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bornes d’un dictionnaire ne permettent pas de détailler ici les especes). La seconde section est celle des fievres continues, égales, dont les genres sont la fievre éphémere, la synoche simple, la fievre putride, la fievre lente. La troisieme section est celle des fievres avec redoublement, dont les genres sont la fievre amphimérine ou quotidienne continue, la tritée ou tierce continue, la trithiophie ou fievre ardente, l’hémitritée, les fievres irrégulieres, colliquatives, les irrégulieres, prothéiformes.

II. Classe. Maladies fébriles composées ou inflammatoires. Caractere. La fievre avec redoublemens irréguliers, accompagnée d’inflammation interne ou externe, marquée dans le premier cas par la douleur de la partie affectée, avec différens symptômes relatifs à la disposition de cette partie ; dans le second cas, par la tumeur, la rougeur, la chaleur, qui sont le plus souvent sensibles dans la partie enflammée, & par d’autres symptômes absolus & relatifs, comme à l’égard de l’inflammation interne. Voyez Inflammation.

Les maladies fébriles ou inflammatoires sont divisées en trois sections ; savoir, 1°. les inflammations des visceres parenchymateux, comme le cerveau, les poumons, le foie. Les genres différens sont le sphacélisme ou l’inflammation du cerveau dans sa substance ; la péripneumonie, l’hépatite ou l’inflammation du foie, celle de la rate, des reins, de la matrice. 2°. Les inflammations des visceres membraneux, comme les meninges, la plevre, le diaphragme, l’estomac, les intestins, la vessie, &c. Les genres sont l’esquinancie, la pleurésie la paraphrénésie, la gastrite ou l’inflammation du ventricule, l’enthérite ou l’inflammation des intestins, celles de la vessie. 3°. Les inflammations cutanées ou exanthemateuses, dont les genres sont la rougeole, la petite-vérole, la fievre milliaire, la fievre pourprée, la scarlatine, l’érésipelateuse, la fievre pestilentielle.

III. Classe. Maladies convulsives ou spasmodiques. Caractere. La contraction musculaire, irréguliere, constante, ou par intervalle, par secousses ou vibrations : le mouvement, la rigidité d’une partie indépendamment de la volonté à l’égard des organes qui y sont soumis. Voyez Convulsion, Spasme, Nerf, Nerveuses (maladies.) &c.

Ces maladies sont distinguées en rois sections. 1°. Les maladies toniques, qui consistent dans une contraction, qui se soutient constamment, avec roideur, dans une partie musculeuse, ou dans tous les muscles du corps en même tems. Les genres de cette section sont, le spasme, auquel se rapportent le strabisme, le priapisme, &c. la contracture qui est la rigidité qui se fait insensiblement dans une partie, le tétane qui est la roideur convulsive, auquel se rapportent l’épisthotône, l’emprostotône, &c. le catoche, qui est la roideur spasmodique. 2°. Les maladies convulsives proprement dites, que l’on peut appeller cloniques, avec quelques praticiens, parce qu’elles consistent dans une irrégularité de vibrations musculaires de mouvemens involontaires, de tremblement dans les organes, qui en sont susceptibles, indépendamment d’aucune fievre inflammatoire. Les genres sont la convulsion proprement dite, qui est le mouvement convulsif d’une partie, sans perte de connoissance, le srisson, la convulsion hystérique, ou les vapeurs, l’hieranosos, ou la convulsion générale sans perte de sentiment, l’épilepsie, le tremblement sans agitation considérable des parties affectées, le scelotyrbe ou la danse de S. Wit, le bériberi des indiens, la palpitation. 3°. Les maladies dyspnoïques, c’est-à-dire, avec gêne, spasme, ou mouvement convulsif dans les organes de la respiration. Les genres sont l’éphialte ou cochemar, l’angine spasmodique ou convulsive, la courte ha-

leine, la suffocation, l’asthme, la fausse pleurésie nerveuse, la fausse péripneumonie spasmodique, le hocquet, le bâillement, la pandiculation : les efforts convulsifs tendans à procurer quelqu’évacuation le plus souvent sans effet, tels que l’éternument, la toux, la nausée, le ténesme, la dysurie, la dystocie.

IV. Classe. Maladies paralytiques. Caractere. La privation du mouvement & du sentiment, ou au moins de l’un des deux.

Cette classe est partagée en trois sections, qui renferment les différens genres de maladies paralytiques. 1°. Les syncopales, qui consistent dans l’abattement, la privation des forces indépendamment de la fievre, &c. Les genres sont la syncope, proprement dite, la léypothymie ou défaillance, l’asphicie, l’asthémie. 2°. Les affections soporeuses, qui sont celles où il y a une abolition ou diminution très-considérable du sentiment & du mouvement dans tout le corps, avec une espece de sommeil profond & constant, sans cessation de l’exercice des mouvemens vitaux. Les genres sont l’apoplexie, le carus ou assoupissement contre nature, le cataphora ou subeth, qui est le coma somnolentum, la léthargie, la typhomanie, ou le sommeil simulé, involontaire, la catalepsie. 3°. Les paralysies externes ou des organes du mouvement & des sens. Les genres sont l’émiplégie, la paraplégie, la paralysie d’un membre, la cataracte, la goutte sereine, la vûe trouble, la surdité, la perte de l’odorat, la mutité, le dégoût, l’inappétence, l’adipsée ou l’abolition de la sensation de la soif, l’athecnie ou l’impuissance.

V. Classe. Maladies dolorifiques. Caractere. La douleur plus ou moins considérable par son intensité, par son étendue, & par sa durée, sans aucune agitation convulsive, évidente, sans fievre inflammatoire, & sans évacuation de conséquence ; en sorte que le sentiment douloureux est le symptôme dominant. Voyez Douleur.

On distingue ces maladies entre elles par les douleurs vagues & par les douleurs fixes ou topiques ; ce qui forme deux sections principales. 1°. Les différens genres de douleurs, qui affectent différentes parties successivement, ou plusieurs en même tems ; telles sont la goutte & toutes les affections arthritiques, le rhumatisme, la catarre, la démangeaison douloureuse des parties externes, appellée prurit, l’anxiété à laquelle se rapportent la jectigation, la lassitude douloureuse. 2°. Les genres différens de douleurs fixes, topiques, telles que la céphalalgie ou le mal de tête sans tension, la cephalée ou le mal de tête avec tension, la migraine, le clou, qui est très-souvent un symptôme d’histéricité, l’ophtalgie ou la douleur aux yeux, l’odontalgie ou le mal aux dents, la douleur à l’oreille, le soda, vulgairement cremoison, la gastrique ou douleur d’estomac, la douleur au foie (voyez Hépatite, Ictere), à la rate, la colique proprement dite, qui est la douleur aux intestins (voyez Colique), la passion iliaque ou miserere, l’hypochondrialgie, qui est la douleur à la région du foie, de la rate, l’histéralgie, mal de mere, ou douleur de matrice, la néphrétique, à laquelle se rapportent le calcul comme cause, la courbature, la sciatique, la douleur des parties génitales.

VI. Classe. Maladies qui affectent l’esprit, qu’on peut appeller avec les anciens maladies paraphroniques. Caractere. L’altération ou l’aliénation de l’esprit, la dépravation considérable de la faculté de penser, en tant que l’exercice de cette faculté, sans cesser de s’en faire, souvent même rendu plus actif, n’est pas conforme à la droite raison, & peut en général être regardé comme un état de délire, sans fievre,