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se contenter d’un profit médiocre. Dict. de Comm. & de Trév. (G)

GRIMM, (Géog.) petite ville d’Allemagne dans l’électorat de Saxe en Misnie, sur la Mulde, à trois milles d’Allemagne de Leipsik : elle appartient à l’électeur de Saxe. Long. 30. 2. lat. 51. 20. (D. J.)

GRIMMEN, (Géog.) ville ancienne de Poméranie, au duché de Bardt, à cinq milles d’Allemagne de Strahklsund : elle fut entourée de murailles l’an 1190. Long. 37. 45. lat. 54. 18. (D. J.)

GRIMOIRE, s. m. voyez ci-après Grymoire.

GRIMPEREAU, s. m. picus varius minor, (Orn.) oiseau qui ressemble beaucoup à l’épeiche par sa figure & par son plumage, mais qui est beaucoup plus petit. Il ne pese pas une once. Il a près de six pouces depuis l’extrémité du bec jusqu’au bout de la queue, & près d’onze pouces d’envergure. La queue est composée de dix plumes, & a deux pouces de longueur ; les quatre plumes du milieu sont les plus longues & les plus fermes, elles ont une couleur noire, & l’extrémité du tuyau est un peu recourbée en-dedans, & appuie contre les arbres pour soûtenir l’oiseau lorsqu’il grimpe le long des troncs ou des branches verticales : les autres plumes de la queue sont en partie noires & en partie blanches. La gorge, la poitrine & le ventre sont d’un blanc sale. Il y a du brun au-delà des narines, du blanc sur le sommet de la tête, & du noir sur l’occiput. Deux larges lignes blanches s’étendent depuis les yeux jusqu’au milieu du cou, où elles se joignent ; & les côtés de ces lignes sont terminés par du noir. Le commencement du dos & les petites plumes du haut de l’aîle, sont noires ; les grandes plumes & les autres petites plumes des aîles, sont parsemées de taches blanches qui ont la forme d’un demi-cercle. Le milieu du dos est blanc, avec des lignes noires transversales. Le mâle differe de la femelle, en ce qu’il a le sommet de la tête rouge, & non pas blanc. Willughby, ornith. Voyez Epeiche, Piochet, Oiseau. (I)

GRIMSBY, (Géog.) ville à marché d’Angleterre dans Lincolnshire, sur l’Humber, à huit lieues E. de Lincoln. Elle députe au parlement. Long. 16. 54. lat. 53. 10. (D. J.)

GRIMSEL, (Géog.) montagne de Suisse aux confins du haut Vallais & du département de Goms, qu’elle sépare du canton de Berne. Elle est très-haute, & l’on ne peut y monter que par des sentiers escarpés. On trouve sur cette montagne une si riche mine de crystal, que l’on en tire des pieces de quelques quintaux. Voyez à ce sujet le trente-quatrieme volume des Transactions philosophiques.

M. Haller n’a pas oublié la montagne de Grimsel, ni sa curieuse mine, dans sa charmante description des Alpes. « Ces lieux, dit-il, où le soleil ne jette jamais ses doux regards. sont ornés d’une parure que le tems ne flétrit jamais, & que les hyvers ne sauroient ravir ; tantôt le limon humide forme des voûtes du plus brillant crystal, & tantôt des grottes naturelles qui ne sont pas moins surprenantes ; un roc de diamans où se jouent mille couleurs, éclate à-travers l’air ténébreux, & l’éclaire de ses rayons. Disparoissez foibles productions de l’Italie, ici le diamant porte des fleurs ; il croît & formera bien-tôt un rocher solide ».

On appelle fleur de crystal, un sélénite fort commun dans les carrieres du lieu. M. Haller ajoûte avoir vû la plus grande piece de crystal qu’on ait jamais découvert sur cette montagne ; elle pesoit 695 livres. Du tems d’Auguste, on trouva un bloc de crystal du poids de 50 livres, qui fut consacré aux dieux comme une merveille. (D. J.)

