Beau ; & je me contenterai de dire que la justesse de l’ensemble dépend beaucoup de la connoissance de l’Anatomie, puisqu’il est l’effet extérieur des membres mis en mouvement par les muscles & les nerfs, & soûtenus dans ce mouvement par les os qui sont la charpente du corps.
L’effet du tout ensemble est, comme on le sent bien, le résultat des ensembles dont je viens de parler, comme le mot effet général est le résultat des effets particuliers de chacune des parties de l’art de peindre, dont on fait usage dans un tableau. Voyez Effet. Cet article est de M. Watelet.
Ensemble, s. m. en Architecture, se dit de toutes les parties d’un bâtiment, qui étant proportionnées les unes avec les autres, forment un beau tout, ce qu’on entend quelquefois aussi par masse ; on dit, la masse d’un tel édifice, ou bâtiment, fait un bel ensemble. (P)
Ensemble, (Art militaire.) L’ensemble dans la tactique, c’est l’exacte exécution des mêmes mouvemens, de la même maniere, & dans le même tems.
Ainsi l’ensemble dans la marche d’une troupe, ou d’un bataillon, c’est l’union de tous les hommes du bataillon, qui doivent agir comme s’ils étoient mûs par une seule & même cause qui agiroit également sur chacun d’eux. Une troupe dont tous les soldats marchent bien ensemble, garde toûjours son même arrangement : ses rangs & ses files sont toûjours en ligne droite, & aucune des parties ne va ni plus vîte, ni plus lentement que l’autre.
Cet ensemble est d’une grande utilité dans les mouvemens des troupes ; mais les soldats ne peuvent l’acquérir que par un exercice fréquent. (Q)
Ensemble, (Manége.) L’ensemble n’est autre chose que la situation d’un cheval exactement contre-balancé sur ses quatre membres. Mettre un cheval ensemble, c’est l’obliger à rassembler les parties de son corps & ses forces, en les distribuant également sur ses quatre jambes, & en les réunissant pour ainsi dire. On prononce sans cesse le mot d’ensemble dans nos manéges ; peu d’écuyers sont en état de le définir. On verra toute l’étendue de sa signification à l’article Union. (e)
ENSEMENCER, v. act. On dit ensemencer une terre, un potager, une pepiniere, quand on la fait labourer, fumer, & qu’on y a semé les plantes convenables. Voyez Semence. (R)
ENSINIER, v. act. c’est chez les Tondeurs de draps un terme qui signifie graisser legerement une étoffe avec du saindoux, pour la rendre plus aisée à être frisée.
ENSISHEIM, (Géog. mod.) ville de la haute Alsace, en France. Elle est située sur l’Ill. Long. 25d 1′ 55″. lat. 47d 51′ 2″.
ENSKIRREN, (Géog. mod.) ville de Westphalie, en Allemagne. Elle appartient au duché de Juliers. Long. 23. 56. lat. 50. 58.
ENSOUAILLE, s. f. terme de riviere, petite corde servant à retenir le bout de la crosse d’un gouvernail d’un bateau foncet.
* ENSOUFRER, v. act. c’est exposer les laines au soufre. L’endroit où on les expose s’appelle l’ensoufroir. Cette préparation se donne à tous les ouvrages en laine blanche. Pour cet effet, on prend une terrine bien vernissée ; on en couvre le fond de cendre ; on forme sur ces cendres un petit bucher de bâtons de soufre. On prend les ouvrages au sortir de la fouloire pour les bonnetiers, les couverturiers, les drapiers, &c. en un mot, pour tous les ouvriers en laine. On passe dans un des bouts un petit bout de fil en boucle ; on passe la boucle dans des cordes tendues, auxquelles les ouvrages restent suspendus. On met le feu au soufre : la vapeur du soufre leur donne une blancheur éclatante, & les rend plus fa-
soit de terre vernissée, & non pas de fer : le soufre détache, selon toute apparence, des particules qui empêchent le blanchiment ; car il est d’expérience que cet effet en produit.
