’il est bigame, ou s’il a moins de vingt-cinq ans. L’empereur Justinien dans sa novelle 133, marque le même âge de vingt-cinq ans : cela étoit en usage lorsqu’on n’ordonnoit les prêtres qu’à trente ans ; mais à présent il suffit d’avoir vingt-trois ans pour pouvoir être ordonné diacre. Sous le pape Sylvestre il n’y avoit qu’un diacre à Rome ; depuis on en fit sept, ensuite quatorze ; & enfin dix-huit, qu’on appelle cardinaux-diacres pour les distinguer de ceux des autres églises. Voyez Cardinal.

Leur charge étoit d’avoir soin du temporel & des rentes de l’église, des aumônes des fideles, des besoins ecclésiastiques, & même de ceux du pape. Les soûdiacres faisoient les collectes, & les diacres en étoient les dépositaires & les administrateurs. Ce maniement qu’ils avoient des revenus de l’église, accrut leur autorité à mesure que les richesses de l’église augmenterent. Ceux de Rome, comme mini-

stres de la premiere église, se donnoient la préséance ; ils prirent même à la fin le pas sur les prêtres. S. Jérôme s’est fort recrié contre cet abus, & prouve que le diacre est au-dessous du prêtre.

Le concile in Trullo, qui est le troisieme de Constantinople ; Aristinus, dans sa synopse des canons de ce concile, Zonaras sur le même concile, Siméon Logothete, & Œcuménius, distinguent les diacres destinés au service des autels, de ceux qui avoient soin de distribuer les aumônes des fideles. Ainsi la coûtume de faire des diacres sans autre fonction que de servir le prêtre à l’autel, s’étant introduite, ce simple ordre de diacres n’osa plus s’élever au-dessus des prêtres. Pour les autres qui avoient retenu l’administration des deniers, ils voulurent toûjours conserver leur supériorité ; & depuis qu’ils se furent multipliés par distinction, le premier d’entre eux s’appelloit archidiacre. Voyez Archidiacre.

Les diacres récitoient dans les saints mysteres certaines prieres, qui à cause de cela s’appelloient prieres diaconiques. Ils avoient soin de contenir le peuple à l’église dans le respect & la modestie convenables : il ne leur étoit point permis d’enseigner publiquement, au moins en présence d’un évêque ou d’un prêtre : ils instruisoient seulement les cathécumenes, & les préparoient au baptême. La garde des portes de l’église leur étoit confiée ; mais dans la suite les soûdiacres furent chargés de cette fonction, & ensuite les portiers, ostiarii. Voyez Portiers.

Parmi les Maronites du mont Liban, il y a deux diacres qui sont de purs administrateurs du temporel. Dandini, qui les appelle li signori diaconi, dit que ce sont deux seigneurs séculiers qui gouvernent le peuple, jugent de tous leurs différends, & traitent avec les Turcs de ce qui regarde les tributs, & de toutes les autres affaires. En cela le patriarche des Maronites semble avoir voulu imiter les apôtres, qui se déchargerent sur les diacres de tout ce qui concernoit le temporel de l’église. Il ne convient pas, dirent les apôtres, que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables : & ce fut-là en effet ce qui occasionna le premier établissement des diacres. C’est par la même raison que dans les monasteres on a quelquefois donné aux œconomes ou dépensiers le nom de diacres, quoiqu’ils ne fussent pas ordonnés diacres. Chambers & Moréry. (G)

DIACRESE, (Chimie.) Voyez au mot Séparation.

DIACRION, s. f. (Hist. anc.) étoit une des factions d’Athenes ; quelquefois il y en avoit trois, & quelquefois elles étoient réduites à deux. Lorsqu’il s’en trouva trois, c’étoient les diacrii, pedii, & paralii : le nombre en augmentoit suivant qu’il se trouvoit des chefs. Les diacrii étoient pour ce que nous appellons gouvernement aristocratique, c’est-à-dire le gouvernement des nobles, ou des personnes distinguées dans la république : telles sont les républiques de Venise & de Genes. Les pedii inclinoient pour la démocratie, c’est-à-dire le gouvernement du peuple, ainsi qu’il se pratique dans quelques cantons de la Suisse, & comme il étoit d’usage à Strasbourg, lorsqu’elle avoit le titre de ville impériale, où pour entrer dans la magistrature de la ville il falloit être dans la roture ; tout noble qui vouloit y entrer, étoit obligé de renoncer à la noblesse : & c’est ce qui se pratique encore aujourd’hui pour la magistrature de la maison de ville. Il est rare de ne pas trouver de pareilles factions dans les républiques anciennes & modernes. (a)

* DIACTORE, adj. (Myth.) surnom de Mercure. Il fut ainsi appellé de διάγω, j’envoye : ainsi Mercure diactore est la même chose que Mercure l’envoyé, ou le messager des dieux.

DIACYDONIUM, s. m. (Pharmacie.) c’est ainsi qu’on appelle le suc de coing épaissi ou cuit en consistance d’extrait. On y ajoûte ordinairement du su-