Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/203

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Carthaginois étoient mis hors de l’Iſle, nos Citoyens ſe voyant en armes, & animez par le ſuccès même de cette expulſion, pourroient ſe tourner contre leur Tyran & recouvrer leur liberté. Je ne doute pas que ce ne ſoit dans cette vûe, que dès la premiére guerre, trahiſſant les habitans de Gela[1] & de Camarine, il leur conſeilla d’abandonner leurs propres Villes, & que dans le traité qu’il fit avec quelques autres qui étoient même des villes Grecques, il retint que la plûpart d’entr’elles demeureroient inhabitées. Enſuite dans le temps même de la paix, s’étant rendu maître de Naxus & de Catane, contre toutes les loix de la probité & de l’honneur, il fit raſer la première, & donna la ſeconde pour demeure aux Campagniens[2] d’Italie. Voyant enfin que malgré tous ces effets de ſa vengeance, l’amour de la liberté ſubſiſtoit toujours au fond des cœurs, il a allumé encore une fois la guerre des Carthaginois contre la Sicile. Car la religion des ſermens & des traitez n’eſt rien pour lui, en compa-

  1. Ceci paroît ſe rapporter à ce qui eſt dit à la fin du Livre 13. p. 228 & 229. de Rhodoman.
  2. Ces deux faits ont été racontez dans ce Livre même, pag. 246. de Rhodoman.