DORAR, (Géog. mod.) ville de la Marche, en France. Elle est située sur la Sere. Longit. 18. 46. lat. 46. 10.
DORCAS ; les Arabes appellent la gazelle, algazel ou chevre ; & c’est apparemment la dorcas ou chevre lybique. Voyez Gazelle.
DORCHELLET, (Géog. mod.) capitale de la province de Dorset, en Angleterre. Elle est située sur la Frosne. Long. 15. 10. lat. 50. 41.
DORDOGNE (la), Géographie mod. riviere de France, qui prend sa source au Mont-d’or, en basse Auvergne, traverse la Guienne, & se joint à la Garonne au lac d’Ambès.
DORDRECHT ou DORI, (Géog. mod.) ville des Provinces-Unies, au comté de Hollande ; elle est située dans une île, où la Merwe se jette dans la Meuse. Long. 22. 8. lat. 51. 50.
DORÉE, poisson de S. Pierre, faber sive gallus marinus, Rond. (Hist. nat. Ichthiolog.) poisson de mer, dont le corps est fort large, applati par les côtés, & d’égale épaisseur dans toute son étendue. Il ressemble beaucoup, par la forme, aux poissons plats ; cependant on ne peut le ranger dans ce genre, parce qu’il nage droit sur le ventre, & qu’il a un œil de chaque côté de la tête. La tête est fort grosse, & très-applatie par les côtés ; l’ouverture de la bouche, les yeux, & la prunelle sont grands, & l’iris est jaune : les narines sont placées très-près des yeux. Les côtés du corps ont une couleur d’olive mêlée de blanc-bleuâtre : il y a sur le milieu de chacun des côtés une tache ronde de couleur noire, de la largeur d’une petite piece de monnoie. Les écailles de ce poisson sont fort petites : les os & les cartilages qui composent les levres & les machoires sont unis par des membranes très-minces ; chaque machoire est garnie de dents pointues. Il y a sur la partie supérieure du palais une éminence raboteuse, de forme triangulaire, & sur la partie inférieure deux tubercules garnis aussi de pointes : la machoire supérieure est recouverte d’une sorte de lévre formée par une membrane qui se replie en-haut. La langue est longue, pointue, & lisse. Les traits qui s’étendent sur les côtés sont courbes. Il y a deux nageoires sur le dos : la premiere est la plus élevée ; elle a dix piquans, dont chacun est accompagné d’un aiguillon de consistence molle, qui s’écarte du piquant à quelque distance de la pointe, n’y tient que par une membrane, & se prolonge plus haut. La nageoire postérieure est composée de vingt-quatre aiguillons cartilagineux & flexibles ; le douzieme est le plus grand de tous. Il y a dans la queue quinze piquans branchus ; lorsque le poisson l’étend, son extrémité est circulaire. Les nageoires des oüies ont chacune quatorze aiguillons : celles du ventre sont placées un peu plus en-avant ; elles contiennent chacune sept aiguillons, dont le premier est ferme, osseux, & garni de petites pointes ; les autres sont cartilagineux & flexibles. Dans ce poisson l’anus est placé au milieu du corps. Il y a encore deux nageoires au-delà de l’anus ; la premiere a quatre aiguillons fermes & unis par une membrane ; ceux de la seconde nageoire sont flexibles & s’étendent presque jusqu’à la queue : on en compte jusqu’à vingt-deux. Il a de plus des épines de chaque côté des nageoires du dos, & de celles qui sont au-delà de l’anus. Il y en a aussi qui s’étendent en deux files depuis les oüies jusqu’aux nageoires du ventre, & depuis ces nageoires jusqu’à l’anus. Il se trouve aussi des épines à l’occiput & à l’angle des oüies. Ce poisson a la tête & le dos brun, les nageoires noirâtres, & les côtés de couleur d’or, d’où vient le nom de dorée. On lui a donné à Rome celui de poisson S. Pierre, parce qu’on a crû que S. Pierre avoit pris un poisson de cette espece par le commandement de Jesus-Christ, &
Dorées, s. f. pl. (Venerie.) se dit des fumées du cerf, lorsqu’elles sont jaunes.
DOR-ÉMUL, s. f. (Comm.) mousseline à fleurs qui vient des Indes orientales, & qui porte seize aulnes de longueur sur trois quarts de largeur Voyez les dictionn. du Comm. & de Trév.
DORER, v. act. (Mar.) c’est donner le suif à un vaisseau. Voyez Espalmer. (Z)
Dorer, c’est en général couvrir d’or. On applique l’or sur les métaux, les bois, le papier, & presque toutes sortes de substances acres. Voyez les articles suivans, & l’article Dorure.
Dorer sur cuir, est l’art d’appliquer l’or sur cette matiere, & d’en fabriquer des tapisseries ; ce qui se fait en les imprimant d’abord entre une planche de bois gravée en creux, comme les cachets ou les poinçons des médailles ; & une autre contre-planche enduite de ciment, auquel on a fait prendre la forme de la gravure, en l’imprimant dessus ; ensorte que la planche de ciment rapporte en relief le dessein de celle qui est gravée en creux, comme l’empreinte d’un cachet. On imprime la peau de cuir entre la planche de bois gravée en creux, & entre celle de ciment qui est en relief, ce qui lui fait prendre la même forme. On se sert pour imprimer, d’une presse semblable à celle des imprimeurs en taille-douce, voyez Imprimeur en taille-douce, & la fig. 5, Pl. du Doreur sur cuir. Cette presse consiste en deux montans assemblés dans les traverses d’un chassis qui sert de base à la machine, où ils sont affermis chacun par deux étais ou jambes de force.
Chaque montant est percé de deux trous, pour recevoir les tourillons des rouleaux entre lesquels passent les planches que l’on veut imprimer. Ces trous sont garnis de boîtes & de pieces de carton, &c. comme ceux de la presse en taille-douce, voyez Presse en taille-douce. Ces rouleaux sont mus de même par deux moulinets attachés au rouleau supérieur.
Après que les cuirs sont imprimés, on dore ou argente les endroits qui doivent être dorés ou argentés, soit les fonds ou les reliefs, & on peint à l’huile ceux qui doivent être peints. Les couleurs doivent être à l’huile, aussi-bien que les assietes de l’or & de l’argent ; des couleurs en détrempe ne tenant point sur le cuir.
La figure premiere de la Planche du Doreur sur cuir, représente un ouvrier qui peint une peau après qu’elle a été imprimée ; il a sur son établi les vases qui contiennent les couleurs qu’il employe.
La figure 2 argente sur l’assiete dont le cuir est peint ; elle prend les feuilles d’argent avec les pincettes d’ébene, fig. 8, à la tête desquelles est attaché un morceau de queue de renard, dont on se sert pour étouper, c’est-à-dire pour presser les feuilles d’argent sur l’assiete à laquelle elle doit s’attacher.
La fig. 3 représente un ouvrier qui lisse une peau avec le brunissoir.
La figure 4 représente un ouvrier qui pare une bande de cuir sur la pierre à parer.
La figure 5 est la presse.
Les figures 6 & 7 sont le brunissoir & sa pierre, qui est un caillou. On tient le brunissoir à deux mains, comme la figure 3 représente.
Figure 8, les pincettes d’ébene.
Figure 9, couteau à parer ou escarner.
Figure 10, livre dans lequel les Batteurs d’or trans-