vuident les feuilles d’argent six à six, comme on peut le voir dans la figure.
Figure 11, queue de renard à étouper.
Figure 12, couteau à détirer, c’est-à-dire à étendre les peaux sur une table de pierre.
Figure 13, planche de bois gravée en creux pour imprimer les cuirs.
Figure 14, fer à ciseler. C’est un poinçon dont la partie inférieure est gravée, & qu’on imprime sur les cuirs dorés ou argentés. On frappe sur le poinçon avec le maillet, fig. 15, qui est un morceau de bois quarré & arrondi par un bout, qui sert de poignée.
Dorer, en terme de Doreur ; c’est l’action d’appliquer l’or, & de l’amalgamer avec le cuivre, de maniere qu’il s’use plûtôt qu’il ne s’enleve.
On dore en or moulu & en or en feuilles. Pour dorer de la premiere façon la piece ciselée, recuite, dérochée dans de l’eau seconde pour en ôter toute la crasse, on l’avive, voyez Aviver ; ensuite on la fait sécher au feu ; on la gratte-bosse, on la fait revenir ; on la met en couleur, c’est-à-dire qu’on la frotte avec une brosse trempée dans une couleur préparée exprès ; on la fait sécher une seconde fois, & on la brunit.
Pour dorer de la seconde maniere, il ne faut que gratter, polir & nettoyer sa piece, & y appliquer l’or à chaud. L’on ne se sert que de la sanguine pour brunir les pieces dorées d’or en feuilles. Voyez la Pl. du Doreur, qui représente les différentes opérations & les outils de cet art. Voyez aussi l’art. Dorure.
Dorer, en terme de Doreur sur bois, s’entend de l’action d’appliquer de l’or en feuille & en quarteron sur des morceaux de sculpture, comme bordures de tableaux, piés de tables, garnitures de cheminées, &c.
Les artistes qui dorent, font corps avec les Peintres, Sculpteurs, &c. & sont soûmis aux mêmes statuts.
Il y a dans cette communauté un juré de chacune des professions qui la composent, pour veiller aux intérêts de ceux qui l’exercent.
Cet art renferme plusieurs opérations, dont nous nous réservons à parler à leurs termes. Voyez la Pl. du Doreur.
La figure premiere réprésente une ouvriere qui vermillonne.
La figure 2, un ouvrier qui repare.
La figure 3, un ouvrier qui dore au chevalet.
La figure 4, un ouvrier qui adoucit.
La figure 5, un ouvrier qui blanchit. Voyez l’art. Dorure.
Dorer, en terme de Tireur d’or, c’est appliquer plusieurs couches d’or en feuilles sur un lingot d’argent ; ce qui se fait après avoir bruni l’argent à force de bras avec le brunissoir. On applique ensuite l’or sur autant de couches qu’on le juge à propos ; on met le lingot ainsi chargé dans un grand feu, pour y attacher plus étroitement l’or ; on le soude avec la pierre sanguine, qui le polir parfaitement, & l’incorpore sur l’argent on ne peut pas mieux. Si dans cette derniere opération on trouve sur le lingot des gonfles, voyez Gonfles, on les ouvre avec un couteau fait pour cela : on fait la même chose à l’égard des moules. Voyez Moules.
Dorer : les Pâtissiers se servent de ce terme pour signifier donner à la pâte une couleur jaune & luisante, par le moyen de jaunes d’œufs qu’on étend avec un pinceau.
Dorer sur tranche, (Reliure.) Lorsqu’on applique l’or sur la tranche d’un livre, c’est ordinairement après l’avoir fait marbrer ; il faut que la marbrure soit bien seche, le livre rabaissé ; ensuite on le met en presse par la gouttiere, avec une tringle
de chaque côté entre le livre & le carton, comme on voit Pl. II. de la Reliure, fig. A. Voyez Tringle.
