Page:Diodore - Histoire universelle, édition 1741, tome 4.djvu/213

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fournir leurs chiourmes de rameurs, que les galéres Siciliennes les heurtoient de leurs éperons à toute force, et du premier choc faisaient quelquefois fendre les leurs. D'autres venaient à coups redoublés et s'obstinaient contre un seul vaisseau de plus forte résistance jusqu'à ce qu'ils l'eussent mis en pièces. Le bruit que faisaient les ais en se rompant était effroyable. Ce combat devint bientôt un spectacle terrible pour les Carthaginois qui y perdirent les principaux de leurs bâtiments, dont la destruction couvrit en très peu de temps tout le rivage de corps morts. Les Syracusains, animés par le succès, se jetaient à l'envi les uns des autres dans les vaisseaux qui subsistaient encore et y tuaient pèle mêle les barbares que leur consternation faisaient courir sans dessein de côte et d'autre. L'infanterie qui était à terre voulut participer au zèle des gens de mer et ils allèrent à l'endroit du port où les Carthaginois avaient encore des vaisseaux en réserve. Denys lui-même se joignit à eux et il était venu à cheval jusqu'au Dascon trouvant là quarante vaisseaux à cinquante