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Page:Dieulafoy - La Perse, la Chaldée et la Susiane.djvu/79

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Les gens dépourvus de mérite ont seuls leurs heures comptées, tandis que les puissants et les savants traitent leurs affaires avec une intelligence si sûre qu’ils ont toujours mille loisirs. »

Vers une heure de l’après-midi, la rue, si calme, retentit d’un bruit inaccoutumé. Alham doualah ! (grâces soient rendues à Dieu !) ce sont les dix chevaux de charge nécessaires au transport de nos bagages et de nos serviteurs. La race turcomane, si vantée dans le pays, est piteusement représentée par ces pauvres bêtes efflanquées. Dix-huit étapes nous séparent de Téhéran. Arriverons-nous avec de pareilles montures ? Enfin nous voilà partis. Surprise à la porte de la ville de me trouver seule avec les serviteurs et nos bagages, je cherche des yeux nos compagnons de route, les pèlerins se rendant au tombeau de l’imam Kezza de Mechhed.


femme chaldéenne


« Je compte passer la nuit à un village situé à deux farsakhs de la ville, me dit le hadji qui nous a fait l’honneur de nous accompagner : c’est le rendez-vous général de la caravane, elle doit s’y trouver réunie ce soir, et demain, dès l’aurore, j’entreprendrai le voyage de vingt-deux jours au bout duquel nous apercevrons, s’il plaît à Dieu, la coupole d’or de chah Abdoul-Azim.

— Combien d’heures durent vos étapes ?