Page:Dieulafoy - La Perse, la Chaldée et la Susiane.djvu/418

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Enfin, en revenant vers le nord-ouest et en longeant la montagne, on arrive a l’édifice le plus vaste et le plus grandiose du Trône de Djemchid : l’apadana à cent colonnes qui recouvrait sous son immense toiture près de cinq mille mètres carrés de terrain. Le chambranle et le linteau des portes et des croisées placées sur ses quatre faces sont encore debout, mais à part ces lourdes pierres on ne voit au-dessus du sol que les bases des colonnes.

Quelques bas-reliefs taillés dans l’épaisseur des portes reproduisent des tableaux semblables à ceux du palais de Darius : d’autres offrent un caractère tout particulier. L’un d’eux représente sans doute la rentrée des impôts. Sur le premier registre on voit le roi assis sur un trône en forme de chaise. La tête du monarque est protégée par un dais ; ses pieds s’appuient sur un tabouret carré ; un flabellifère l’évente, des gardes l’entourent de tous côtés ; un officier, que désigne le sabre suspendu à sa ceinture, apporte un sac pesant et présente probablement au souverain le tribut monnayé de certaines satrapies. Dans les registres inférieurs je reconnais à leur longue robe et à leur coiffure les gardes particuliers