Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/200

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liance que Meſſine avoit contractée avec lui qu’elle a été raſée, & que vingt mille de nos Alliez ont péri. De toutes les villes Grecques de la Sicile, la nôtre eſt la ſeule qui ſubſiſte encore, & qui puiſſe nous ſervir de réfuge : car pour ſurcroît de malheur, il a trahi & vendu[1] les habitans de Naxus & de Catane, nos amis & nos Alliez, & qui pouvoient nous être d’un grand ſecours dans nos calamitez préſentes. Il a tenté deux attaques contre les Carthaginois, & il a été battu dans l’une & dans l’autre. Dès la premiére fois qu’on lui déféré le commandement, il nous ravit la liberté : il fait mourir ceux qui parlent en faveur des lois, & condamne à l’exil ceux dont il convoite les richeſſes. Il livre leurs femmes à ſes Eſclaves ou à des hommes du peule, & il met entre les mains des Barbares & des Etrangers les armes des Citoyens. Et quel eſt l’Auteur de ces attentats ? Le dirai-je, ô grand Jupiter & tous les Dieux que nous adorons ! C’eſt un bas Officier de juſtice, un homme ſans naiſſance & ſans nom. Qu’eſt devenu cet ancien zéle de Syracuſe pour la liberté, ne nous reſte-t-il rien

  1. Ci-deſſus dans ce même Liv. p. 245. de Rhod.