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des procès, mais qu’elle n’a point été décidée. Voyez l’ordonnance de 1539 pour la Bretagne, & la déclaration du 24 Septembre de la même année. (A)

HONOSCA, (Géogr. anc.) ville maritime de l’Espagne Tarragonoise, entre l’Hebre & Carthagène, selon Tite-Live, liv. XXII. Ortélius soupçonne que c’est présentement Villa-Joyosa, bourgade au royaume de Valence, dans le golfe d’Alicante. (D. J.)

HONSLOW, (Géog.) ville d’Angleterre dans la province de Middlesex.

HONTE, s. f. (Morale.) c’est dans une ame honnête la conscience d’une faute qui l’avilit ; c’est dans un homme ordinaire la crainte du blâme qu’il a mérité ; c’est dans un homme foible la crainte de la censure même injuste. Le premier se releve par l’exercice de la vertu ; le second répare selon les circonstances, & le troisieme rampe de peur de tomber. Voyez Ignominie.

HONTEUSES, en Anatomie, se dit des parties de la génération, & de celles qui leur sont relatives. Voyez Génération.

Honteuses, arteres, (Angélolog.) les Anatomistes en distinguent trois ; la honteuse interne, la honteuse commune ou moyenne, & la honteuse externe.

La honteuse interne, branche de l’hypogastrique, est ordinairement renfermée dans le petit bassin, & se distribue à la vessie, aux vésicules séminales, aux prostates, & à quelques parties voisines. Elle est beaucoup plus considérable dans les femmes, à cause de la matrice & du vagin qu’elle arrose. Elle forme même plusieurs contours sur le corps de la matrice, afin qu’elle puisse s’étendre avec ce viscere dans l’état de grossesse. Cette artere est quelquefois double dans l’un & dans l’autre sexe, mais plus souvent dans les femmes. Il se trouve aussi plusieurs sujets, où cette artere vient du rameau postérieur dans la honteuse commune, dont nous allons parler.

La honteuse commune, ou moyenne, procede ordinairement du tronc de l’artere sciatique, quelquefois de l’artere hypogastrique, sur-tout dans la femme, & est toûjours située derriere la tubérosité de l’ischium ; elle sort du petit bassin par la grande échancrure des os des îles, marche derriere l’apophyse épineuse de l’ischium, & le ligament qui le joint à l’os sacrum. Elle rentre ensuite dans la cavité du bassin, & fait un contour derriere l’ischium. Cette artere jette ordinairement derriere la tubérosité de cet os, une branche qui se porte à l’anus, & se répand principalement sur son sphincter ; on la nomme alors hémorrhoïdale externe, qui vient aussi quelquefois de la honteuse interne.

La honteuse commune, continue son chemin tout le long de la branche antérieure de l’ischium, derriere le principe du corps caverneux & son muscle. Parvenue vers l’arcade cartilagineuse de l’os pubis, elle perce le ligament suspensoire pour se terminer sur le dos de la verge ; elle donne dans ce trajet des rameaux au dartos, au bulbe de l’urethre, aux corps caverneux, & aux autres parties de la verge. Quelquefois aussi l’artere qui marche sur le dos du penis, vient de l’obturatrice ; car les jeux de la nature sont ici fort communs. La honteuse commune suit dans le sexe la même route, & se perd à-peu-près de la même maniere sur le corps du clitoris ; ses principaux rameaux se distribuent au corps & aux jambes du clitoris, au plexus rétiforme, aux muscles constricteurs, & à quelques parties de la vulve.

La honteuse externe n’est guere moins considérable que les deux autres honteuses dont nous venons de parler. Elle naît de la crurale, environ deux pouces au-dessous du ligament inguinal, & se porte transversalement vers les parties de la génération,

dont elle arrose les tégumens, en communiquant avec la honteuse commune. (D. J.)

