Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/197

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nous en ſerons quittes pour leur payer un tribut, & ils ne nous empêcheront pas de vivre d’ailleurs ſuivant les loix de notre Patrie. Au lieu que cet homme ayant d’abord pillé les temples des Dieux[1], en étant venu enſuite à enlever les richeſſes des particuliers, & à s’en aſſurer la jouiſſance par le meurtre de leurs poſſeſſeurs ; a fini par donner la liberté à des Eſclaves[2], à deſſein qu’ils lui aidaſſent à aſſervir leurs maîtres : & après nous avoir fait eſſuyer dans le ſein de la paix les plus grands malheurs qui puiſſent arriver à une Ville prise d’aſſaut ; il nous aſſure qu’il va faire ceſſer la guerre. Pour moi, Citoyens, j’eſtime que nous ne ſommes pas moins preſſez de nous délivrer du Tyran qui nous opprime que des Carthaginois qui nous aſſiégent. C’eſt contre nous-mêmes qu’on a bâti une

  1. Ce reproche ne parpoît pas fondé ſur les faits expoſez juſqu’ici, & me feroit ſoupçonner quelque lacune dans ce Livre ou dans le précédent : Car les harangues étant un pur ouvrage de l’hiſtorien ; il eſt à croire que Diodore aura autoriſé par quelque fait antérieur, ce qu’il met lui-même dans la bouche de ſon Orateur. Nous trouverons dans la ſuite de ce Livre même que Denys avoit deſſein de piller le temple de Delphes, & dans le quinzième qu’il pilla effectivement un temple de l’Hetrurie. Mais cela n’eſt pas fait encore.
  2. Ci-deſſus pag. 281. de Rhodoman.