Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/195

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ſeaux ; mais les Syracuſains du port accourant avec tous les leurs ; il ſe donna là un combat, dans lequel ces derniers prirent le principal vaiſſeau Carthaginois, & en coulérent à fond vingt-quatre autres : & pourſuivant les fuyards, juſqu’au lieu de leur retraite, ils les provoquoient là à un combat en forme. Mais les Carthaginois ſurpris eux-mêmes de leur deſaſtre, n’eurent garde de ſe préſenter. Cependant les Syracuſains firent entrer dans le port les vaiſſeaux pris attachez aux leurs. Flattez de ce ſuccès, ils ſe vantoient de ce que Denys ayant été battu plus d’une fois à leur tête, ils avoient eû ce dernier avantage en ſon abſence. Là-deſſus raiſonnant enſemble, ils ſe reprochoient mutuellement leur ſervitude, & diſoient que le temps étoit venu de ſecouer le joug du Tyran. Qu’auparavant on les avoit dépouillez de leurs armes, mais que la conjoncture de la guerre les leur ayant rendues, ils devoient en profiter. Là-deſſus Denys arriva & faiſant aſſembler le peuple, il donna d’abord de grandes louanges aux Syracuſains ; & les invitant à perſévérer dans leur réſolution courageuſe, il leur promit de