Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 7.djvu/352

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que aîle vingt grandes plumes ; la quatrieme est la plus longue : le tuyau des petites plumes du milieu de l’aile qui recouvrent les grandes, est terminé par des soies ou des barbes. La queue a sept pouces de longueur ; elle est composée de douze plumes, dont les extérieures sont plus courtes que celles du milieu. Le bec a deux pouces & demi de longueur ; l’ouverture des narines est ronde, & la langue noire, cartilagineuse, & fourchue. L’ongle du doigt de derriere est long & fort : le doigt extérieur tient au doigt du milieu, comme dans la corneille. Le freux se nourrit de fruits ; c’est pourquoi on l’appelle frugilega & freux : quelquefois aussi il mange des vers de terre. Willug. Ornith. Voyez Oiseau. (I)

* FREYA, ou FRIGGA, (Hist. anc. ou Mythol.) c’étoit une des principales divinités des anciens Saxons, l’épouse de Wodan, & la conservatrice de la liberté publique. Elle étoit représentée sous la forme d’une femme nue, couronnée de myrte, une flamme allumée sur le sein, un globe dans la main droite, trois pommes d’or dans sa gauche, & les graces à la suite, sur un char attelé de cygnes : c’est ainsi qu’on l’a trouvée à Magdebourg, où Drusus Néron introduisit son culte. On prétend que c’est de Freya que vient le Freytag des Allemands, le dies Veneris des Latins, notre vendredi ; d’où l’on a conclu que la Freya des Germains étoit aussi la Vénus des Latins. Mais comment arrive-t-il que des peuples tels que les Germains, les Latins, les Syriens, les Grecs, ayent, antérieurement à toute liaison connue par l’histoire, adoré des dieux communs ? Ces vestiges de ressemblance dans les mœurs, les idiomes, les opinions, les préjugés, les superstitions des peuples, doivent déterminer les Savans à étudier l’histoire des siecles anciens, d’après ces monumens, les seuls que le tems ne peut entierement abolir.

FREYSACH, Virinum, (Géog.) selon quelques-uns, ancienne ville de la Carinthie, aux confins de la Styrie, dans l’archevêché de Saltzbourg ; elle a un terroir fertile, & est à 6 lieues de Saltzbourg V. Zeyler, Carinth. Topogr. Long. 36. lat. 38. 40. (D. J.)

FRIABLE, adj. (Physiq.) se dit des corps tendres & fragiles, qui se divisent ou qui se réduisent aisément en poudre entre les doigts ; ce qui vient de la cohésion des parties, qui est si petite, qu’elle ne s’oppose que très-foiblement à leur desunion : telle est la pierre-ponce, le plâtre, & généralement toutes les pierres calcinées, l’alun brûlé, &c. Voyez Cohésion. Chambers.

FRIAS, (Géog.) petite ville de la Castille vieille en Espagne, avec titre de duché, sur l’Ebre. Long. 14. 5. latit. 42. 48. (D. J.)

FRIBOURG, (Géog.) il faudroit écrire Freybourg, comme font les Allemands ; c’est capitale du Brisgaw en Soüabe, fondée en 1120 ; son université a été érigée l’an 1450 ; elle a souffert bien des siéges, & a été prise plusieurs fois par les François, en 1667, en 1713, & en 1744.

Elle est située au pié d’une montagne, sur le Trisein, à 4 lieues S. E. de Brisach, 9 N. E. de Bâle, 12 S. E. de Strasbourg. Longit. 25. 32. latit. 48. 4.

Cette ville est la patrie du moine Schwartz, qui passe en Allemagne pour l’inventeur de la poudre à canon, & de Freigius (Jean Thomas), qui s’acquit beaucoup de réputation dans le seizieme siecle, par ses travaux littéraires ; il mourut à Bâle de la peste, l’an 1583, la même année que furent publiées ses oraisons de Cicéron, perpetuis notis logicis, ethicis, politicis, historicis, antiquitatis illustratæ, en trois volumes in-8°. (D. J.)

