Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/204

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raiſon de la crainte où il eſt continuellement de la délivrance de la Sicile, à la perte de laquelle il veille jour & nuit. Car enfin pouvant empêcher le débarquement des Carthaginois à Palerme, lorſqu’ils étoient fatiguez du long trajet de mer qu’il venoient de faire ; il s’eſt bien gardé de s’oppoſer à leur deſcente. Il a laiſſé détruire Meſſine, cette Ville merveilleuſe, & ſi favorable à tous ceux qui abordoient dans la Sicile, non-ſeulement parce qu’il ſe délivroit par cette perte d’un grand nombre de Siciliens ; mais encore parce que les Carthaginois maîtres de cette rade, arrêteroient tous les ſecours qui pourroient nous venir de l’Italie & du Péloponnéſe. Il eſt vrai qu’il a attaqué l’ennemi dans la rade de Catane, & que même il nous permit de le combattre à la vue de cette Ville, afin que ſi quelques-uns de nos vaiſſeaux étaient battus[1], ils trouvaſſent une reſſource ou du ſecours ſur un rivage dont nous étions ſûrs. Mais la tempête s’étant élevée peu de temps après ce combat dont le ſuccès ne nous avoit pas été favorable, & les Carthaginois ſe trouvant obligez de

  1. Voyez ci-deſſus pag. 283. de Rhodoman.