Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/198

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Citadelle & qu’on la fait garder par nos Eſclaves armez. C’eſt contre nous qu’on a aſſemblé tant de ſoldats étrangers, & celui qui s’eſt emparé de notre Ville, bien loin d’y vouloir maintenir la juſtice & le bon ordre, n’a d’autre deſſein que de tout ſacrifier à ſon avarice. Nos Ennemis ne ſont encore maîtres que d’une très-petite partie de notre territoire. Mais Denys a renverſé notre République, & l’a déjà livrée toute entiére à ceux qui l’ont aidé à établir ſon injuſte domination. Juſques à quand nous laiſſerons-nous couvrir d’un opprobre, dont la ſeule idée a porté tout ce qu’il y a jamais eu d’honnêtes gens & d’hommes courageux à ſacrifier leur vie pour s’en garantir. Nous nous expoſons aux plus grands périls pour nous défendre contre les Carthaginois ; & nous n’avons pas la hardieſſe de prononcer un mot en faveur de la liberté & de la Patrie, contre le plus ignoble, & le plus cruel de tous les Tyrans. Nous affrontons des milliers de Carthaginois, & nous tremblons devant un vil Monarque, qui n’a pas même le mérite d’un eſclave bien né. Quelqu’un oſeroit-il comparer Denys avec notre ancien Ge-