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Page:Dieulafoy - La Perse, la Chaldée et la Susiane.djvu/83

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J’ai tenté d’apercevoir au passage.les traits « de ces beautés si bien gardées. Peine perdue : au-dessus de grandes draperies bleues, » des têtes couvertes d’un voile de calicot blanc agrafé derrière le crâne se balançaient désagréablement, secouées à chaque mouvement du cheval ; devant les yeux, l’étoffe, bien qu’amincie par un jour à l’aiguille, dissimulait encore la forme des paupières et de l’arcade sourcilière.


Le pichkhedmet de l’Aga


23 avril. — Avant d’atteindre le village de Turkmenchaï, nous avons traversé des plaines irriguées et bien cultivées ; partout nous avons vu les paysans occupés à faire leurs semences de printemps. La terre, labourée déjà deux fois, est retournée maintenant sur la graine, lancée à pleine main par un semeur marchant à pas cadencés. La charrue persan est des plus primitives : elle se compose d’un simple soc de bois dur emmanché sur un timon, que tient à sa partie supérieure la main du bouvier. La traction se fait au moyen d’un collier formé de deux pièces de bois réunies à leur extrémité, et passé autour du cou des bœufs ; les animaux, au lieu de tirer la charrue par le joug lié à leurs cornes, ont la tête libre et