GRINGOLÉ, adject. terme de Blason ; il se dit des croix, fers de moulin, & autres choses de même

nature qui se terminent en têtes de serpens. On appelloit autrefois ces serpens gargouilles ; & on a dit ensuite gringole par corruption, d’où est venu gringolé. Kaër de Montfort en Bretagne, de gueules à la croix d’hermine, anchrée & gringolée d’or.

GRIOTTE, s. f. espece de bouillie des anciens, faite avec de l’eau, du sel & de la farine d’orge nouveau, qui avoit été auparavant rôti. On y joignoit quelquefois de la coriandre, du moust, de l’hydromel : c’étoit-là la nourriture du peuple romain, de laquelle il est souvent parlé dans l’histoire, & qu’on appelloit polenta. Voyez Polenta. (D. J.)

Griotte, (Botan.) fruit du griottier. Voyez Griottier.

GRIOTTIER, s. m. (Botan.) arbre qui porte les griottes ou grosses cerises à courte queue ; elles sont fermes, plus douces que les autres, & d’une couleur qui tire sur le noir. Le griottier est une espece de cerisier nommé cerasus sativa, fructu majori, J. R. H. 625. cerasus sativa major, C. B. P. 449. en anglois, large spanish-cherry.

Cet arbre n’est ni haut ni droit ; il jette plusieurs branches garnies de rameaux fragiles ; son tronc est médiocrement gros ; son écorce est d’un rouge noirâtre ; son bois est blanchâtre dans la circonférence, & noirâtre dans le cœur ; ses feuilles sont larges, veinées, noirâtres ; ses fleurs sont en roses, composées de plusieurs pétales blancs disposés en rond, & de quelques étamines de même couleur qui en occupent le milieu ; leur calice est partagé en cinq segmens recourbés ; il s’en éleve un pistil qui se change en un fruit arrondi, charnu, très-succulent dans sa maturité. Quand l’arbre est jeune, il donne des fruits plus gros que les autres especes de cerisiers, & qui sont soûtenus sur des queues plus courtes : on nomme ces fruits en Botanique, cerasa sativa majora. Depuis le tems de Lucullus, on cultive cet arbre dans toute l’Europe. (D. J.)

GRIP, s. m. (Marine.) ancien nom qu’on donnoit autrefois à une sorte de petit bâtiment que l’on armoit pour aller en course, tel à-peu-près qu’est aujourd’hui le brigantin. (Z)

GRIPPER, v. n. (Manufact. d’ourdissage.) Si une étoffe frappée inégalement, ou fabriquée sur une chaîne mal tendue, ou sur une lisiere mal disposée, forme à la surface de petits plis, des tiraillemens, &c. on dit qu’elle grippe.

GRIS, (Gramm.) Si l’on imagine une infinité de petits points noirs, distribués entre une infinité de petits points blancs, on aura le gris, & toutes ses nuances, selon que les points noirs ou blancs domineront. Voy. à l’art. suiv. les diverses especes de gris.

Gris, (Manége & Maréchall.) épithete par laquelle nous désignons un cheval, dont le poil ou la robe présente un fond blanc mêlé de noir, ou même de quelqu’autre couleur : nous admettons diverses especes de gris.

Le gris sale est celui dans lequel le poil noir domine. Si les crins de l’animal sont blancs, la robe en est d’autant plus belle.

Le gris brun est différent du premier, en ce que les poils noirs y sont en moindre quantité que dans le gris sale, quoiqu’ils l’emportent néanmoins sur les poils blancs.

Le gris sanguin, le gris rouge, ou le gris vineux, est un gris mêlé de bai dans tout le poil.

Le gris argenté est une robe sur laquelle nous appercevons un gris vif, peu chargé de noir, & dont le fond blanc brille & reluit.

Le gris pommelé se reconnoît à des marques assez grandes de couleur blanche & noire parsemées, à distances assez égales, soit sur le corps, soit sur la croupe.

Le gris tisonné ou charbonné a des taches irrégulie-