Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

& de colere, & regardant leurs Chefs comme des traitres, ils se portoient à les égorger. Cyrus qui craignit cette émotion, fit publier par tout le Camp que loin de les mener contre Artaxerxès, on les conduisoit contre un Satrape rebelle de la Syrie. Les troupes se rassurérent à ce discours, & ayant reçu une paye encore plus forte qu’à l’ordinaire, elles rentrérent dans leur premiére docilité. Cyrus ayant traversé toute la Cilicie, étoit enfin arrivé à la ville d’Issus à l’autre extrêmité de la Province, & au bord de la mer. Lorsque la flote des Spartiates y aborda, les Chefs la présentérent à Cyrus, aussi-bien que les huit cens hommes de pié commandés par Chirisophus, en l’assurant de l’attachement sincére de la République à ses intérêts. Ils disoient pourtant en public que ces troupes étoient envoyées à Cyrus par ses amis particuliers ; quoi que dans la vérité du fait, rien ne se fut passé que par le conseil & par l’ordre même des Éphores. Mais les Lacédémoniens cherchoient encore à se couvrir dans les commencemens de cette guerre, & en attendoient les premiers succès pour se déclarer ouvertement. Cependant Cy-