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lontaire ; alors on dit qu’il a fermé la palle, qu’il a arrêté son fourneau ; quand par quelqu’accident on est forcé de cesser la fusion, alors l’on dit que l’on a mis hors, quoique ce terme ne dût s’employer que dans le cas particulier de la cessation du travail, par la raison qu’il s’est entassé dans l’ouvrage & sur la thuyere une quantité, une masse de matiere mal digérée, qu’il n’est pas possible de fondre, soit à cause de son volume, soit à cause de sa nature ; dans certain cas, ce n’est autre chose, qu’une fonte rapprochée par la séparation des fondans de l’état d’un fer mal travaillé : l’ouvrage commençant à s’embarrasser d’une partie un peu considérable de cette matiere, l’ouvrier cherche à la détacher par le travail d’un ringard, qui produit alors un effet tout contraire ; car plus il travaillera, plus il lui donnera l’état du fer, & plus il l’augmentera par la jonction des matieres qui tombent continuellement. Le remede est d’augmenter la chaleur par le choix des charbons, & la quantité des fondans, qui tenus en grand bain, sont les seuls capables de ramener cette matiere à l’état de la fonte. On pourroit assûrer, qu’excepté le cas de force majeure, avec les précautions & le travail bien suivi, on ne mettra jamais hors.

J’ai vû des fourneaux au bout de trois à quatre jours de travail, être obligés de mettre hors : faute de chaleur dans un ouvrage neuf, & de poussiere de charbon, le métal n’avoit pû se tenir en bain. La mise hors est donc occasionnée par tout ce qui peut empêcher la vitrification.

Dans le cas de mise hors, pour se mettre en état de travailler de nouveau, il faut faire une ouverture dans le devant du fourneau, quelquefois jusqu’à la seconde marâtre, suivant la grosseur de la masse, pour pouvoir la tirer ou la mettre hors, refaire un nouvel ouvrage, &c. donc il est clair qu’un pareil accident est très-préjudiciable. Voyez l’article Grosses Forges.

* Hors d’œuvre, s. m. (Gramm. & Littérat.) il se dit de tout morceau qui ne tient pas essentiellement au sujet qu’on traite. Il est presque synonyme à digression.

On a transporté ce mot dans la cuisine ; les hors d’œuvre sont de petits plats qui accompagnent les grands, & qui remplissent les intervalles qu’ils laissent entre eux sur une table. Il y a des hors d’œuvres à chaque service ; & c’est le service qui en détermine la qualité.

HORSCHITZ, (Géog.) ville & château de Bohème, près de l’Elbe, dans le cercle de Koniggratz.

HORSHAM, (Géog.) ville à marché d’Angleterre, dans le Sussex, aux confins de Surrey, à 9 lieues de Londres : elle envoie deux députés au Parlement. Long. 17. 35. lat. 51. 12. (D. J.)

HORTA, (Mythol.) déesse des Romains, qui présidoit sur la jeunesse, & l’excitoit au bien par ses fortes exhortations. Cette déesse est Hersilie ; c’est à elle que Rome fit l’honneur de la déification après sa mort, en lui donnant le surnom de Horta. Romulus l’avoit choisie pendant qu’elle vécut pour sa femme, comme la plus digne des Sabines que les Romains eussent enlevés ; & son choix fut consacré par la nation. Elle mit Hersilie dans le ciel avec son époux, & lui rendit des honneurs divins. Son temple ne se fermoit jamais, pour marquer que la jeunesse, cet âge si flexible au vice, cerea in vitium flecti, avoit besoin d’être portée sans cesse à la pratique de la vertu. (D. J.)

HORTAGILIER, s. m. (Hist. mod.) terme de relation, tapissier du grand-seigneur. Voyez Tapisseries.

Il n’y a point de ville mieux reglée que le camp

du grand-seigneur ; & pour connoître la grandeur de ce prince, il faut le voir campé ; car il y est bien mieux logé qu’à Constantinople, ni qu’en aucune autre ville de son empire.

Il a toûjours deux garnitures de tentes, afin que pendant qu’il est dans l’une, l’on aille tendre l’autre au lieu où il doit aller.

Il a pour cet effet plus de quatre cens tapissiers, appellés hortagiliers, qui vont toûjours une journée devant, afin de choisir un lieu propre pour la dresser. Ils tendent premierement celle du sultan, & puis celles des officiers & des soldats de la Porte, selon leur rang. Dict. de Trévoux. (G)

HORTOLAGE, sub. m. (Jardinage.) la partie d’un jardin potager, qui est coupée par des couches & carreaux de plantes basses & de légumes tels qu’il s’en voit dans le grand potager du Roi à Versailles.

HORVA À MOI THEAU, (Venerie.) cri du piqueur, lorsqu’il appelle les chiens à lui pour les faire entrer en quelque taillis ou fort.

HOSANNA, s. m. (Théologie.) est le nom que les Juifs donnent à une priere qu’ils récitent le septieme jour à la fête des tabernacles. Voyez Tabernacle. Ce mot signifie sauvez-nous, conservez-nous.

R. Elias dit que les Juifs donnent aussi le nom d’hosanna, aux branches de saule qu’ils portent en cette fête ; parce qu’en agitant de tous côtés ces branches de saules dans la cérémonie de ce jour-là, ils chantent fréquemment hosanna. Ce qu’Antonius Nebrissemis, dans son commentaire des mots hébreux de l’Ecriture, applique aux Juifs qui reçurent Jesus-Christ comme le Messie en chantant hosanna. Grotius dans son commentaire sur le chap. xxj. de S. Matthieu, V. 9. observe que les fêtes des Juifs, & en particulier celle des tabernacles, ne signifioient pas seulement leur sortie d’Egypte, dont ils célébroient la mémoire, mais aussi l’attente du Messie, & que même encore les Juifs modernes, le jour qu’ils portent ces rameaux, disent qu’ils souhaitent célébrer cette fête à l’avénement du Messie qu’ils attendent. D’où il conclut que le peuple en portant ces rameaux devant J. C. témoignoit sa joie, le reconnoissant pour le Messie. Simon, Supplément aux cérémonies des Juifs.

Il y a plusieurs de ces hosannas : les Juifs les nomment hoschannoth, c’est-à-dire les hosannas. Les uns se récitent le premier jour, les autres le second, &c. & s’appellent l’hosanna du premier jour, l’hosanna du second, &c.

Hosanna rabba, ou grand hosanna, est le nom que les Juifs donnent à leur fête des tabernacles, qui dure au moins huit jours, parce qu’ils y demandent fréquemment le secours de Dieu, la rémission de leurs péchés, & sa bénédiction sur l’année qui vient de commencer ; & pour ces demandes ils se servent fréquemment des hoschannoth, ou prieres dont nous avons parlé.

Les Juifs donnent encore le nom d’hosanna rabba en particulier, au septieme jour des tabernacles, parce que c’est ce jour-là qu’ils demandent plus particulierement le secours de Dieu. (G)

HOSCHE, sub. fem. ou HOCHE, OUCHE, ou OULCHE, (Jurisprud.) tiré du mot osca, terme de la basse latinité, qui est employé dans quelques coûtumes pour signifier une certaine étendue de terre labourable & cultivée qui est près d’une maison, entourée de fossés ou de haies, & qui sert aux commodités de cette maison, comme pour faire venir des légumes, mettre des arbres fruitiers. Voyez la coûtume de Nevers, ch. v. art. 1. & le Gloss. de Ducange, au mot olche & osca. (A)

HOSI, (Géog.) ville de la Chine, dans la province de Junnan, au département de Lingan, & la troisieme métropole de cette province. Elle est, dit