Dorés, ou Chevaliers dorés, en latin equites aurati, (Histoire mod.) chevaliers d’Angleterre, & même dans les autres royaumes. On les a ainsi nommés, parce qu’on leur donne des épetons dorés pour marque de chevalerie. Autrefois on n’accordoit cette distinction qu’à des gens d’épée qui l’avoient méritée par leurs services militaires ; mais depuis on l’a conférée aussi à des gens de robe, de même que dans les universités on accorde quelquefois certains degrés à des gens d’épée : toutefois entre les personnes de robe on ne confere cet honneur qu’à des avocats ou des medecins, & non à des théologiens. Chamberlaine, état de l’Angleterre. (G)
DORIA, (la) Géog. mod. riviere du Piémont en Italie.
DORIEN, adj. en Musique. Le mode dorien étoit un des plus anciens modes de la musique des Grecs, & c’étoit le plus grave ou le plus bas de ceux qu’on a depuis appellés authentiques : on pourroit représenter sa fondamentale par notre C-sol-ut.
Le caractere de ce mode étoit sérieux & grave, mais d’une gravité temperée, ce qui le rendoit propre pour la guerre & pour les sujets de religion.
Platon regarde la majesté du mode dorien comme très-propre à conserver les bonnes mœurs, & c’est pour cela qu’il en permet l’usage dans sa république.
Il s’appelloit dorien, parce que c’est chez les peuples de ce nom qu’il avoit été d’abord en usage. (S)
DORIQUE, terme de Grammaire. Le dialecte dorique est un des quatre dialectes ou manieres de parler qui avoient lieu parmi les Grecs. Voyez Dialecte.
Les Lacédémoniens, & particulierement ceux d’Argos, furent les premiers qui s’en servirent ; delà il passa dans l’Epire, la Libye, la Sicile, l’île de Rhodes & celle de Crete. C’est dans ce dialecte qu’ont écrit Archimede, Théocrite & Pindare.
Cependant on peut dire que le dialecte dorique étoit la maniere de parler particuliere aux Doriens, après qu’ils se furent retirés vers le mont Parnasse, & qu’il devint ensuite commun aux Lacédémoniens, qui le porterent à d’autres peuples.
Quelques auteurs ont distingué le dialecte lacédémonien du dialecte dorique ; mais ces deux dialectes ne sont en effet que le même, si l’on en excepte quelques expressions particulieres aux Lacédémoniens, comme l’a montré Rulandus dans son excellent traité de linguâ græcâ ejusque dialectis, lib. V.
Outre les auteurs dont nous avons déjà parlé, & qui ont écrit dans le dialecte dorique, on peut compter Archytas de Tarente, Dion, Callinus, Simonides, Bacchylides, Alcman, &c.
On trouve le dialecte dorique dans les inscriptions de plusieurs médailles des villes de la grande Grece & de la Sicile, comme ΑΜΒΡΑΚΙΩΤΑΝ. ΑΠΟΛΛΟΝΙΑΤΑΝ. ΑΧΕΡΟΝΤΑΝ. ΑΧΥΡΙΤΑΝ. ΗΡΑΧΛΕΩΝΤΑΝ. ΤΡΑΚΙΝΙΩΝ. ΘΕΡΜΙΤΑΝ. ΚΑΥΛΟΝΙΑΤΑΝ. ΚΟΠΙΑΤΑΝ. ΤΑΥΡΟΜΕΝΙΤΑΝ ; ce qui prouve que ce dialecte étoit en usage dans toutes ces villes.
Voici les regles que la grammaire de Port-royal donne pour discerner le dialecte dorique :
D’ἦτα, d’ω grand, d’ε, d’ο & d’ου l’α fait le dore.
D’ει fait ἦτα, d’ου, & d’ω αν fait encore.
Ote ι de l’infini, & pour le singulier
Se sert au féminin du nombre plurier.
Voyez le dictionn. de Trév. & Chambers. (G)
Dorique, terme d’Architecture, voyez Ordre.
DORMANT, s. m. (Marine.) ce sont les bouts de quelques cordages qui manœuvrent souvent, lesquels sont fixes, quoique le reste du cordage ait du mouvement, & puisse être tarqué ou filé, suivant l’occasion. Les cargues-point, les bras, les drisses,