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Saturn. lib. I. cap. xx. Macrobe paroît être dans l’idée qu’Hercule étoit le soleil, lorsque faisant uniquement attention à l’étymologie grecque, il dit : & revera Herculem solem esse, vel res nomine claret ; Hercules enim quid aliud est nisi heras, id est, aeris cleos, id est gloria. Il ajoute plusieurs raisons très-fortes pour prouver la même these, c’est qu’Hercule est le soleil. Les douze travaux d’Hercule n’auroient-ils point été inventés sur les douze constellations du zodiaque, que le soleil parcourt tous les ans ? Le célebre Vossius a mis dans le plus grand jour ce système, qu’Hercule est le soleil, vraissemblablement adoré à Palmyre sous le nom de Malachbelus ; le soleil y avoit un temple très-fameux. Guillaume Hallifax, gentilhomme anglois, a examiné avec soin les ruines superbes de ce somptueux édifice : on peut voir la description magnifique qu’il en a faite dans les Transactions philosophiques en l’année 1695. Deux gentilshommes de la même nation, ayant avec eux un peintre fort habile, ont entrepris le voyage de Palmyre, & ont donné au public, depuis quelques années, les planches gravées de ce qui reste du superbe temple du soleil ; ce qui annonce un bâtiment plus grand, plus magnifique, qu’on n’auroit dû l’attendre du siecle dans lequel il fut élevé, & mieux entendu qu’on ne pouvoit l’espérer des mains barbares qui y travaillerent.

MALACHE, (Médecine.) remede propre à relâcher le ventre, ou à mûrir les tumeurs. (Blanchard.)

MALACIE, s. f. (Médecine.) μαλάκια, maladie qui consiste dans un appétit dépravé, & où le malade souhaite avec une passion extraordinaire certains alimens particuliers, & en mange avec excès. Voyez Appétit.

Le mot a été formé de μαλακὸς, mal ; car le relâchement des fibres de l’estomac est ordinairement la cause des indigestions & des appétits singuliers.

Plusieurs auteurs confondent cette maladie avec une autre appellée Pica, qui est une dépravation d’appétit, où le malade souhaite des choses absurdes & contre nature, comme de la chaux, du charbon, &c. Voyez Pica.

Le malacie paroît venir d’une mauvaise disposition de la liqueur gastrique, ou de quelque dérangement de l’imagination, qui la détermine à une chose plutôt qu’à une autre.

Ces deux maladies sont très-ordinaires aux filles qui ont les pâles-couleurs, de même qu’aux femmes qui sont nouvellement enceintes ; il est aisé d’appercevoir que la cause éloignée de ces symptômes est l’épaississement du sang qui obstrue les rameaux de la cœliaque, & empêche par conséquent la secrétion aisée de la liqueur stomacale qui doit exciter l’appétit & opérer la digestion. Le meilleur remede à ce mal, est d’emporter la cause par les médicamens qui lui sont propres. Voyez Pales couleurs, Grossesse.

MALACODERME, adj. m. & f. (Hist. natur.) épithete qu’on donne aux animaux qui ont la peau molle, pour les distinguer des ostracodermes, ὀστρακόδερμοι, ou des animaux testacés, qui ont la peau dure. Malacoderme est formé des mots grecs, μαλακὸς mou, & δέρμα peau. (D. J.)

MALACOIDE, (Botan.) Tournefort ne connoît que deux especes de ce genre de plante : la grande & la petite malacoïde, à fleur de bétoine ; ni l’une ni l’autre n’ont besoin d’être décrites. Malacoïde vient de μαλακὴ mauve, & de εἶδος apparence, comme qui diroit ressemblant à la mauve. La malacoïde en a aussi les propriétés. (D. J.)

MALACOSTRACA, (Hist. nat.) nom donné par quelques Naturalistes à des animaux crustacés pétrifiés, ou à leurs empreintes dans des pierres.