Fribourg, Friburgum, (Géog.) ville de Suisse forte par sa situation, capitale du canton de même nom, fondée par Berchtold IV. duc de Zeringhen en 1176 ; elle fut reçûe au nombre des cantons en 1481. On

sait que son canton est un des treize qui composent la confédération des Suisses, & dont le gouvernement est proprement aristocratique. Voyez l’histoire des Suisses ; Longuerue ; & Heiss. hist. de l’Empire, liv. VI. La ville de Fribourg est sur le penchant d’une montagne raboteuse, arrosée de la Sane, à 7 lieues S. O. de Berne, 12 N. E. de Lausanne, 14 S. O. de Soleure, 30 S. O. de Zurich. Longit. 25. latit. 46. 50. (D. J.)

FRICANDEAUX, s. m. pl. (Cuisine.) les Cuisiniers appellent de ce nom du veau coupé par morceaux, sans os, lardé & assaisonné de différentes mameres. Il y a aussi des fricandeaux de bœuf, qui sont des morceaux de tranche lardés & assaisonnés.

FRICASSÉE, s. f. (Cuisine.) viande ou mets cuit promptement dans une poële ou un chauderon, & assaisonné avec du beurre, de l’huile, ou de la graisse.

FRICENTI, en latin moderne Fricentium, (Géog.) petite ville épiscopale du royaume de Naples en Italie, sur le Tripolta ; c’est l’ancienne Esclanum, ville des Hirpiens ; ou plûtôt elle est bâtie sur les ruines de cette ancienne ville. Long. 33. 10. lat. 41. 4. (D. J.)

* FRICHES, s. f. pl. (Econom. rustiq.) terres qui ne sont point cultivées & qui pourroient l’être. On peut mesurer sur l’étendue des friches dans un pays, les progrès de la mauvaise administration, de la dépopulation, & du mépris de l’agriculture.

FRICTION, s. f. en terme de Physique & de Mechanique, est la même chose que frottement ; mais ce dernier mot est plus usité ; le premier est presque absolument réservé à la Medecine. Voy. Frottement, (Physiq.) & Friction, (Chirurgie.)

Friction, (Chirurgie.) l’action de frotter quelque partie du corps humain. La friction est au rang des exercices nécessaires à la santé ; c’est une des six choses non naturelles, & une espece de celles qui sont comprises sous le nom de mouvement ; les anciens en faisoient un grand cas, & elle est sans doute trop négligée de nos jours. Les frictions seroient utiles aux personnes qui, à raison des circonstances particulieres, ne peuvent ni marcher, ni courir, ni monter à cheval, ni jouer à la paume, en un mot, qui ne sont pas dans le cas de faire les exercices convenables à leur santé.

Ambroise Paré, dans son introduction à la Chirurgie, réduit toutes les especes & différences des frictions, à trois ; savoir, la forte, la douce, & la modérée, qui tient le milieu entre les deux autres : dans la premiere, on frotte rudement les parties, soit avec la main, de la toile neuve, des éponges, & autres choses : la vertu de cette sorte de friction est de resserrer & de fortifier les parties que l’on y soûmet. Si on la réitere souvent, & qu’on frotte assez long-tems à chaque fois ; elle raréfie, évapore, résout, exténue, & diminue la substance des parties : elle fait révulsion, disent les auteurs, & détourne la fluxion des humeurs d’une partie sur une autre. J’ai vû des rhûmatismes & autres douleurs fixes, qu’aucun remede n’avoit soulagées, céder à ces frictions. Elles sont très-efficaces pour fortifier les parties sur lesquelles il se fait habituellement des fluxions : par cette raison, elles sont un moyen utile dans la cure préservatrice des sciatiques & autres maladies du genre goutteux & rhûmatisant, fort sujettes à récidive. Au reste, on conçoit bien que le degré de force qui établit la différence des trois especes de frictions, doit être relatif : car celles qui seroient modérées pour une personne très-robuste, pourroient être trop violentes pour les frictions les plus fortes convenables à une personne délicate. Il faut aussi avoir égard à l’âge & à la constitution naturelle des parties plus ou moins tendres & sensibles.

Les plus grands maîtres ont conseillé, dans la cure de la léthargie, des frictions sur l’occipital & le