HOOGSTRATE, (Géog.) petite ville des Pays-Bas, dans le Brabant hollandois, au quartier d’Anvers, avec titre de comté. Elle est à 6 lieues N. E. d’Anvers, 3 S. O. de Breda. Long. 22. 16. latit. 51. 25.

Cette ville est la patrie du Dominicain Jacques Hoogstraten, inquisiteur général en Allemagne, au commencement du xvj. siecle ; son nom s’est conservé dans l’Histoire, pour la violence avec laquelle il exerça sa charge, & par ses injustes procédures contre le savant Reuchlin, un des premiers qui se soit appliqué à l’étude de la langue hébraïque. Hoogstraten surprit de Maximilien un édit pour brûler tous les livres des Juifs, qui furent trop heureux d’obtenir la suspension de l’édit. L’empereur qui n’avoit pas osé le refuser à Hoogstraten, demanda l’avis des universités d’Allemagne, avec celui de Reuchlin. Cet habile homme opina sincerement, qu’il ne convenoit pas de brûler tous les livres de ce peuple, dont plusieurs étoient utiles, mais seulement ceux qui attaquoient directement la Religion Chrétienne ; il soûtint son opinion dans un livre intitulé, le Miroir oculaire : Hoogstraten fulmina contre le livre & l’auteur. Le procès fut évoqué à Rome, & la faculté de Théologie de Paris déclara le 2 Août 1514, que le Miroir oculaire devoit être jetté au feu, & l’auteur suspect d’hérésie, contraint à se rétracter. (D. J.)

HOORN, ou HORN, (Géog.) ville des Provinces-Unies, dans la Westsrise, avec un assez bon port. Quoiqu’Amsterdam lui ait enlevé une partie de son commerce, elle ne laisse pas de faire encore un grand trafic : c’est dans ses pâturages que l’on engraisse les bœufs qui viennent du Dannemarck & du Holstein. Hoorn commença à être bâtie vers l’an 1300 ; elle est sur le bord occidental du Zuiderzée, à 2 lieues N. d’Edam, 5 N. E. d’Amsterdam. Long. 22. 30. lat. 52. 38. 45.

Junius (Hadrien) né à Hoorn le premier Juillet 1511, a été un des plus savans hommes de son tems ; il perdit sa bibliotheque & tous ses manuscrits dans le pillage de Harlem par les Espagnols en 1573 ; le regret qu’il en eut hâta sa mort, qui arriva le 16 Juillet 1575. Ses principaux ouvrages sont, un Nomenclator en huit langues ; une traduction d’Eunapius, de Vitis Sophistarum ; une Description de la Hollande, sous le titre de Batavia, & des Miscellanes intitulés, Animadversorum, lib. VI. Gruter les a insérés dans son trésor critique. (D. J.)

HOOZEN, sub. m. (Phys.) est le nom que les Hollandois donnent aux trombes qu’on observe en mer. Voyez Trombe. (O)

* HOPITAL, s. m. (Gramm. Morale & Politiq.) ce mot ne signifioit autrefois qu’hôtellerie : les hôpitaux étoient des maisons publiques où les voyageurs étrangers recevoient les secours de l’hospitalité. Il n’y a plus de ces maisons ; ce sont aujourd’hui des lieux où des pauvres de toute espece se réfugient, & où ils sont bien ou mal pourvus des choses nécessaires aux besoins urgens de la vie.

Dans les premiers tems de l’Eglise, l’évêque étoit chargé du soin immédiat des pauvres de son diocèse. Lorsque les ecclésiastiques eurent des rentes assûrées, on en assigna le quart aux pauvres, & l’on fonda les maisons de piété que nous appellons hôpitaux. Voyez les articles Dixmes, Clergé.

Ces maisons étoient gouvernées, même pour le temporel, par des prêtres & des diacres, sous l’inspection de l’évêque. Voyez Evêque, Diacre.

Elles furent ensuite dotées par des particuliers, & elles eurent des revenus ; mais dans le relâchement de la discipline, les clercs qui en possédoient