MALACHITE, MALACHITES, ou MOLOCHI-

TES, s. f. (Hist. nat. Min.) substance minérale, opaque,

dure, compacte, & d’un beau verd. Pline donne le nom de malachites à un jaspe de couleur verte ; mais Wallerius met la malachite au rang des crysocolles, il l’appelle ærugo nativa solida, ou lapidea. Quoi qu’il en soit, M. Pott a observé que la malachite devient phosphorique à une chaleur médiocre, ce qui n’arrive point au jaspe à la plus grande chaleur. Il regarde la malachite comme un spath qui tient de la nature du quartz, & qui a été pénétré & coloré par du cuivre, mis en dissolution & réduit en verd-de-gris dans le sein de la terre. Voyez la Lithogéognosie de M. Pott, tome II. page 249.

Boëtius de Boot regarde la malachite comme une espece de jaspe ; il dit que son nom lui vient de sa couleur, qui est d’un verd semblable à celui des feuilles de mauve, que les grecs nomment μαλακὴ. Il en distingue quatre especes ; la premiere est, selon lui, exactement du verd des feuilles de mauve ; la seconde a des veines blanches & des taches noires ; la troisieme est mêlée de bleu ; la quatrieme approche de la couleur de la turquoise, c’est elle qu’il estime le plus. Il dit qu’on en trouve des morceaux assez grands pour pouvoir en former des petits vaisseaux. On trouve de la malachite en Misnie, en Bohème, en Tirol, en Hongrie, & dans l’île de Chypre. Voyez Lapidum & Gemmarum hist.

M. de Justi, dans son plan du regne minéral, dit que la malachite est une pierre verte & transparente qui n’a point une grande dureté ; il prétend que l’on a tort de la regarder comme une crysocolle qui croît en mamellons, dont elle differe considérablement ; il dit que la malachite est d’une forme ovale & hemisphérique, & qu’elle est remplie à la surface de taches noires & rondes. Il ajoûte que la malachite fait effervescence avec les acides.

On voit par-là que les Naturalistes ne sont guère d’accord sur la substance à laquelle ils ont donné le nom de malachite, & qu’ils ont appellé de ce nom des substances très-différentes au fond. Au reste, il s’en trouve dans beaucoup de mines de cuivre, & la malachite doit elle-même être regardée comme une terre imprégnée de cuivre, qui a été dissout & changé en verd-de gris, & par conséquent comme une vraie mine de cuivre qui ne differe du verd de montagne que parce qu’elle est solide & susceptible de prendre le poli.

Quelques auteurs ont vanté l’usage de la malachite dans la médecine, mais le cuivre qui y abonde ne peut que la rendre très-dangereuse ; quant aux autres vertus fabuleuses qu’on lui attribue, elles ne méritent pas qu’on en parle. (—)

MALACTIQUES, adj. (Médecine.) il se dit des choses qui adoucissent les parties par une chaleur tempérée & par l’humidité, en dissolvant les unes & dissipant les autres. Blanchard.

MALACUBI, (Hist. nat.) c’est ainsi que les Siciliens nomment des endroits de la terre dans le voisinage d’Agrigente, qui sont agités d’un mouvement perpétuel, & dans lesquels il se fait, par l’éboulement & l’écoulement des terres, des trous fort considérables, d’où il s’échappe un vent si impétueux, que les bâtons & les perches que l’on y jette sont repoussés en l’air avec une force prodigieuse. Ce terrein est raboteux, & ressemble à une mer agitée. boccone dit qu’il y a en Italie plusieurs endroits qui sont pareillement agités, ce qui vient des feux souterreins qui sont continuellement allumés dans l’intérieur de ce pays, & qui dégagent avec violence l’air qui est renfermé dans le sein de la terre, & qui obligé de sortir par des conduits étroits, en acquiert beaucoup plus de force. Voyez Boccone, Museo di fisica & di esperinze. (—)

MALADIE, s. f. (Médc.) νόσος, νοῦσος, νόσημα,