Page:Dierx - Œuvres complètes, Lemerre, I.djvu/230

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Les temps sont arrivés, des vieilles prophéties !
Ils sont venus, les jours d'universelle horreur !
Les ombres du néant, d'heure en heure épaissies,
S'allongent sur nos fronts écrasés de terreur.

Nous les vivons, les jours d'agonie et de râle !
À l'orient, jamais plus de matins nouveaux !
Comme le bronze noir qui ferme les caveaux,
Le sol frappé résonne en rumeur sépulcrale.

Les ténèbres sur nous amassent leurs replis.
Là-haut, rien désormais qui regarde ou réponde.
Derniers fils de Caïn ! Les temps sont accomplis.
Pour toujours, cette fois, la mort est dans le monde.

Sous les astres éteints, sous le terne soleil,
La nuit funèbre étend ses suaires immenses.
Le sein froid de la terre a gardé les semences.
C'est à son tour d'entrer dans l'éternel sommeil.