* ENSUPLE, ENSUBLE, ENSOUBLE, ENSOUPLE, s. f. terme général d’Ourdissage. Tous les mêtiers des manufacturiers en soie, en laine, en fil, &c, ont des ensuples. Ce sont deux rouleaux de bois, dont l’un est placé au-devant du métier, & l’autre au derriere. La chaine est portée sur ces rouleaux ; elle se déroule de dessus l’ensuple de derriere, à mesure que l’étoffe se fabrique : & l’étoffe fabriquée s’enroûle sur celle de devant.
Nous allons donner la description des ensuples du manufacturier en soie, du rubanier, du friseur d’étoffe, du tapissier & du tisserand ; celles du gazier, du drapier, & des autres ouvriers ourdisseurs, en different peu : & d’ailleurs nous en parlons aux articles de leur métier. Voyez Drap, Gaze, &c.
Ensuple de devant, partie du métier de l’étoffe de soie. L’ensuple de devant le métier est un rouleau de 6 à 7 pouces de diametre, de 3 piés environ de longueur. Il a une chanée de 2 piés environ, de de pouce de large, sur autant de profondeur, dans laquelle entre la verge & le composteur. Il a à un bout un cercle de fer qui est coché, pour servir à faire la chaine tirante, au moyen du chien de fer qui mord dans les cochées dudit cercle. Il est de plus, & du même côté, percé à double ; & au moyen de ces trous, dans lesquels entre la cheville de fer, on tourne l’ensuple avec la cheville, à force d’hommes, & on dévide l’étoffe à mesure qu’elle se fabrique.
Ensuple de derriere. L’ensuple de derriere est un rouleau de bois de 7 pouces de diametre & de 4 piés de long environ. Il est percé à double d’un côté, & il avoit jadis de l’autre un nerf de bœuf, cloüé tout-au-tour, pour fixer la corde du valet : mais les ensuples d’aujourd’hui ont des moulures qui tiennent lieu du nerf de bœuf dont on parle.
Ensuple de velours uni. L’ensuple du velours uni est fait comme celui des autres étoffes ; il n’y a de différence que dans la chanée, qui est plus large à l’embouchure, & qui perce l’ensuple d’outre en outre.
Ensuple de velours façonné. L’ensuple du velours façonné est faite comme celles ci-dessus, avec cette différence, qu’il n’y a point de chanée : & pour contenir l’étoffe à mesure qu’elle se fabrique, ces sortes d’ensuples sont garnies de petites pointes de fer très aiguës, qui entrent dans l’étoffe à mesure qu’elle se roule dessus.
Ensuple de poil. L’ensuple de poil est faite comme l’ensuple de derriere, décrite ci-dessus, avec la seule différence, qu’elle est de moitié plus petite, & que les deux bouts sont proportionnés au rayon, dont l’ouverture est ordinairement très-petite.
Ensuple de devant est une piece de bois ronde, d’environ 4 ou 5 pouces de diametre, de toute la largeur du métier : elle est terminée à ses deux bouts par deux petits tourillons qui entrent dans deux petites mortoises pratiquées dans les deux barres de long du métier. La même ensuple est traversée diamétralement du côté de la main droite de l’ouvrier, à 5 ou 6 pouces de son extrémité, par deux menus bâtons, dont les bouts saillans servent à faire rouler ladite ensuple, lorsque l’ouvrier tire sa tirée. Il est bon de dire que lorsque l’on fait quelque ouvrage extrèmement lourd, ces deux bâtons croisés se trouvent répetés à l’autre bout de l’ensuple ; ce qui fait que l’ouvrier, par cette double force réunie, vient plus aisément à bout de tirer sa tirée. Cette ensuple a encore à son bout, à main gauche, une roue dentelée : il y a un trou quarré pratiqué dans le centre de cette roue, & qui sert à la tenir fixée