Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/201

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de cette valeur avec laquelle nos Ayeux firent périr trois cens mille Carthaginois devant Himere ? Je ne parle point du courage avec lequel ils chaſſérent les Tyrans qui prétendoient ſuccéder à Gelon : mais pour vous donner un objet d’émulation plus récent, vos Peres ont réſiſté à ce nombre formidable d’Athéniens qui venoient s’emparer de Syracuſe, & ils réſiſtérent de telle ſorte, qu’il ne reſta pas un ſeul homme dès leurs qui put porter à Athénes la nouvelle de leur défaite : Et vous, malgré cet exemple, vous avez la baſſeſſe de vous ſoumettre à Denys ; & cela dans le temps même que vous tenez les armes à la main. Ce n’eſt pas ſans un effet marqué de la providence qu’avec cet avantage vous êtes encore entourez de vos Alliez : & le signal que le Ciel vous donne n’eſt pas équivoque. Il ne tient qu’à vous, que devenant en ce moment même des hommes d’honneur, vous ne ſecouyez le joug d’une indigne ſervitude. Juſqu’à ce jour ſéparez de nos Alliez, & environnez au contraire d’une foule de ſoldats étrangers & mercenaires, nous étions forcez de céder au temps. Mais aujourd’hui que nous tenons nos