Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/116

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leur promettoit. Du reſte ſi le Roi connoît ſi mal ſes Vainqueurs, que de leur envoyer des ordres comme à des Vaincus ; il peut s’inſtruire de ce que c’eſt que la victoire ; en comparant le peu d’hommes qu’il a ſauvez avec lui, à cette foule innombrable de ſoldats qu’il avait amenez contre les Grecs : ou enfin ſi véritablement perſuadé qu’il eſt lui-même le Vaincu, il leur envoye conter des fables ; comment prétend-il qu’on puiſſe ſe fier à lui dans les Traitez qu’il propoſera. Les Députez chargez de ces réponſes ſinguliéres s’en retournérent.

Au ſortir de-là Cléarque reconduiſit les Grecs dans ſa premiére retraite, où tous les autres Alliez s’étant rendus, ils délibérérent enſemble s’ils ſe rapprocheroient de la mer, pour retourner dans leur Patrie. Ils convinrent d’abord de ne point reprendre la route qu’ils avoient tenue en venant, d’autant qu’une partie de cette route étant extrêmement déſerte & l’autre occupée par les Ennemis ; ils auroient beaucoup de peine à y trouver leur ſubſiſtance. Ils réſolurent donc de gagner la Paphlagonie, au Nord de l’Aſie mineure, & ils ſe mirent auſſi-tôt