Page:Dieulafoy - La Perse, la Chaldée et la Susiane.djvu/309

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le vénérable squelette de bois qui étale avec ostentation, devant la porte principale, ses grands bras décharnés.

Officiellement il sert, paraît-il, à remplacer les carreaux qui se détachent des murs sous l’influence de l’humidité des hivers ; cependant, si j’en crois la rumeur populaire, sa destination serait tout autre, car, de mémoire de Persan, on n’a jamais effectué de réparations à la mosquée du Roi : sa présence en avant de la grande entrée démontre aux rares étrangers de passage


VESTIBULE DE LA MASDJEDCHAH D’ISPAHAN.

à Ispahan les mérites d’un gouvernement soucieux d’entretenir en bon état les édifices historiques, et assure aux architectes et aux mollahs chargés de la surveillance des prétendus travaux une rente perpétuelle que le roi est bien obligé de payer. Cette explication exhale un parfum de madakhel (malversation) assez prononcé pour ne pas être mensongère ; en tout cas, le jour où l’on voudra réparer la porte de la mosquée, on devra tout d’abord reconstruire l’échafaudage, sur lequel on n’oserait même pas aventurer l’ombre d’un chrétien.

Derrière le porche s’étend un spacieux vestibule d’où l’on aperçoit la grande cour de la